Me Tidiani Guindo à propos de la requête du président intérimaire à la Cedeao

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« Je suis opposé à toute tenue d’une élection présidentielle sans reconquête de nos territoires du Nord car, derrière le débat d’une intervention militaire de la CEDEAO se cache aussi un tel plan qui va consacrer définitivement la partition de notre pays. »

Me Tidiani Guindo

« J’évite souvent de me prononcer sur la situation actuelle (que vit le Mali) car les gens n’aiment pas entendre la vérité ; seulement ce qui sert leurs intérêts. Aucun patriote ne cautionnera l’arrivée des troupes étrangères sur son sol. Nous voyons cela dans les différentes crises politico-militaires dans le monde arabe. Dans tous les conflits récents en Tunisie, Libye, Yémen, Égypte, Syrie même les oppositions armées ou pas, malmenées par les armées régulières n’ont jamais accepté que des troupes étrangères interviennent dans leurs pays pour les soutenir au sol.
Mais en revanche une aide logistique, un soutien aérien et mêmes quelques agents de renseignement ou des conseillers formateurs sont les bienvenus. Au Mali la polémique est sans objet, l’armée malienne demande des moyens pour mener la reconquête du territoire, qu’on lui donne ces moyens et qu’on observe ce qu’elle va faire. Si malgré tout, elle est en difficulté, alors on peut envisager une intervention étrangère au sol. Si on aime le Mali notre armée à été humiliée au Nord tous les Maliens doivent avoir comme souci comment aider cette armée à laver l’affront, il y va de l’honneur du peuple malien.
L’appel incessant à une intervention militaire étrangère contribue à affaiblir davantage notre armée, à l’empêcher de retrouver son honneur et à humilier le Mali incapable de se défendre face à des groupes armés qui ont envahi une partie de son territoire. Le drame c’est que ceux qui, pendant 20 ans, étaient au pouvoir et qui sont encore aux affaires au Mali, qui ont affaibli l’armée, qui ont préféré la corruption, l’enrichissement personnel, leurs intérêts au détriment des intérêts du Mali, sont les mêmes aujourd’hui qui veulent la fin de l’armée malienne parce qu’elle menace leurs intérêts. Le paradoxe c’est que c’est les mêmes qui ont souhaité un coup d’état si ATT n’organise pas les élections pour qu’ils aillent à Koulouba.
Apparemment le coup d’Etat ne s’est pas passé comme ils le souhaitaient, ils cherchent maintenant à se débarrasser de l’armée malienne tout entière. C’est vraiment incroyable, les Maliens doivent se réveiller et faire échec à tout plan qui sert les intérêts d’un groupe contre le Mali. Certains pays ne veulent pas une guerre au Nord du Mali, ils veulent une négociation qui aboutira à un compromis entre le Nord et Bamako. Ces pays ont des soutiens à l’intérieur du Mali et dans la sous-région. Ils veulent des troupes pour protéger leurs hommes à Bamako et s’assurer que tout se passe bien comme ils le souhaitent. C’est cela la réalité. Ceci étant, nous savons que le Mali doit maintenir de bonnes relations avec la CEDEAO et avec tous les pays amis, mais malheureusement le Mali est affaibli car nous ne parlons pas le même langage. Il y en qui veulent continuer à jouir tranquillement du pouvoir comme s’il n’y a jamais eu de coup d’Etat et d’autres qui souhaitent enfin un vrai changement de gouvernance politique dans le pays.
Quant à l’armée, tout le monde sait qu’elle ne peut se retirer de la scène publique qu’une fois que des élections se tiennent car nous ne voulons pas de pouvoir militaire au Mali. Les missions de l’armée aujourd’hui ce sont la reconquête du Nord et de veiller à la bonne tenue d’une élection juste et transparente qui aboutira à la fin définitive de cette crise qui secoue notre pays en ce moment. Malheureusement certains font tout pour créer la zizanie pour leurs intérêts personnels.
Je profite pour dire que je suis opposé à toute tenue d’une élection présidentielle sans reconquête de nos territoires du Nord car, derrière le débat d’une intervention militaire de la CEDEAO se cache aussi un tel plan qui va consacrer définitivement la partition de notre pays.  QUE DIEU SAUVE LE MALI ! Nous n’avons d’autres ennemis que nous-mêmes. »
Me Tidiani Guindo

Président et candidat du parti Mali Danbé à la présidentielle de 2012, avocat à la Cour de Paris, Dr en Economie.

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1 commentaire

  1. Blocage de la situation résulte de L’incohérence au sommet entre le Président de la république le Premier ministre les ministres,l’insubordination dans l’armée,l’avenir juridiques des responsables du coup d’état.

    Au sommet de l’Etat comment est planifié organisé et effectué les actions du gouvernement.
    Quels rôles est entrain de jouer chaque responsable à savoir le Président le Premier Ministre les Ministres.

    Dans l’armée qui commande est ce la hiérarchie militaire? Est les responsables du coup d’état qui n’ont aucun rôle officiel mais très influents sur le cour des choses.

    Après les tiou et les tia de la CEDEAO et la loi d’amnistie votée par le Mali un pays incapable de respecter ses propres engagements pour sa survie,quelle est l’avenir des responsables du coup d’état du 23 mars pour le renforcement de la démocratie et la lutte contre le laxisme et le népotisme.

    Dionkounda doit trouver une solution à tout cela pour la bonne marche de la transition.

    Mes suggestions:Mieux situer les responsabilités au sommet de l’Etat,qui determine la politique qui coordonne l’exécution qui exécute.Équilibrer l’équation Président de la république et Prémier Ministre à plein pouvoir.

    Rendre opérationnel le commité de suivi de la reforme des forces armées et de sécurité clarifier l’affectation de chaque militaire et soumettre tous les militaires à la hiérarchie légale.

    Accepter pour de bon l’amnistie accordée aux putschistes et le statut du Capitaine Sanogo.

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