Isolé dans le nord et perdant peu à peu, localement, tous ses soutiens, Iyad ag Ghaly tente une nouvelle fois, de bloquer le processus de paix et de réconciliation à Kidal. Il exploiterait à son profit les habituels affrontements interethniques entre Ansongo et Ménaka en soufflant sur les braises juste avant les transhumances. Ce targui est vraiment diabolique !
Alors que la majeure partie des communautés du nord s’entendent actuellement sur l’application des accords d’Anéfis et d’Alger, que le gouvernement vient de recevoir les chefs des mouvements signataires à Bamako pour organiser le forum de la Paix et de la Réconciliation à Kidal et qu’un calendrier se dessine peu à peu, les combats intercommunautaires sont pourtant relancés dans la région de Ménaka sans raison fondée. Un vrai travail d’incendiaire !
A qui profiterait le crime ? En excitant les Daoussaks soutenus par le MNLA, contre les Iboguilitanes soutenus par le GATIA, et leurs alliés peuhls soutenus par les très peu recommandables ex-MUJAO (mais que font-ils dans cette affaire, sinon avec le MAA-pro Bamako?), la nébuleuse terroriste Ansaredine et AQMI s’invite dans une manipulation de taille qui survient au moment même d’une possible alliance entre le GATIA et le MNLA à Kidal. En faisant se confronter ses deux rivaux, le HCUA y trouverait également son compte…, alors qu’il est lui-même affaibli au sein de la CMA et même dans son propre parti. En effet, les membres du HCUA de Tessalit comme de Koygouma commencent à trouver la chefferie de leur centrale politique un peu, beaucoup kidalo-centrée et radicalo-tournée!
Mais pour quel mobile Iyad Ag Ghaly et son masque politique, le HCUA, agiraient-ils ? Faire obstacle aux accords de Paix, en semant le chaos pour pouvoir instaurer leur règne fondé sur la peur, rétablir l’esclavage au mépris des bellas et instiller la haine ? Oui, mais encore bien plus diabolique. Si la victoire revenait aux Daoussaks, la CMA reprendrait le contrôle de Ménaka et la Plateforme, battue militairement, sera contrainte de se retirer. Dans le cadre de l’installation des autorités transitoires, et après les élections régionales, la CMA pourrait ainsi diriger la nouvelle région administrative de Ménaka. Dans tous les cas, ne nous y trompons pas ! Les promesses de rétributions faites à certaines autorités de la communauté Daoussak par le Sanguinaire de l’Adrar des Ifoghas, n’engagent que ceux qui les reçoivent. Les éventuels renforts venus du nord n’y feront rien. La paix est en route. Les négociations aboutiront à Tin Fadimata.
La tribu des Daoussaks, connue pour sa noblesse (mais est-elle du cœur ?) ne doit pas se laisser berner par quelques uns de ses membres fraîchement retournés, et travaillant de concert avec Iyad Ag Ghaly pour une parcelle de pouvoir et surement des promesses de trafics. Les valeurs des Daoussaks sont plus hautes et plus honorables qu’un espoir de régner sur Ménaka aux cotés de fanatiques religieux cherchant à y imposer la charia.
La paix et la réconciliation sont les seules et véritables voies de sortie de cette crise qui a déjà trop duré. Combien de morts inutiles, combien d’enfants, de femmes faudra-t-il encore enterrer pour que cesse cette folie meurtrière. On dénombre déjà plus de 130 morts en trois semaines.
Touareg de la fraction des Daoussaks, mais c’est aussi vrai pour les « touareg noirs », posez-vous les bonnes questions ! Ne vous laissez pas manipuler par une poignée d’opportunistes dans vos rangs respectifs, qui ne servent que leurs propres intérêts. Ces traîtres vous envoient combattre et mourir au nom d’une idéologie corrompue, sans s’exposer eux-mêmes au danger des balles. Pourquoi risquer la vie de vos fils dans des combats sans lendemain ? Donnez vous une chance d’étendre la Paix de Kidal à Ménaka, n’en déplaise au guitariste de Tinzawen !
Idrissa Khalou, le 8 mars 2016.