Message du MP 22 : A l’occasion de l’an II du CNRDRE (suite et fin)

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Charniers de Diago, Yélékébougou, Kati… : des noms de responsables du MP22 cités
Mouvement Populaire du 22 Mars (Mp22) (photo archives)

Au MP 22, nous déplorons les reculs notoires, tergiversations et plusieurs volte-face qui ont marqué l’action du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat). Nous témoignons dans notre chair et notre sang (hommages particuliers à Dialla Konaté, le martyr du MP22 et Siriman Fané,  martyr du CNRDRE du 22 mars) que les diktats de la CEDEAO, l’intervention française «Serval» accompagnée de la MISMA et de la MINUSMA ont été imposées dans la fraude, le mensonge et à coup «d’Etat d’urgence» et de répression forcenée des patriotes. Mais nous sommes conscients que de tels reculs et défaites que nous avons subi sont aussi l’expression d’une inexpérience totale des policiers, soldats, officiers et sous-officiers imprégnés de la vulgate répandue et toute puissante du libéralisme conciliateur. Ces reculs et défaites que nous avons subi sont aussi l’expression de l’insuffisance criante du travail politique dans l’armée des forces progressistes socialistes et national-révolutionnaires.

 

Deux années nous séparent  aujourd’hui de l’évènement. Nous le commémorons avec fierté, gravité, détermination. Malgré les menaces, les intimidations diaboliques et même les provocations auxquelles nous nous attendons. Malgré la véritable chasse aux sorcières qui après avoir persécuté et jeté en prison près de 50 militants de Bamako et Koutiala du MP 22 et leurs dirigeants encore poursuivis (Oumar Mariko et Sidiki Diabaté) frappent aujourd’hui les soldats, sous-officiers et officiers patriotes de l’armée malienne avec notoirement à leur tête les généraux Amadou Haya Sanogo, Yamoussa Camara, Dahirou Dembélé et les policiers Siméon Keïta et Siriman Fané.

 

Siriman Fané est mort le mercredi soir 19 mars aux environs de 22h 30. Siriman est mort, victime des persécutions morales et financières et des conditions sanitaires déplorables que les juges  revanchards  Yaya Karambé et Yaya Traoré, travaillant sous les ordres directs de Mohamed Bathily, Soumeylou Boubèye et IBK, lui ont infligés ! Siriman a été trimballé dans les pires conditions dans les prisons de Dioïla, Bamako-Coura et du  Camp I de la gendarmerie. C’est là que s’est aggravé une tuberculose non soignée et qu’il a traîné encore pendant deux ans pendant que les revanchards  du FDR s’acharnaient à rejeter les promotions en grades et primes que les syndicalistes de la SPN (Section syndicale de la police nationale) ont guerroyé pour l’obtenir contre la mafia du syndicat des commissaires et leurs commanditaires FDR. Le résultat est aujourd’hui connu. Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), Sada Samaké et les directeurs de la police Diamouténè et Kansaye ont non seulement couper les salaires des Siriman et Siméon, les réduisant à une précarité mortelle, mais ils ont poussé le cynisme et la revanche jusqu’à remettre en cause  la prime exceptionnelle Amadou  Haya  Sanogo dont bénéficiaient  toutes les forces de sécurité ! Nous avons vu IBK se réveiller enfin devant une telle infamie et proclamer récemment à Mopti devant l’armée qu’il donne l’ordre à son ministre de la Défense SBM de payer ces primes.

 

De qui se moque IBK ?

Avant de répondre à cette question, nous tenons d’abord à dire que c’est une victoire des syndicalistes de la SPN. Mais pour le reste, de la part d’IBK, nous pouvons dire, c’est le médecin après la mort ! La mort des plus pauvres et des plus dévoués à leur patrie comme les soldats, officiers et sous-officiers comme Siriman Fané ! Atteint de tuberculose et crachant le sang, il avait fallu que le député Oumar Mariko du Parti SADI remue  ciel et terre pour l’arracher aux griffes des revanchards et le faire soigner dans son ONG médicale. Les terroristes et les séparatistes du MNLA notamment.

 

Quant à «la réconciliation nationale», elle a été un moment martelée par IBK comme leitmotiv pour se faire élire et la commission prévue a été révisée en «Commission Dialogue, Vérité, Réconciliation». On cherche en vain aussi bien le dialogue, la vérité, la justice que la réconciliation ! IBK a d’abord donné dans la magnanimité : «Je suis prêt à tout négocier, sauf l’indépendance, l’autonomie ou la  fédération» ! Ensuite, ce fut le semblant de virage «je ne négocierai pas avec des groupes armés». Ce virage a fait croire encore plus aux simulacres de fermeté d’IBK, avant que le groupe de pression des 15 émissaires de l’ONU ne viennent lui dicter la capitulation.

