Si l’offre est alléchante, l’achat de camions à prix cassé, c’est l’entrée dans une spirale infernale, un pacte avec le chef d’Ansar Dine.
« Mon camion c’est ma vie ! » Oumar nous raconte son calvaire : « Les camions sont récupérés sur les routes. Ils (des groupes armés) choisissent ceux avec une cargaison intéressante (comprendre qui vaut cher), ça leur permet d’avoir une bonne prime…Ils mettent en place des barrages et nous prennent tout ; la cargaison et le camion. Les moins courageux sont battus mais l’issue sera toujours la même. »
En creusant on apprend que les groupes armés en question appartiennent en majorité aux différents groupes terroristes du Jamaa Nasr al Islam wal Muslimiin (JNIM). Ont-ils compris qu’en privant ces hommes de leurs cargaisons et de leur outils de travail, c’est une famille, un village, mais aussi leurs frères et leurs sœurs qu’ils affament. Ces ravitaillements, en effet, servaient les villes de Kidal, Aguelhok ou Tessalit.
Vous l’aurez compris, « Oumar » n’est pas un individu en particulier, c’est vous, c’est moi. Il suffit de se rendre au marché pour comprendre que le cas n’est pas isolé. Le phénomène semble même prendre de l’ampleur, ça rentre dans la normalité. Pourtant, il n’est pas question de fuir ! Nous sommes chez nous. Le nord Mali n’appartient pas à Iyad Ag Ghaly et à ses terroristes. Mobilisons nous pour les faire partir.
B Samba