Les maliens sont habitués à respecter les dirigeants, car ils savent à travers la longue histoire du Mali qu’un dirigeant doit avoir un certain nombre de qualités (honnêteté, patriotisme, bravoure, probité, etc.). Ces grands hommes ont fait l’histoire du Mali, la fierté du Mali, la gloire du Mali. Est-ce le cas pour nos dirigeants actuels ? Qu’est-il arrivé aux maliens de 1991 à nos jours ? Pourquoi nos dirigeants manquent de patriotisme, de vision pour le pays, de rigueur, de responsabilité, bref de tout pour emboiter le pas à ces grands qui ont marqué l’histoire du Mali ? Devons-nous rester les bras croisés en les laissant détruire davantage le Mali ? Autant de questions à poser !
Je sais pertinemment qu’au Mali (à l’intérieur comme à l’extérieur) il y a et il y aura toujours des hommes braves, intègres, patriotes, dévoués sur qui le Peuple peut compter, mais qu’il faut chercher, mobiliser et préparer pour redonner à ce vaillant Peuple ses vraies valeurs d’antan. Et chercher à faire changer les mauvaises pratiques de nos gouvernants est très difficile mais pas impossible. Les faits sont têtus et parlent d’eux-mêmes.
Les maliens ont conquis la démocratie dans la douleur, car les événements qui ont précédé le 26 mars ont fait couler trop de sang. Le pouvoir démocratiquement élu et mis en place en juin 1992 est à la base de tous les problèmes (dépravation de nos mœurs et coutumes, clientélisme, corruption, délinquance financière, culture de la médiocrité, etc.) que nous traversons. Nous avons souffert des mensonges et irresponsabilités des acteurs politiques qui nous ont gouvernés pendant toutes ces dernières années de pratique démocratique.
La conséquence logique de la pratique démocratique au Mali a été la gestion clanique du pays, le désaveu de toute la classe politique, l’instrumentalisation de la société civile, l’incivisme, l’impunité, la corruption, la faillite nationale dans laquelle tous les maliens sont comptables.
Dans le temps (avant 1991), je me rappelle qu’un percepteur s’est donné la mort parce qu’il a été révélé à tort par les contrôleurs qu’il a détourné de l’argent. Son Honneur ne lui permettait pas d’entendre de telles rumeurs salir sa réputation et surtout celle de sa famille. La prison faisait mal à l’honneur. Est-ce que nos dirigeants actuels savent ce que c’est la dignité ? L’orgueil ? Le sens de la responsabilité ? Bref les vraies valeurs d’un homme ? Je pense que non, car voler, détourner, mentir, etc. est une pratique courante et adorée par nos dirigeants. La prison ne fait plus honte et au contraire c’est une fierté pour eux d’être en prison car ils en ressortent ragaillardis.
Que peut-on vouloir d’une société, où la quasi-totalité des composantes sociales pense qu’est maudite toute personne, ayant la possibilité de détourner les deniers publics, n’en abuse pas?
C’est au Mali qu’un Président de la République, Chef de son Etat, Chef de la Magistrature, Chef suprême des forces armées et de défense, etc. encourage le Peuple à détourner l’argent du contribuable sans rien craindre en déclarant qu’il n’est pas élu Président pour humilier les délinquants financiers.
C’est au Mali où la parole d’un Président n’a aucun effet sur la gestion des affaires publiques, car comment comprendre qu’un Président s’insurge contre la corruption et qu’au même moment ses proches sont entrain de dilapider l’argent du contribuable malien sans crainte.
Je suis plus que déçu par la classe politique car, dans sa grande majorité, elle a contribué à mettre le Mali dans cette situation lamentable en mettant en place un système de gouvernance favorisant l’impunité, la corruption, le népotisme, l’anarchie, la médiocrité, etc. Au lieu de se repentir de ses fautes en demandant pardon au peuple malien tout en se réorganisant, elle continue à s’accrocher tout en essayant de semer le désordre dans le pays à un moment très critique de la vie de la Nation où le Mali a besoin de la communion de tous ses fils. Vingt années de pratique démocratique avec comme résultat la partition du Mali. Quelle indignation ?
Je pense qu’il n’y a que des opportunistes sur la scène politique du Mali à tel enseigne que les quelques bons acteurs politiques se trouvent noyer et ont des difficultés à se forger un chemin.
La Société civile malienne a failli à sa mission puisqu’elle est, aussi comme la classe politique, comptable du bilan des années de la démocratie. On a vu les principaux acteurs de cette Société civile se prostituer politiquement pour des places ou autres intérêts personnels. Il faut une restructuration et une réorganisation de cette Société civile pour qu’elle puisse pleinement jouer son rôle.
Les Religieux ont un rôle très important à jouer dans notre Société dans le cadre de l’apaisement, de la bonne conduite, de la spiritualité, etc. Je pense qu’ils n’ont pas été à la hauteur durant ces années et doivent se pencher sur ce qu’ils peuvent et doivent faire de mieux.
La jeunesse doit savoir que, quoi qu’on dise ou qu’on fasse, leur heure a sonné et c’est à elle de saisir l’occasion pour asseoir sa notoriété en se mobilisant pour dégager les incapables du terrain politique. Pour cela il faudra oser en cherchant à dénicher les compétences à l’intérieur et parmi la diaspora malienne afin de donner des alternatives crédibles au Peuple malien pendant les élections municipales et autres.
