Mis en déroute dans le nord, Ançar Dine cherche à présent à attiser les haines entre Peuls et Daoussaks, dans la région de Ménaka. A Kidal, les communautés se sont en effet fédérées ces derniers mois autour des accords d’Anéfis et contre les terroristes. Chassés, ces derniers voudraient ouvrir un nouveau front. Peuls, Daoussaks,…Maliens avant tout : ne nous laissons pas manipuler !
Pendant que les communautés se rassemblent autour de l’accord d’Anéfis, marginalisant ainsi de fait les groupes terroristes qui ont provoqué le pourrissement du nord du pays, d’étranges rumeurs circulent à Ménaka… Ces rumeurs, propagées par des membres d’« Ançar Dine et associés », prétendent que Daoussaks et Barkane se seraient alliés pour s’en prendre aux Peuls. Jouer avec les tensions existantes entre les communautés et diviser la population a toujours été la tactique bien rôdée des terroristes, afin de maintenir la situation de chaos propice à leurs affaires, au Mali. Car, et nous le savons bien, les Barkane ne sont même pas présents dans cette région, pour être implantés à Gao… !
Certes, Barkane est intervenu en décembre, mais pour une mission particulière, qui a permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs terroristes. La seule question qui se pose est à qui profite ces rumeurs ? Elles profitent à ceux qui ont toujours attisé les haines pour mieux recruter leurs combattants « djihadistes » et à personne d’autre. Les terroristes du nord espéreraient ouvrir un nouveau front au Mali, après s’être faits jetés du nord, sur le dos de la population Peule dont ils connaissent bien la ferveur !
Mais se laisser séduire par leurs discours religieux radicaux et accepter de se battre pour eux ne fera jamais de personne un meilleur musulman, bien au contraire. Qui peut se croire autorisé à juger qu’une vie doit être ôtée, si ce n’est Dieu lui-même ?
Les Peuls ne doivent pas se laisser esclavagiser par les terroristes du nord, qui ne les respectent en aucune manière. Ils ont toujours méprisé les peaux noires charbon. Ils ne les ont jamais utilisées autrement que comme de la simple marchandise et de la chaire à canon… Ils les enverront se faire tuer, alors qu’eux restent bien cachés dans l’ombre, à l’affut d’un nouveau massacre à faire perpétrer par d’autres ! Ne nous trompons pas d’ennemi, Peuls et Daoussaks ne sommes pas des ennemis.
Certes, comme partout et de tous temps, il y a des cas avérés de violences et de vols de bétail entre les communautés, et cela doit être puni sévèrement. Le remède à cette situation pourrait se trouver dans l’organisation d’une réunion inter-communautés débouchant sur un grand pardon et la constitution d’une milice à vocation de protection dirigée par le Ganda Iso. C’est à la fois la seule manière pour protéger les biens et le travail de chacun, tout en contrant la menace d’une descente des terroristes du nord vers le sud du pays.
La détestation de son voisin au Mali suffit. Comme ceux du nord, nous devons nous unir pour faire front commun contre les terroristes qui récupèrent notre malheur pour nous instrumentaliser. Nous avons aujourd’hui la preuve sous les yeux que le rapprochement entre les communautés est le remède efficace contre le terrorisme.
Idrissa Khalou