On ne fait pas de la récupération politique pour s’imposer. Par contre, on devient incontournable de par son poids politique.

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Benewende Stanislas Sankara

Me Sankara, Président de l’UNIR/PS,

En réponse à vos diatribes à l’encontre du CFOP dans l’émission grand déballage sur la chaine Burkina-info, << ceux qui croyaient que Me Sankara est né pour être opposant toute sa vie se sont trompés.

Je ne suis pas ce politicien à vouloir coûte que coûte être président du Faso.

Je fais la politique là où se trouve l’intérêt de mon peuple.

L’image que j’ai vue à la télé : ADF/RDA, CDP et Zéphirin au milieu, ça me fait honte, ça me chagrine. >>, Vos propos dénotent un caractère discourtois à l’égard du peuple Burkinabé et de votre dilettantisme en politique.

Revenons-en aux faits :

Hier, vous étiez opposant, aujourd’hui vous avez choisi le camp de la majorité, soutenant de facto le pouvoir du MPP.

A la question de savoir votre alliance avec les premiers dirigeants du CDP d’hier que vous avez combattus en tant que chef de file de l’opposition, aujourd’hui MPP, en vos qualités d’avocat, vous n’avez pu trouver le terme qui convainc si ce n’est vous enfoncer davantage dans votre chute définitive.

Les dirigeants du MPP se sont métamorphosés, c’est pourquoi vous êtes avec eux.

Voici un politicien caméléon qui finira par tomber dans son propre piège.

Le peuple Burkinabé vous suit et en aucun cas,  ne se laissera distraire.

En vous prenant aux mots, nous nous rendons compte de l’évidence de votre échec politique.

Depuis plus d’une quinzaine d’années, vous n’avez jamais franchi la barre de 05 députés à l’assemblée (05 députés pour la première fois aux législatives 2015).

<< Je ne suis pas né pour être opposant toute ma vie et ceux qui croyaient à cela se sont trompés >>.

Pas du tout, Me sankara ! C’est plutôt vous qui êtes égarés, puisque votre parti n’a même pas remporté les élections présidentielles.

Le défi  est loin d’être relevé si tel est votre ambition.

Paraphrasant le refrain des artistes  ivoiriens,  << il ya long temps que tu me poursuit, je suis fatigué de courir, je suis prêt à mourir, je suis fatigué >> , nous vous dédions ce refrain :

<<  Il ya long temps que je lutte, je suis fatigué de lutter, je suis prêt à souper, laissez-moi tranquille.   >>.

Me SANKARA  est donc fatigué de lutter et l’ultime solution qui lui reste est  la table de la soupe.

Vous  êtes partis à la majorité  pour sauver le pays. Votre défense ne tient pas et vous allez perdre le procès.

Et pour cause,

Le peuple Burkinabé a donné le pouvoir à un parti en lui refusant la majorité à l’assemblée pour la gouvernance Tuk-djili.

Vous avez troqué ce choix du peuple avec seulement un portefeuille ministériel et un vice présidence à l’assemblée.

Puisqu’il avait deux (2) options fantastiques qui se pointaient à l’horizon pour le grand bénéfice de notre jeune démocratie :

Soit la gouvernance dans la cohabitation, ou le président du Faso  dans ses prérogatives, dissout l’assemblée et convoque le corps électoral pour l’organisation de nouvelles élections législatives.

Admettons que le deuxième cas l’emporte. Où est le danger ?

Organiser de nouvelles élections constituent-elles un danger ?

Non Maitre !

Ne pouvait-on pas coupler ces élections législatives aux municipales du 22 mai afin d’éviter les coûts élevés ? Bien sûr Maitre !

<  Je ne fais pas la politique pour devenir président du Faso >>

Pourquoi créer un parti alors ?

Qu’est-ce qu’un parti politique ?  Le peuple attend de vous une réponse  afin de se situer sur votre esprit.

Vous pouvez aussi avoir raison, puisque diriger dix huit millions (18 000 000) de Burkinabés, c’est avoir un projet de société convainquant.

