Convaincus que le talent et le génie sont répandus dans tous les peuples, et qu’à ce titre en termes de potentiel intellectuel les enfants maliens ont tout pour rivaliser avec leurs camarades du monde entier,
Convaincus que le prestige intellectuel dont le Mali a joui à l’époque des empires médiévaux et à l’aube des indépendances peut et doit renaître,
Notant que l’intégration accélérée des économies du monde impose des contraintes au développement économique du Mali. Au demeurant le Mali a peu ou prou d’emprise sur ce mouvement.
Considérant que le Mali est un pays avec moins d’atouts industriels, exception faite de l’industrie minière, que ses voisins qui ont un littoral,
Considérant que la Chine, et plus généralement l’Asie, n’a pas fini son décollage économique. Considérant que cette région du monde est celle qui inonde nos marchés de produits manufacturiers à des prix imbattables, et que le temps qu’il lui faut pour remonter dans la chaîne de valeur ajoutée mondiale se mesure en génération.
Convaincus qu’il faut donc tirer le meilleur parti de l’ordre économique mondial actuel.
Convaincus que bâtir une économie du savoir, c’est-à-dire une économie qui produit et exporte des services à haute valeur ajoutée, est une opportunité économique actuelle que le Mali peut saisir. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication nous offrent justement l’opportunité de tourner la concurrence économique internationale en notre faveur. Elles permettent, en plus d’être elles mêmes des domaines de fourniture de services, de fournir à distance à des clients de pays développés des services médicaux, financiers, légaux etc.
Une économie du savoir à de particulier qu’elle nécessite une main d’œuvre hautement qualifiée. Or la formation d’une main d’œuvre qualifiée est très onéreuse, semble trop onéreuse pour un pays comme le Mali s’il doit former des masses. Une économie du savoir nécessite des équipements et des laboratoires que les investisseurs ne sont prêts à acquérir ou à installer que s’il y a des compétences humaines et que l’emploi de ces compétences humaines soit relativement peu onéreux. Le Mali semble donc confronter à des contraintes insurmontables pour avoir une économie émergente.
La solution, et elle n’est pas miraculeuse, est de contourner le problème de formation qualifiée de masse par la formation de masse de mathématiciens d’excellent niveau. Les mathématiques ont de particulier que leur enseignement requiert relativement peu de moyens. Des élèves motivés et attentifs, un professeur, une salle de classe et un tableau noir suffisent pour que l’enseignement soit effectué. A un niveau avancé les apprenants peuvent se passer de cours magistraux, ce qui implique un plus faible besoin de professeurs. Des mathématiciens de haut niveau c’est tout ce qu’il faut pour avoir des spécialistes de la finance des marchés, des spécialistes des NTIC, des ingénieurs de sciences appliquées etc. Car une fois que l’esprit est aguerri à la pratique des mathématiques il peut beaucoup plus facilement s’orienter vers d’autres disciplines. L’inverse est beaucoup moins évident. En formant d’excellents mathématiciens un pays se dote d’individus polyvalents qui peuvent se reconvertir très facilement dans les différents domaines de la science et de la technique. Les couts de ces reconversions augmentés de ceux de la formation initiale en mathématiques sont bien plus bas que les couts de formations initiales. Il n’y a pas de barrière frontalière pour le talent, et le talent à toutes les opportunités pour continuer à se former et à donner sa pleine mesure dans le monde développé. Certains talents maliens pourraient rester à l’étranger que leurs contributions au développement du Mali n’en seraient pas moins conséquentes à travers des offres d’opportunités de poursuites d’étude à leurs compatriotes, les transferts de fonds vers leurs familles, le retour au bercail avec suffisamment d’argent pour investir. Les métiers qui découlent des applications des mathématiques sont parmi les plus lucratifs en occident.
Convaincus de ce qui précède, nous nous engageons par la présente à œuvrer pour populariser les mathématiques au Mali, d’encourager l’apprentissage des mathématiques au Mali, de contribuer à l’amélioration de l’enseignement des mathématiques au Mali.
Les signataires de ce manifeste se sont regroupés au sein de l’Association pour l’avancée des mathématiques au Mali (2a2m), créée le 3 septembre 2011.
Email : 2a2m.mali@gmail.com
Page Facebook : http://www.facebook.com/groups/2a2m.Mali/