Dans une réflexion déposée à notre rédaction, le Président du Conseil d’Administration d’URDAC-Mali, M. Yamoudou Kéita, dépeint la situation critique du Mali et propose sa solution de sortie définitive de la crise multidimensionnelle que vit le Mali. Ce leader d’opinion, basé en France, n’est pas passé par quatre chemins, pour fustiger les méthodes de gestions des différents régimes qui ont dirigé le Mali de l’indépendance à ce jour et singulièrement, la mauvaise gouvernance, devenue le mode operandi de nos gouvernants de ces dernières décennies. Selon lui, la solution qui prévaut est le référendum au cours du quel, le peuple malien se prononcera. Lisez plutôt !
Après l’élection de IBK (Ibrahim Boubacar Keita) à la présidence de la république du Mali, beaucoup de maliens et maliennes s’attendaient à une solution rapide à la crise sécuritaire sur fond de rébellion qui frappe le pays depuis 2011. Plus le temps passe, le pouvoir s’installe, le Mali reste toujours sur une vague flottante, les espoirs s’amenuises malgré le soutien de la communauté internationale notamment l’Europe à travers la France et la commission européenne, l’Organisation des Nations Unies qui matérialise sa mission à travers les forces armées africaines dans le cadre de la MINUSMA.
Un référendum
Cette situation n’est pas surprenante dans la mesure où tout nous laisse croire que l’Etat malien a peu de marge de manœuvre par manque de proposition d’un plan de sortie de crise. La seule base étant définit par les accords de Ouagadougou, qui à mon avis ne peuvent que créer les conditions du dialogue entre les groupes armées qui occupent le nord du Mali (MNLA, MIA, MAA, HCUA (ANSARDINE), AQMI, MUJAO etc.) et l’Etat malien.
La question de fond
En me basant sur l’histoire du Mali indépendant je pense que la question de fond de la rébellion dans le septentrion du Mali qui se manifeste par la volonté d’indépendance des groupes Touaregs a évolué dans le temps. Passant ainsi de la gestion des divisions provoquées par la colonisation, aux révoltes pour mauvaise gouvernance du pays par les différents régimes qui se sont succédé.
Mauvaise gouvernance généralisée
Les maux dont se plaignent les populations du nord du Mali notamment les Touaregs à l’exception du climat, le Mali dans son ensemble se plaint également. Car la mauvaise gouvernance généralisée avec la deuxième république a déstructuré la nation malienne en construction et la troisième république n’a pas fait mieux. Les promesses de la révolution de mars 1991 ont été vite sacrifiées au profit des intérêts des partis politiques issus du mouvement démocratique et d’une frange de l’ex parti unique UDPM orientant ainsi le Mali entre changement et restauration. Après plus de deux décennies on peut affirmer sans se tromper que la restauration a triomphé. Encore une fois le peuple malien s’est battu sans obtenir gain de cause.
L’ignorance est la cause du mal
L’ignorance est la cause du mal, c’est pas moi qui le dit, le temps passe, les évènements se succèdent le peuple malien n’a toujours rien compris à ce qui se passe. Les véritables responsables ont choisi l’omerta, le silence malin, complice, un sable mouvant destructeur d’une nation, d’une histoire, des valeurs ancestrales bref notre mémoire historique et notre conscience collective.
Le mali dans ses traits physiques incarne notre conscience historique, symbolise notre patrimoine. Nos ancêtres, bâtisseurs de pierre et de conscience nous l’ont légué comme tel et il n’ y a aucune raison qui explique à nos yeux ni sa partition ni sa déstructuration sociale politique et culturelle.
Donc on ne peut régler la crise actuelle sans donner au peuple malien dans son ensemble une garantie de bonne gouvernance à travers un projet de société unificateur qui accorde à chaque citoyen et citoyenne sa place sans que l’un ne constitue une menace pour l’autre.
La décentralisation à l’état n’est pas la solution.
La décentralisation à l’état actuelle n’est ni une solution par rapport à Kidal (donc les revendications des groupes armées) encore moins par rapport à tout le Mali.
Comment créer plus de 700 communes reparties entre 8 régions qui composent la république du Mali sans s’en occuper. En les laissant à leur sort sans ressource, sans perspective pendant que certains responsables politiques gouvernants soient-ils et certains appareils politiques s’enrichissent à travers la rente d’Etat. Ce qui explique l’état actuel de la corruption au Mali.
Le peuple est laissé pour compte
Le peuple est laissé pour compte, à la limite oublié et méprisé par un système et un Etat qui ne sont là que par sa grâce. Cette réalité est encore vérifiable car rien n’a changé, les quelques propositions du pouvoir actuel nous en disent plus.
Il nous faut une décentralisation adaptée aux besoins du Mali et du peuple malien qui s’accompagne d’un projet de développement adapté à chaque région et à chaque commune dont je pense le nombre trop élevé ce qui explique en partie le fait que l’Etat malien n’arrive pas à s’en occuper comme il faut.
