Le 25 septembre, les Nations Unies ont organisé une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel en marge du débat général de la soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. La réunion a été ouverte par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. António Guterres, en compagnie du Président de la République du Mali, H.E. M. Ibrahim Boubacar Keïta et le président du Burkina Faso, H.E. M. Roch Marc Christian Kaboré, également président du G5 Sahel. Le Président de la Mauritanie, H.E. M. Mohamed Ould Ghazouani; le président du Niger, H.E. M. Mahamadou Issoufou; le ministre des Affaires étrangères du Tchad, H.E. M. Cherif Mahamat Zene; le président de la Commission de l’Union africaine, H.E. M. Moussa Faki Mahamat; le ministre des Affaires étrangères d’Algérie, H.E. M. Sabri Boukadoum; les ministres des Affaires étrangères de la France et de l’Allemagne, H.E. M. Jean-Yves Le Drian et H.E. M. Heiko Maas et le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), H.E. M. Jean-Claude Kassi Brou a également participé à la séance inaugurale. La session inaugurale a été suivie d’un débat ministériel coprésidé par le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, H.E. M. Sabri Boukadoum; le Commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, H.E. M. Smaïl Chergui; le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, H.E. M. Alpha Barry; le ministre des Affaires étrangères du Mali, H.E. M. Tiébilé Dramé et le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix.
- Les participants ont discuté de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali («l’accord») découlant du processus d’Alger et ont réaffirmé qu’il restait la pierre angulaire de la résolution de la crise au Mali. Les participants ont pris note des mesures prises pour accélérer la mise en œuvre des mesures clés prévues dans l’accord. Près de trois mois après l’adoption de la résolution 2480 (2019) du Conseil de sécurité, les participants ont pris note des mesures déjà prises pour appliquer les dispositions prioritaires de l’Accord énumérées au paragraphe 4. Ils se sont félicités des progrès accomplis dans le processus de désarmement et de réintégration accéléré de la démobilisation avec le transfert de plus de 1 000 combattants des groupes armés du nord au sud du Mali pour y être formés avant leur intégration officielle dans les Forces de défense et de sécurité du Mali (MDSF). Soulignant l’urgence du redéploiement des unités reconstituées pour le rétablissement de l’autorité de l’État dans le nord du Mali, y compris le retour de l’administration civile et le rétablissement des services de base, ils ont appelé à la finalisation rapide du plan global pour le redéploiement progressif de la population reconstituée et MDSF réformé dans le cadre d’une vision plus large de la réforme du secteur de la sécurité. Les participants ont en outre demandé au gouvernement d’accélérer le transfert de ressources et de compétences aux autorités locales conformément à l’Accord. Ils se sont félicités de l’adoption de la loi créant la zone de développement économique du Nord. Soulignant la nécessité de garantir la pleine participation effective et significative des femmes aux mécanismes établis par l’Accord, les participants ont invité les parties à prendre des mesures urgentes pour assurer la participation des femmes au processus de paix.
- Notant avec satisfaction les consultations sans exclusive qui ont eu lieu pendant la phase préparatoire, ils ont souligné la nécessité de tenir des discussions ciblées et de parvenir à des résultats concrets pour relancer la mise en œuvre de l’Accord et éviter tout nouveau retard. Ils ont appelé toutes les parties prenantes à maintenir l’esprit de compromis et de collaboration et à prendre d’urgence des mesures pour mettre en œuvre les réformes essentielles envisagées dans le cadre de l’Accord, notamment la révision constitutionnelle.
- En ce qui concerne le centre du Mali, les participants se sont déclarés gravement préoccupés par la montée de la violence, le nombre croissant de victimes civiles et l’aggravation de la situation humanitaire. Ils se sont félicités de l’intensification des efforts politiques, de sécurité et de réconciliation déployés par les autorités maliennes pour endiguer la violence et ont appelé le Gouvernement à finaliser et à mettre en œuvre une stratégie politique globale visant à protéger les civils, à réduire la violence intercommunautaire et à rétablir la présence de l’État, l’autorité publique et les services sociaux essentiels au centre du Mali. Ils ont en outre souligné que traduire en justice les auteurs de violations des droits de l’homme et de crimes était une étape essentielle vers le rétablissement de l’autorité de l’État et constituerait également un élément dissuasif important. Les participants ont souligné que l’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la violence au niveau communautaire avait accru les besoins humanitaires et ont exhorté les partenaires internationaux à appuyer les interventions d’urgence en cours.