 

De nos jours, c’est Bert Konders le chef de la MINUSMA qui prend la tête des «ateliers» et «pourparlers préparatoires» de négociations des groupes armés avec le gouvernement, gouvernement qui pour ne pas se dédire publiquement veut se faire représenter  par des  groupes armés comme Ganda Koy,tandis que le MNLA et le MAA s’adonnent à leur sport favori du boycott des ateliers et que les djihadistes du MUJAO et Ançar -Dine marquent leur retour en force dans Kidal et dans tout le Nord. Hélas, les Etats généraux de la  décentralisation et les Assises nationales et tout cycle de «pourparlers» et «ateliers ne sont pas loin de dégénérer en conflits intercommunautaires attisés par les impérialistes et les islamo-terroristes». IBK incapable de dénoncer l’accord de Ouagadougou multiplie la recherche de médiateurs et tourne en rond entre le roi du Maroc et l’Algérie qui semblent tous deux souffler dans la même trompette de la scission du MNLA et du soutien à tel ou tel de ces fractions, la voie dit-on de l’amnistie aux rebelles et du soutien à l’autonomie de l’Azawad et la voie d’un référendum à cet effet. Mais les groupes armés séparatistes forts du soutien avéré de la France et des clauses de l’accord de Ouaga réclament la reprise des négociations sous prétexte de tenir compte des recommandations des Etats généraux de la décentralisation (oct. 2013) et des Assises nationales du Nord (nov. 2013).

 

 

Non seulement, on ne s’est pas embarrassé de telles considérations pour tenir compte du tiers de l’électorat malien notamment les jeunes non recensés et les réfugiés qui ont été exclus de l’élection présidentielle et des législatives passées, mais il nous revient que ce report est singulièrement motivé par l’état particulièrement vide des caisses du pouvoir qui cherche à abattre sur le peuple de nouvelles augmentations d’impôts. Ces augmentations d’impôts viendront s’ajouter au hold-up qu’IBK et son régime ont opéré en acceptant de signer la nouvelle grille de salaire des travailleurs moyennant l’engagement du dirigeant syndical du FDR Siaka Diakité, bandit de grand chemin, d’annuler le rappel d’un an et demi de salaires que le gouvernement doit aux travailleurs. Ce n’est pas pour rien que Siaka Diakité vient d’être balayé de la direction de l’UNTM à une majorité écrasante, majorité décidée à l’envoyer répondre devant la justice de ces 17 ans de gestion calamiteuse et totalement corrompue de la centrale syndicale.

 

Les Etats généraux de la décentralisation et les Assises nationales du Nord représentent aux yeux du MP22 la fraude que nous avons dénoncée depuis Dioncounda et Django. Ces messieurs soumis aux ordres de la France comme IBK tentaient de boycotter les «concertations nationales souveraines» et lui substituer une «Commission dite de dialogue et de réconciliation national e» et de prétendues «négociations intercommunautaires». Les professionnels de l’intox FDR comme Tiéblé Dramé appelaient ces «négociations intercommunautaires» des faux noms de «dialogue national» ou autre «congrès des populations du Nord». Tiéblé assurait même les résultats de ce congrès seront soumis à la «conférence nationale» qui elle sera convoquée par un président élu ! IBK a été élu et a vite fait d’oublier la conférence nationale pour reconduire la même fraude de Dioncounda et Tiéblé. C’est la voie de la mascarade pour non seulement empêcher que les Maliens ne tirent les leçons de leur crise et barrent la route au retour de ceux qui en sont responsables, mais encore la voie de la mascarade pour leur faire  avaler la pilule amère du dialogue avec les négociations et «l’accord définitif» avant de désarmer. On nage en plein blocage et la France par la voix du colonel Calvez dicte : «Il faut que le Mali trouve un compromis pour le cas de Kidal. Ce n’est pas Serval qui va régler ce problème». Il s’agit bien entendu d’un «compromis» entre l’indépendance, l’autonomie ou la Fédération avec l’Azawad. C’est-à-dire, dans tous les cas, la négation claire de l’unité et l’intégrité territoriale du Mali. La signature de l’accord de défense avec la France est précisément destinée à donner à cette dernière les moyens d’imposer dans le temps et l’espace son diktat de «compromis». Il faut exiger l’annulation de l’accord de Ouaga et démasquer le complot d’IBK avec la France et la MINUSMA ! Une levée de boucliers des patriotes maliens de différents bords a dévoilé et tenu en échec un projet de signer en cachette, le 20 janvier 2014, un accord dit de «Défense» du Mali par la France.

