Le naufrage Al-Mourabitoune : pas de répit pour les bandits.

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Une nouvelle action des forces anti-terroristes a mis fin aux agissements d’un cadre dirigeant du groupe terroriste tristement célèbre Al-Mourabitoune. Il s’agit, excusez du peu, d’Ahmed El Tilemsi qui naviguait en eaux troubles depuis des mois entre la Libye et son repère du Nord-Mali.

 

Cette opération qui s’est déroulée au Nord de Gao, a permis la neutralisation d’une dizaine de narco-jihadistes appartenant à l’ex-MUJAO, et en particulier de leur chef, Ahmed El Tilemsi. Les forces de sécurité marquent encore un pas décisif dans la lutte contre Al-Mourabitoune, qui avait déjà subi de sérieux revers en septembre dans le Nord-Niger. Née en août 2013 de la fusion « des signataires par le sang » et du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), cette association criminelle visait à donner un nouvel élan au jihadisme dans la région, la preuve est faite aujourd’hui que cette fusion n’aura servi à rien.

 

Ahmed El Tilemsi, membre fondateur du MUJAO était l’émir d’Al Mourabitoune au Mali. Trafiquant notoire, il exerçait depuis de nombreuses années une activité de soutien logistique au profit de Mokhtar Belmokhtar. Son itinéraire sinueux qui l’a conduit de trafics en crimes divers et de lâches attentats en kidnappings, était teinté de fausse piété au nom de l’Islam et d’une Charia qu’il adaptait à ses propres travers. Ce vulgaire bandit coupait pourtant  des mains et pieds à Gao en 2012 pour mieux protéger ses trafics.

 

Cette information témoigne une nouvelle fois de la désolation semée par les terroristes islamistes dans le Nord-Mali, qui ont tenté au nom de la religion, d’imposer une idéologie barbare bien éloignée de l’Islam traditionnel, dans le seul but d’assouvir leurs ambitions personnelles. L’appât du gain et l’attrait du vice sont bien les seules motivations de ces manipulateurs qui n’hésitent pas à détruire des familles et exploiter leurs propres frères pour parvenir à leurs fins.

 

La disparition de ce tyran sanguinaire clôt un nouveau chapitre de la funeste aventure d’Al Mourabitoune. On ne voit pas comment aujourd’hui, Mokthar Belmokthokthar, isolé et exilé  pourra  faire face à l’effondrement de son mouvement qui prend l’eau de toutes parts. Ce dernier est affaibli par de nombreuses neutralisations, sapé par le démantèlement des flux logistiques, et fragilisé par les confessions de combattants capturés et repentis : il s’agit bel et bien d’un naufrage.

 

Paul-Louis KONE

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