« On leur appartient et on doit leur obéir quel que soit l’ordre. Il n’y a pas de différence entre l’ordre d’aller chercher de l’eau et celui de tuer quelqu’un. Ne pas obéir à un ordre c’est une trahison, on risque notre vie, celle de notre famille, et de graves conséquences… Ils ont assassiné une partie de ma famille. Ils ont enlevé ma mère, ils ont fait déplacer toute ma famille du département, mais on se relève de tout dans la vie…. Ces gens me demandent pardon de façon sincère. Il faut pardonner car je me demande combien de personnes j’ai fait souffrir, pas parce que j’en avais envie, mais pour obéir à un ordre. Les vrais bourreaux sont peu nombreux. Nous sommes pour la plupart victimes d’idéologie. Si j’ai fait du mal à quelqu’un, pardon, je l’ai fait mais pas,par choix »
Yineth, fille de 12 ans, enfant soldat
(Témoignage recueilli par Véronique Gaymard pour RFI)
En dépit d’un important arsenal juridique international de protection des droits des enfants, des milliers d’enfants sont enrôlé-e-s de gré ou de force dans des guerres civiles ou des insurrections. Certain-e-s d’entre-eux/elles majoritairement des garçons, ont à peine 8 ans. Considéré-e-s comme des proies faciles, aisément manipulables, de plus en plus d’enfants sont recruté-e-s par les terroristes islamistes au Nord du Mali.
Selon le journaliste et écrivain spécialiste de l’Afrique, M. Antoine Glaser:
« les militaires français sont toujours extrêmement inquiets de se retrouver face à des enfants en train de combattre. C’est arrivé à plusieurs reprises, en particulier dans le nord du Mali. »
D’où viennent ces enfants-soldats ?
En général, il s’agit d’enfants orphelins/orphelines, ou issu-e-s de familles très pauvres qui sont endoctriné-e-s par les groupes islamistes.
- Par ailleurs, beaucoup d’enfants sont enlevé-e-s de force et par la suite drogué-e-s et manipulé-e-s à combattre. On leur fait croire que leur récompense sera le paradis.
Du côté des groupes terroristes, les raisons sont facilement explicables. Les enfants ne coûtent pas cher en nourriture, ils/elles sont dociles, influençables. Passant aisément pour inoffensif-ve-s aux yeux des soldats du camp adverse, les enfants sont la plupart du temps, utilisé-e-s comme « chair à canon » placé-e-s en première ligne, afin de faire diversion.
Pour Monsieur Guillaume Ngéfa, Directeur de la division des droits de l’Homme de la Minusma, à la suite d’une enquête de terrain, il a été révélé que tous les groupes armés du Nord du Mali utilisent dans leurs rangs des enfants soldats. Ces enfants subissent un entrainement militaire rigoureux, et sont souvent en tête de ligne au rang des affrontements
Que faut-il faire face aux enfants soldats ? Tirer ou ne pas tirer ?
C’est l’un des plus grands dilemmes pour les militaires. A la question, les réponses sont quasi-inexistantes.
‘’Il existe beaucoup de recherches sur la réadaptation des enfants soldats, mais presque rien sur la manière de les affronter au combat.’’ explique Roméo Dallaire Lieutenant-général, homme politique canadien et fondateur de ‘’L’Initiative Enfants soldats’’ de la Fondation qui porte son nom.
Le Canada est à ce jour, le seul pays à offrir un guide détaillé à ses soldats qui se retrouveraient en face d’enfants armé-e-s, parfois âgé-e-s d’à peine sept ou huit ans. La consigne est moralement déchirante mais claire: les militaires peuvent « utiliser la force létale contre des enfants soldats pour se défendre ou défendre d’autres personnes, ou pour accomplir la mission ».
Ce guide militaire canadien s’inspire des recommandations de M.Roméo Dallaire.
Pendant de nombreuses années, son équipe et lui ont étudié les différents scénarios possibles que les les militaires pourraient adopter quand ils font face à des enfants soldats. Cette étude suscite beaucoup d’intérêt chez des pays comme la Grande Bretagne mais aussi chez des organisations comme l’ONU et l’OTAN qui y voient la réponse à un dilemme posé comme impossible.
Que font les autorités maliennes ?
Au Mali les enfants soldats au Nord du pays, souvent âgé-e-s à peine de 8 ans, incarnent une douloureuse réalité, dont on préfère ne pas parler, et qui semble pour l’heure, ne pas être une préoccupation des pouvoirs publics maliens. Il existe une véritable politique de l’autruche à leur sujet.
Cet article est pour dire: N’oublions pas ces enfants. Ne les abandonnons pas!
En effet, il est impératif de mettre en place des stratégies pour récupérer ces enfants , les accompagner et les réinsérer dans la société malienne. Cela a été possible sous d’autres cieux comme la République Démocratique du Congo où l’UNICEF, a accompagné quelque 1 750 enfants soldats, parmi lesquels on comptait 585 fillettes. Pour aider leur réinsertion, ces enfants étaient placé-e-s, pour certain-e-s, dans des familles d’accueil.
La Convention internationale relative aux droits de l’enfant est le traité le plus largement ratifié de l’histoire de l’Humanité, avec 193 États. Elle a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989. En la ratifiant, les États s’engagent à respecter un code d’obligations pour la protection des enfants de leur pays.
L’auteure
Halimatou Soucko est une bloggeuse et activiste malienne. Fondatrice de l’ONG ‘’Dionya Kèle’’ et présidente du mouvement ‘’Féministes Sans Frontières’’ Elle écrit entre autres sur les Droits Humains et des questions socio-politiques. http://www.halimatousoucko.com/
Ils vont vous tué tous tant que c est les sadaka bedoins qui vous engraisse
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