 

Sous prétexte de «lutte contre le terrorisme», la France entend imposer  la pérennisation de l’opération Serval au Mali. L’accord érige la France en «force de réaction rapide du Mali». Cela signifie qu’il est interdit à l’armée malienne de se doter librement d’une force militaire aérienne indépendante, capable d’assurer la sécurité de son territoire et défendre son unité et son intégrité. La France se donne en la matière un monopole colonial exclusif ! La France se donne en outre le privilège colonial de refaire main basse sur les bases militaires stratégiques de Tessalit, Gao, Kati et Bamako. Elle décrète ensuite que pour garantir «l’autonomie» de l’Azawad l’armée malienne doit rester exclue de Kidal,-et comble de l’asservissement, que «Paris agira selon ses besoins». S’il s’agit officiellement de mieux échanger le renseignement, cela n’ira pas jusqu’à informer au préalable les autorités maliennes des actions entreprises ». Ainsi, l’accord  à signer visait à conférer une base juridique légale à l’occupation «pérenne» c’est-à-dire éternelle du Mali par des hommes de troupe qui varient selon la seule volonté de l’Elysée, par des bases stratégiques, des points d’appui et autres «nénuphars» français dont le nombre, les mouvements et les objectifs de lutte resteront secret pour le gouvernement malien à plus forte raison pour le peuple. Il est apparu au grand jour la volonté funeste de reléguer le Mali et son armée au rang d’un jouet aux mains exclusives de la France. Imposer une telle recolonisation, la consacrer par écrit, en évitant soigneusement d’en informer l’opinion publique nationale en dehors de la moindre consultation nationale et populaire a été massivement dénoncé et rejeté, forçant le président Ibrahim Boubacar Keïta à reporter la signature.

 

Nous sommes ici pour dire que IBK,Soumeylou Boubèye et la  France impérialiste poursuivent le double objectif de signer l’accord de défense avec la majorité présidentielle et parlementaire à ses bottes et ainsi substituer l’armée française à l’armée malienne et en même temps, «éradiquer l’armée malienne» de tous éléments et vision patriotique pour en faire une armée de mercenaires au service de la France. C’est à cet effet que les généraux et policiers font l’objet de violations systématiques de leurs droits et de déportations. Amadou Haya  est contraint à  la grève de la faim pour simplement obtenir d’être entendu par le juge d’instruction Karambé alors qu’il est détention depuis plus de trois mois. Pendant ce temps, la surenchère des intoxications et dénigrements quotidiens sont financés à coup de millions dans la presse. Ces intoxications et dénigrements qui violent le secret de l’instruction visent à démoraliser le peuple malien et son armée.

 

Le MP22 appelle l’ensemble des forces patriotiques maliennes à se lever comme un seul homme pour interdire à IBK de signer l’accord de la honte, à transformer le procès des patriotes civils et militaires en procès de l’impérialisme et ses hommes de main au Mali et lutter pour le départ de Serval et des troupes étrangères.

Le MP 22,dès le départ, est à contre-courant des illusions répandues sur Serval et la MISMA qui n’ont jamais été qu’une entreprise d’occupation et de recolonisation du Mali par la France pour consacrer sa partition en imposant au gouvernement à sa solde le «dialogue» avec les islamo- terroristes(MIAA et autres Ansardine, MUJAO aujourd’hui déguisés dans Kidal), en réintroduisant au nord le MNLA, pour lui donner un avenir sécessionniste et de balkanisation du Mali par «l’autonomie» ou la «fédération» dont le but ultime est l’indépendance. Cette occupation néocolonialiste qui se perpétue et se renforce grâce à «l’Etat d’urgence», «l’interposition», «les élections bâclées et truquées», cherche à imposer au Nord et au Sud, au peuple malien tout entier les mêmes dirigeants politiques et la même bande d’officiers supérieurs qui ont conduit le Mali à la ruine.

Continuons la résistance pour le changement démocratique, la libération nationale et sociale !

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Décidément, le ridicule ne tue plus. Il y a encore sur cette terre des gens qui croient que notre armée pouvait faire face à l’international terrorisme! Il y a sur cette terre des gens qui pensent encore que Sanogo & co sont des patriotes! Il y a sur cette terre des gens qui continuent à croire que l’intox et la délation peuvent déplacer les masses! Le mensonge est bien fini.

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