En nommant Achafghi Ag Bohada au poste clef de chef d’état-major, en remplacement de Cheikh Ag Aoussa, le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad affiche une volonté d’apaiser les tensions intercommunautaires à Kidal. Ce choix politique signe son refus d’assujettissement à Iyad Ag Ghaly et un pas de plus vers la paix au Mali.
Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps avant que le Chef d’état-major du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad soit remplacé. Cheikh Ag Aoussa enfin rayé de la carte, Achafghi Ag Bohada n’a pas tardé à être officiellement désigné pour prendre sa succession, à peine deux semaines après la mort de celui qui est toujours resté l’homme de main d’Ansar Dine.
L’événement ne semble pour le moment pas encore perçu à la hauteur de sa signification profonde. D’ores et déjà décrit comme un rassembleur, Achafghi Ag Bohada est avant tout un Imghad Iredjanatan. Il a par le passé poursuivi toute une carrière au sein de notre armée nationale aux côtés du général Gamou, le rival historique d’Iyad Ag Ghaly.
De ce fait, le choix de le nommer à ce poste stratégique révèle indéniablement une mise à l’écart d’un Iyad ag Ghaly déjà exilé, reclus et déclinant. Achafghi Ag Bohada entretient des relations étroites avec le général Gamou et sa mouvance loyaliste. Une démarche qui ne peut que contribuer à faciliter un rapprochement entre des communautés encore profondément meurtries par les affrontements survenus durant cet été, et faciliter un retour à la paix appelé de ses vœux par l’ensemble de la population de Kidal.
Cette paix, Iyad Ag Ghaly ne l’a jamais voulue et l’a toujours combattue de la manière la plus barbare. Mais avec la disparition salutaire de Cheikh Ag Aoussa, la bête aux abois vient de perdre sa marionnette. En éloignant aussi nettement le nouveau chef militaire du HCUA d’Ansar Dine, la famille Intallah démontre avoir enfin compris où son intérêt se situe. Le HCUA commence à se donner les moyens d’un discours plus crédible dans la mise en œuvre des accords de paix.
Ibrahim KEITA
Twitter :@ikeitakeita
on ne va pas trop vite en besogne. ces gens ne respectenet jamais les paroles données. paul ou jean, même père même mère
La mort de Cheikh Aoussa est salutaire et celle d’Iyad serait encore plus merveilleux.
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