Vous avez préféré abandonner la lutte inachevée pour aller à la soupe et c’est ça qui fait plutôt honte.

Les dirigeants du MPP se sont métamorphosés, c’est pourquoi vous leur avez prêtés allégeance.

Nous vous rappelons qu’un pays est dirigé par un parti politique, au premier rang desquels se trouvent les dirigeants du parti appelés membres du Bureau politique National (B.P.N) ou les membres du Bureau exécutif National (B.E.N).

Allez consulter la liste des dirigeants qui ont animé la vie politique de l’ODP/MT depuis 1992 rebaptisé C.D.P pour vous rendre compte que les dirigeants dits

Métamorphosés sont les mêmes personnages qui dirigent aujourd’hui le pays et sont responsables au même degré de la mauvaise gestion du pays depuis les trois dernières décennies que ceux que vous qualifiez de parias après les avoir vus à la télé.

En tant qu’homme de droit, la déontologie juridique voudrait que vous ayiez un minimum  de  bon sens à l’égard des Burkinabé en leur disant la vérité sur la configuration politique du pays.

Me Sankara,

Il ya deux (2) forces politiques au Burkina-Faso :

Une appelée majorité qui gouverne avec à ses cotés, des alliés issus d’autres formations politiques appelés partis de la mouvance présidentielle,

Et l’autre appelée opposition, composée de différents partis politiques, regroupés autour d’un chef de file appelé CFOP.

Il s’agit d’une loi qui a été votée.

Soit vous êtes de la majorité, ou vous êtes de l’opposition.

Où voulez-vous que le CDP et l’ADF/RDA aillent, s’ils ne sont pas de la majorité ?

 y a-t-il une troisième institution en dehors de l’opposition, conformément à leur statut ?

Vous avez choisi de composer avec la majorité,  c’est votre droit.

Mais de grâce, ayez le minimum de bon sens.

Un politicien n’exclut pas une partie du peuple tout en espérant diriger ce même peuple un jour.

Au bas de l’échelle d’un parti politique, même de l’opposition se trouvent  des conseillers, des maires, des députés élus par le peuple (militants).

Croyez-vous que tout ce peuple qui était au C.D.P et à l’ADF/RDA et qui y sont toujours étaient unanimement d’accord avec les causes de l’insurrection ?

Le C.D.P, aujourd’hui peut être assimilé à  une coquille vide dépourvue de  tous ses dirigeants charismatiques comme par le passé tels que :

Melegué Maurice Traoré , François compaoré,  Salif Diallo,  Fatou Diendéré, Simon Compaoré ,  Arsène Bongnessa yé  ,Rock Marc Christian Kaboré, etc …

Comment voulez-vous comparer le C.D.P d’aujourd’hui au MPP, composé des anciens cadres du C.D.P d’hier.

Quoiqu’on dise, loin d’être l’avocat du diable, le CDP vous dépasse en popularité avec 18 députés à l’assemblée.

Vous dépassez l’ADF/R.D.A de deux (2) députés seulement.

Ils vous font honte y compris les Burkinabès qui les ont votés.

Monsieur le vice président de l’assemblée, alliés des dirigeants métamorphosés, on ne fait pas de la récupération politique pour s’imposer.

Par contre, on devient incontournable de  par son poids politique.

Mr Ram Ouédraogo bien connu dans son pacifisme ne s’est pas empêché lors de son entretient à la télé Burkina-info de signaler au passage que l’histoire lui a donné raison en ses termes :

<<  J’ai  demandé à madame sankara d’accorder le pardon pour la réconciliation nationale et  certains lui ont dit de refuser le pardon jusqu’à ce que justice soit faite. Où sont –ils aujourd’hui ? >>.

Hier, c’était le mea-culpa, aujourd’hui, c’est la métamorphose.

Ah politique ! Quand tu me tiens par la barbichette. Et la distraction continue.

Néanmoins, Maitre, nous vous souhaitons bon appétit dans votre choix.

 

Bamako, le 17/04/2016

UPC/Mali

 Le Président

Rasmané Ilboudo

 

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