Ne nous a-t-il pas enseigné à se lancer dans la formation civique et la recherche des modèles?

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Mr Sidy Danioko

Face à la situation actuelle dans laquelle notre très cher pays se trouve, je ne saurais tenter de cacher la honte et la désolation que, Modibo Keita (paix sur lui) le père de l’Indépendance serait en train de vivre dans sa derniere demeure. Ne pas faire allusion à ce grand homme au vu de ses qualités  de patriote, de convictionnel politique, de rassembleur national, de défendeur de l’intégrité du débat politique, de l’amoureux de la formation scolaire et civique serait une tentation de créer une liaison directe ou indirecte  entre ses réalisations de poids et les causes des mouvements que nous constatons de visu dans notre pays.

Les échecs cuisants du régime dictatorial  de Moussa Traoré et ceux des démocrates teintés  nous justifient que les dirigeants depuis le coup d’état de 1968 ont été à courts d’idées, d’aspirations et d’inspirations.

En effet, ils ont été entièrement motivés par la chasse aux intérêts individuels, totalement aveuglés par la vénération de l’argent et du statu et foncièrement dynamisés par la confusion du succès à  la grandeur tout en montrant une indifférence  inqualifiable envers le pauvre et le vulnérable ; malgré que la mission centrale de tout gouvernement qui aspire au développement est, sinon doit être la relation entre l’intérêt publique et les plus vulnérables. 

Pendant toutes ces années de soit disant démocratie, nous avons tous pensé que la démocratie malienne allait se perpetuer naturellement  aussi longtemps que le devoir appartiendra aux “bons” citoyens d’aller aux urnes. Par ironie du sort, les résultats actuels d’un tel comportement nous obligent à redéfinir de nouvelles lignes directrices de la politique malienne enfin de reconcevoir notre démocratie. A priori, rééduquer et former l’électorat malien à percevoir la démocratie ; non seulement comme une forme institutionnelle, mais aussi comme un mode de vie individuel, un comportement personnel et quotidien. D’une part, ceci jettera  les fondements d’un choix responsable de nos élus , d’autre part solidifiera le façonnage d’un régime démocratique qui, selon Montesquieu, retrouvera ses bases dans un principe d’action comme toutes  formes de gouvernance : l’honneur est le caractère de la monarchie, la vertu est le centre de la république, la peur est le vecteur directeur de la tyrannie.

Certes, la reconquête physique des territoires étendus du Nord reste un sujet qui attire toute attention, mais la grande conquête doit être celle de la jeunesse. Une jeunesse non seulement mal formée intellectuellement, religieusement, et politiquement ; mais aussi une jeunesse qui est à la recherche constante des modèles éducationnels, politiques et même religieux. Pour parler en termes moins extravagants et peu extrêmes, nous devrons fidèlement œuvrer sur des bases d’une refondation intellectuelle de notre société, d’un engagement d’une nouvelle génération politique, enfin d’avoir une démocratie dans toute son exemplarité  avec  non seulement des jeunes conscients, engagés, et responsables, mais aussi des futures leaders qui seront munis de rationalité politique, des comportements de compétences, et de  conscience sociale. Au finish, nous aurons  des citoyens plus efficaces.

De là, naitrons de grandes idées pour le bel épanouissement de notre pays, le désir de ne plus tomber dans la petitesse et l’inébranlable passion d’agir pour l’intérêt du pays non pour leurs moi, qui en somme  nous donnerons le pouvoir de maitriser notre propre destin,  celui du peuple et de la nation.

Pareils recadrage et formation de la jeunesse aideront notre pays à ne jamais trouver un modus vivendi entre le désir périnéal de maintenir et brandir haut et fort ce que le père de l’Indépendance nous a laissé comme conduite civique et  la folle passion de se faire une place dans la société malienne par le biais de la corruption , de l’injustice économique et de l’oppression  financière . A défaut de cela, nous continuerons à construire une démocratie sur du sable monopolisée par des monstres politiques.

Malgré les résultats des changements survenus, nous ne devons en aucun cas nous départir des révérends attachements que nous avons avec notre pays. Bien au contraire, nous devons renforcer notre amour et notre rêve pour ce pays qui nous a tant donne. Mais, ceci doit être fait tout en s’inspirant, en général, des grands d’Afrique comme Kwame kuruma, Sékou Toure, Patrice Lumumba,…, mais en particulier Modibo Keita qui est et reste le référentiel malien. Car, il a dignement payé son crédit moral envers son pays, qui n’est moins d’autre que de le faire voire la fin des heures coloniales et construire des piliers de développement pour le peuple malgré un bon nombre minimal d’erreurs de parcours.

Une contribution de Sidy Danioko

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