- Notant la nécessité d’un appui soutenu de la communauté internationale pour assurer la pleine mise en œuvre de l’Accord, les participants ont salué le rôle clé joué par l’Algérie, le responsable de la médiation internationale et président du Comité de suivi de l’Accord, ainsi que par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et la MINUSMA. Certains ont préconisé que le mandat de la MINUSMA devienne plus robuste.
- Tous les participants ont souligné l’urgence d’intensifier les efforts de lutte contre le terrorisme dans la sous-région, soulignant l’importance de la cohérence et de la complémentarité entre toutes les initiatives régionales. Les participants ont noté que le G5 Sahel, y compris sa Force conjointe, demeurait un élément essentiel de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Certains ont réitéré l’appel en faveur d’un mandat au titre du chapitre VII. Ils ont salué les efforts déployés par les États membres du G5 Sahel pour rendre la Force interarmées opérationnelle, en dépit de nombreux défis, notamment le manque continu d’équipement et de formation. Certains ont souligné la nécessité de renforcer davantage le cadre de conformité en matière de droits de la personne. Tout en appelant les donateurs à décaisser les contributions non versées, les participants ont exhorté les États membres du G5-Sahel à ne ménager aucun effort pour accroître le nombre d’opérations sur le terrain. Ils ont en outre souligné la nécessité de renforcer l’échange de renseignements dans le cadre du processus de Nouakchott et d’assurer des liens plus étroits entre les différentes initiatives de sécurité dans la région.
- Les participants se sont déclarés préoccupés par la propagation d’activités terroristes dans le golfe de Guinée, qui menaçait de compromettre les acquis de ces pays en matière de développement humain, de croissance économique et de gouvernance démocratique. Ils se sont félicités des annonces faites lors du récent sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO tenu à Ouagadougou le 14 septembre 2019, notamment sur la mobilisation d’un milliard de dollars pour le plan d’action prioritaire 2020-2024 ainsi que l’approche préventive de la CEDEAO visant à promouvoir la communication et le dialogue intercommunautaire ainsi que le renforcement des mécanismes traditionnels de prévention des conflits. Les participants ont également salué le nouveau Partenariat pour la sécurité et la stabilité dans le Sahel, récemment lancé lors du sommet du G7 à Biarritz en 2019, et notamment son accent sur la sécurité intérieure et la justice dans le cadre plus large de la réforme du secteur de la sécurité.
- Il a été souligné qu’un rythme d’action et un niveau de coordination sans précédent étaient nécessaires pour répondre aux besoins de la population sur le terrain, car l’aggravation des conflits et les chocs climatiques risquaient d’aggraver encore des conditions humanitaires déjà catastrophiques et de compromettre encore davantage le développement durable. Les participants ont estimé que la recrudescence des conflits entre agriculteurs et éleveurs était un exemple de la menace croissante que représente le changement climatique et l’un des défis les plus complexes et les plus urgents de la région. Le lien inextricable entre la sécurité et le développement et la nécessité de travailler simultanément sur ces deux aspects a également été souligné. Les gouvernements de la région et leurs partenaires internationaux ont indiqué qu’ils s’employaient à mettre en œuvre des solutions globales et complémentaires aux problèmes auxquels le Sahel est confronté dans les domaines de la gouvernance, du développement, de la sécurité et de la résistance.
- Les partenaires internationaux ont réaffirmé leur engagement à soutenir les efforts de développement à long terme des pays de la région. La coordination, la cohérence et l’appropriation nationale ont été définies comme les principaux points d’ancrage d’un appui international efficace, les participants soulignant que les solutions aux problèmes de la région du Sahel devraient être impulsées par les acteurs locaux, nationaux et régionaux, les partenaires extérieurs appuyant ces efforts, selon les besoins. Il a été rappelé que la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS) et de son Plan d’appui demeure une priorité car elle fournit un cadre global pour traiter les causes profondes des conflits et de l’instabilité. Les participants ont en outre appelé à un décaissement rapide des contributions annoncées à l’appui du Programme d’investissement prioritaire du G5 pour le Sahel (2019-2021) à la suite de la conférence de coordination des donateurs et partenaires tenue à Nouakchott en décembre 2018.
maliweb, SABALI!!!!!!!!!!!!!! LaMauritanie a un nouveau president! update your picture!
FIA$¢OCCID€NTAUX ?
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