Revoir la carte régionale du Mali
Il est nécessaire de nos jours de revoir la carte régionale du Mali afin de se conformer aux réalités géophysiques, géostratégiques et géopolitiques du Mali par rapport à la sous-région, au continent et au reste du monde.
Il n’est pas utopique après constat de faire de certaines régions du nord du Mali des régions militaires par excellence avec des composantes économiques sociales et culturelles. Les propositions ne manquent pas pour l’ensemble du pays, elles doivent être faites à temps pour rassurer les maliens y compris les populations du nord du Mali et la communauté internationale. Ce qui permettra d’ailleurs de mieux redéfinir les missions des pays amis et «alliés» qui soutiennent le Mali dans son combat contre la rébellion et le terrorisme.
Pourquoi pas un référendum ?
Depuis la transition mitigée la solution envisagée à cette crise semble être la négociation à tout pris et le discours dans ce sens ne faiblit pas. Le président IBK élue avec la légitimité incontestable que l’on connaît et la feuille de route unanime du peuple malien qui n’est autre que la libération de Kidal, la réhabilitation du Mali et des victimes persiste à négocier. Une négociation devenue forcée avec les évènements récents de Kidal comme peuvent en témoigner l’échec de l’opération militaire, les assassinats perpétrés par le MNLA et ses alliés terroristes, les prises d’otage, la signature de l’accord de cessez-le feu et la démission du ministre de la défense du gouvernement Moussa Mara.
Les failles du processus démocratiques mises à nues
Cette crise qui a mis à nue les failles du processus démocratique engagé au Mali en 1991-1992, offre par ailleurs l’occasion de réhabiliter cette démocratie. Cette occasion permet d’apporter une solution durable à la crise qui secoue le pays à travers l’implication et la responsabilisation du peuple malien dans son ensemble. Il s’agit pour une fois d’écouter ce peuple et de le laisser décider de son sort. C’est le moment de renouveler un contrat social, de construire un vivre ensemble après des années de division suite à une gouvernance défaillante et destructrice.
Les maliens et maliennes sont mobilisés pour défendre le Mali et les intérêts du Mali
Les maliens et maliennes sont mobilisés pour défendre le Mali et les intérêts du Mali. Ils ou elles n’ont cessé de battre les pavés partout où ils sont afin qu’un petit groupe inqualifiable ne puisse diviser le Mali et porter atteinte à notre héritage et notre histoire commune.
Pourquoi le président IBK ne veut pas laisser le malien s’exprimer sur le sort de Kidal qui se confond avec le sort du peuple malien ? Un plan imposé est-il déjà prêt ?
Une telle crise ne peut-être gérée sans consulter le peuple, car il s’agit de notre sort à nous tous.
Les accords politiques ont montré leur limite, ils ne cessent d’être violé par les minorités Touaregs sans raison valable qui soit différente de celle que tout citoyen malien peut faire valoir. Le dernier en date signé avec le Mouvement et Front Unifié de l’Azaouad (MFUA) est oublié de nos autorités, histoire de rappeler que les accords politiques ne sont pas une solution durable.
Impliquer toutes les couches
Un référendum doit être organisé afin de respecter la souveraineté du peuple malien, de l’impliquer au processus démocratique qui l’a toujours laissé à la périphérie voire l’ignoré et de faire appliquer sa volonté par le président IBK et son gouvernement.
Le président doit chercher à transmettre en bon et dû forme la volonté des maliens et des maliennes qui n’ont pas moins de droit que les groupes Touaregs du nord du Mali.
Les accords de Ouagadougou constituent une base pour faire admettre le principe d’un référendum et le peuple malien doit se prononcer sur la préservation ou non de l’unité du Mali assortie d’une garantie de bonne gouvernance attendue du président et de son équipe ainsi que des parlementaires.
Toutes les couches doivent être impliquées à ce processus dont le couronnement ne sera que la manifestation de la volonté populaire. Les contours de l’unité nationale se définiront ainsi et la légitimité du pouvoir dépendra de sa capacité à tenir son engagement vis à vis du peuple.
La communauté internationale ne peut s’opposer à la volonté du peuple malien, c’est au président malien de le prendre en compte et d’en faire un facteur de résolution de la présente crise.
Yamoudou Keita
Président C.A URDAC-Mali
Maliens ,Maliennes il n'est jamais tard de donner son point vue par rapport à la situation actuelle du pays.En effet; soyons tous acteur car personne ne viendra sortir le mali de ce problème .Je demande solennellement aux marchands de sommeil (les responsables politique ),d'oublier un peu leur petite personne pour l'intérêt du peuple.
Ue analyse pertinente de la situation j'avoue. La lutte est rude et les politiques au Mali ne sont pas prêts a renoncer au pouvoir, raison pour laquelle la solution prônée est difficilement acceptable: la fin du pouvoir central. Le Mali doit se redefinir !
Coro tu a bien parlé si tous les maliens avaient les idées comme toi comme les membres de L,URDAC-MALI le pays allait change
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