J’ai toujours rêvé d’un Mali avec les dirigeants propres, intègres, dévoués pour l’intérêt général et prêts à défendre les intérêts du Mali quel que soit l’interlocuteur. Le Mali démocratique n’a eu que des dirigeants démagogues dans sa grande majorité.
Il est grand temps que nous regardions le rétroviseur pour essayer de corriger nos erreurs, car l’aspiration d’une grande majorité de la population au changement, la crise sociopolitique que connait notre pays nous interpellent tous et doivent marquer un nouveau départ, ouvrir une nouvelle page de l’histoire de notre pays et jeter les bases d’un Mali Meilleur fondé sur le Patriotisme, la Justice et la Solidarité.Ce changement ne pourra pas se faire avec de l’existant, mais avec de nouveaux hommes choisis sur la base de la compétence, de l’intégrité et du sens élevé de patriotisme. Les faits étant les faits, je reste convaincu qu’au Mali on ne pourra pas faire du Neuf avec du Vieux.
Des grands hommes, le Mali en a connu, de grands patriotes, le Mali en a connu et le combat doit aller dans le sens de redonner les vraies valeurs sociétales au Mali pour qu’il retrouve sa Dignité, son Honneur pour le Bonheur des maliens.
Soucieux de la préservation de nos valeurs ancestrales et de la nécessité de changement de comportement, de mentalité et de vision pour un meilleur cadre de vie pour l’ensemble de la population de la République du Mali, j’exhorte tous les maliens de l’intérieur comme de l’extérieur à unir nos forces et talents pour créer un Mouvement dont les actions resteront centrées exclusivement sur la prospérité du Mali afin de donner à l’ensemble de sa population l’amour de ce beau pays.
J’appelle, donc encore une fois, à la VIGILANCE pour que le Peuple malien se fasse, enfin, respecter en exigeant du concret à travers les actions et non des jeux de mots dépourvus de tout sens d’honneur. La base de la réussite est le Travail et seul le travail peut nous sortir du gouffre, alors cherchons, très chers compatriotes, à travailler. Comme le disait Alphonse KARR : « Si l’on veut gagner sa vie, il travailler. Si l’on veut devenir riche, il faut trouver autre chose ».
Dr. Sékou DIAKITE
Président de l’Association « Mouvement pour le Changement à Kati (MCK)»
Cell. : +223 65 73 64 62/73 56 84 79
Une très belle analyse des coûts ( sociaux, économiques) de la démocratie, c’est claire le changement avec cette génération d’Homme politique est une utopie
Je me suis précipité sur ton article croyant que tu allais tenir, bien évidemment vu que tu es docteur, un discours intellectuel mais hélas, encore un de ces syndicalistes, un de ces politiciens…..La ruse est une bonne méthode pour se faire connaitre et reconnaitre…surtout dans un pays comme le Mali où l’on n’a pas besoin d’être si intelligent pour aveugler tout un peuple.
belle analyse car au MALI, nous avons perdu surtout et surtout la dignité et votre analyse me va droit au cœur.
je vous encourage et crains pour votre sécurité car nos dirigeants m’aiment pas les critiques dues à leurs incompétences.
très bel article, plein d’enseignement de proposition concrète.franchement j’ai appris beaucoup de chose.dorénavant, je ferai attention à ces politiciens véreux.
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Les fonds sotelma en 2009 sont la partie visible de l’iceberg de la malgouvernance. La rentrée des cours et tribunaux (en 2009 ?) avait pour thème le contentieux d’Etat. Pourquoi l’Etat perd systématiquement tous les procès qui l’opposent aux tiers ? Les discours du Pdt, du bâtonnier, du Pdt de la Cour suprême ont convergé vers un unique constat : les représentants de l’Etat, les magistrats, les avocats se sont organisés en un « clan de siciliens » pour faire gagner toutes les personnes physiques ou morales qui sont en procès avec l’Etat et partager avec elles les dommages et intérêts quintuplés pour la cause. CEST UN ETAT EN FAILLITE. ON DEVRAIT CE JOUR LEVER UN MUR D’INCARCERATION AUTOUR DU PALAIS DES CONGRES OU SE DEROULAIT L4EVENEMENT ET ASSIGNER TOUS LES PARTICIPANTS A LA PRISON A VIE !!!!!
Tout le mali sait que les places d’admis au concours des magistrats se payent cash, entre 4 et 5 millions de francs. Qui s’en est ému. UN PAYS OU LA JUSTICE ATTEINT UN TEL DEGRE DE POURRITURE DEVIENT UN CAS DESESPERE .
Qu’on ne s’étonne pas qu’un milliers de combattants armés de leurs seuls fusils arrivent à bout d’une armée qu’on dit organisée et aguerrie. Qu’on s’étonne surtout pas que le Mali soit divisé, car il le sera. Qui peut l’empêcher ?
L’argent du contribuable est l’espoir de l’orphelin, de la pauvre sur le point d’accoucher, de l’étudiant à la recherche d’emploi, du vieillard cherchant une assistance à la fin de sa vie. On a en fait un fonds de commerce au Mali. C’est pourquoi tout le monde vit avec le sursis fébrile du voleur, c’est pourquoi le soldat n’hésite pas à fuir laissant son arme à l’ennemi, le dirigeant n’hésite pas mentir de façon éhonté, les leaders religieux vivent quotidiennement dans le parjure. ON VEUT SAUVER CE PAYS ? LE MALI MËME NE VEUT PAS DE NOUS. IL SE LAISSERA MOURIR JUSQU’A CE QUE DES MAINS DIGNES VIENNET S’EN CHARGER ? PAS CETTE GENERATION LA.
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