Honneur, respect et fidélité à tous ceux qui sont tombés tout au long de notre glorieuse histoire, pour la dignité de notre peuple.
Le 22 septembre 1960, nous avons arraché notre indépendance et proclamé avec honneur et dignité la République du Mali, au grand dam des colonisateurs impénitents.
De 1960 à 2019, le Mali a eu 59 ans.
8 ans d’indépendance et de souveraineté réelles avec le président Modibo Kéita, un symbole pour la révolution SOCIALISTE et le panafricanisme, un véritable Chef d’Etat, dont le combat sans repos et les qualités personnelles sont reconnus et salués à travers le monde.
51 ans de néocolonialisme, d’une lente et longue descente aux enfers pour les Maliens.
Les régimes criminels qui ont succédé à Modibo Keita ont été incapables de répondre aux aspirations profondes du peuple.
Ils ont démantelé l’armée, anéanti l’école, fait vivre les populations de dons, d’aumône et d’assistance sous tutelle, asservi et exploité le monde paysan et ouvrier, endormi la jeunesse, mis la justice au service exclusif des maffieux de la République, livré le Mali pieds et poings liés à l’impérialisme, tout cela de façon progressive à partir du 19 novembre 1968.
1- Combien de Maliens devenus milliardaires sur le dos du Peuple, en détournant les fonds destinés à améliorer leur sort ?
2- Combien de malades morts parce que privés de soins adéquats dans des hôpitaux où règnent corruption et détournements de fonds publics ?
3- Combien de jeunes diplômés mal formés condamnés au chômage ou à l’exil ?
4- Combien d’enfants et de personnes âgées morts du paludisme, parce qu’au lieu d’assainir l’environnement dans lequel prolifèrent les moustiques, on préfère communiquer sur des distributions de moustiquaires imprégnées de produits toxiques pour les moustiques, mais également pour ceux qui s’y abritent. C’est dire s’ils préfèrent enrichir les firmes des pays impérialistes que de s’occuper réellement de la santé des populations.
5- Combien d’accidents mortels de la circulation, à cause de routes dont le revêtement est à peine plus épais qu’une feuille de papier à cigarette ? Mais, les axes sebenikoro-kuluba-quinzambugu-aéroport, eux, sont bien goudronnés.
6- Combien d’immeubles sortis de terre dans un pays en guerre et dans lequel le Malien moyen n’a pas les moyens d’habiter ?
7- Combien de civils et de militaires tués par manque d’équipements et de formation adéquats ?
8- Combien de réfugiés ont fui les zones d’insécurité organisée avec la complicité de nos dirigeants ?
9- Combien de Maliens engloutis par les eaux, parce que leur pays ne leur propose aucun avenir quand les multinationales s’y bousculent ?
10- Combien de maliens victimes de la privatisation sauvage de nos sociétés et entreprises d’état, pour satisfaire les suceurs de sang financiers internationaux, qui utilisent la dette comme moyen de domination ?
La liste est longue et même très longue.
Des Maliens souffrent ou meurent en raison de la gouvernance criminelle. Un pays où l’on n’hésite pas à enlever des journalistes pour les faire taire définitivement, à intimider voire à tenter d’enlever, ceux qui dénoncent les activités criminelles de la mafia installée au pouvoir, grâce à l’achat des consciences à bon marché et la dictature de la fraude.
Depuis 51 ans, le Mali a eu à faire à des dirigeants baignant dans un environnement de corruption, où les intérêts personnels prennent le pas sur l’intérêt supérieur de la PATRIE.
Ils continuent d’utiliser les institutions pour garder leur pouvoir clanique :
Police et armée pour mater les citoyens qui manifestent pour leur droit.
L’Assemblée nationale à la botte du gouvernement qui fait passer des lois qui tuent le peuple au nom de ce même peuple.
Des élections truquées au vu et au su de tous qui servent d’alibi grossier pour installer des gouvernants à la solde du néo-colonialisme.
Dans ce cas, le vote donne un semblant de légitimité au plus gros truand de la bande des politiciens. Que vaut un vote acheté pour le prix d’un tee-shirt ou d’un paquet de thé ? Même pas le prix du paquet de thé. Sans oublier les fraudes systématiques qui dénient au scrutin toute crédibilité.
Depuis 51 ans, les gouvernants sont ceux qui avec leur famille et alliés s’emparent du pouvoir à leur bénéfice exclusif, sur le dos du peuple du Mali.
Depuis 51 ans, les gouvernés sont tous ceux qui ne sont pas admis autour du gâteau Mali, ceux qui refusent de vivre sur le cadavre des Maliens et ceux qui ne se sentent pas concernés (les indifférents).
Jusqu’à quand le peuple malien va t’il accepter de mourir sans rien dire et sans rien tenter, pour imposer aux dirigeants vendus et ceux auxquels ils se vendent sans retenue, j’ai nommé les néocolonialistes impérialistes, une véritable démocratie qui donne le pouvoir au peuple ?
Mais, il est clair que du chaos naîtra l’ordre. Le cycle de vie est ainsi fait.
Le peuple sait que personne ne viendra le sauver à sa place.
Gardons intacte la flamme du soldat anti impérialiste, grand patriote africain, grand humaniste, le Président Modibo KEITA, père de l’indépendance du Mali et préférons mourir debout que de vivre à genou.
Tous pour chacun, chacun pour tous.
Bamako, le 22 septembre 2019
Ibrahima KEBE Tamaguidé
Commissaire principal de l’association Faso kanu