La notion et la gestion du temps par l’Africain sont notoirement connues comme étant divergentes de celles d’autres cultures du Monde au point que certains prétendent qu’elles seront simplement les inverses de celles de l’Occidental. Pour nous, Africains, le temps serait : «le résultat de notre action, et il disparaît quand nous n’entreprenons pas ou abandonnons une action… c’est une manière qui, sous notre influence, peut toujours s’animer, mais qui entre en hibernation et sombre même dans le néant si nous ne lui transmettons pas notre énergie». Pour l’Africain : « le temps est un être passif et surtout dépendant de l’homme » (Source : www.narcissedourma.over-blog.com).
Eh bien ! Tout cela pourrait être vrai dans les conditions normales de pression et de température, où l’Africain vit en parfaite harmonie dans son environnement, en d’autres termes quand ça ne chauffe pas derrière lui. Dans la situation actuelle, nous Maliens et Maliennes sommes dans l’obligation de revoir notre conception du temps. Car la réalité du moment est que pour nous Maliens, le temps n’est plus passif, surtout, pour nos frères et sœurs du Nord. Concernant la déclaration de dépendance du temps, peut –être qu’elle est encore valable mais là aussi, nous devons être conscients que seuls, nous Peuple du Mali avons le choix de l’avancer ou de l’arrêter à jamais !
Ceci étant dit, j’aimerai, chers compatriotes, avec votre permission poursuivre avec mes autres vérités. Cependant, avant d’exposer, je souhaiterai demander votre indulgence quant à la séquence de mes écrits, car ils pourront paraitre comme si l’on sautait du « coq à l’âne ». Vu l’état des choses, il est difficile ces temps-ci de rester cohérents et focalisés, tant ce que nous vivons est traumatisant. A peine, commençons-nous à voir clair dans une situation, que d’autres surgissent pour nous exténuer. En effet, seule la volonté divine de Dieu pourra sauver le Mali. Mais ne dit-on pas aussi que : le ciel t’aidera seulement après que tu te sois aider !
Donc, chers compatriotes, quelle que soit la complexité de la situation, nous sommes tenus de retrousser les manches et poser les premières pierres de la reconstruction et la reconquête de l’intégrité territoriale. Quel autre maitre maçon sera mieux qualifié que Monsieur le 1er Ministre aux pleins pouvoirs pour superviser nos travaux de construction ?
- A Monsieur le 1er Ministre, nous rappelons que les pleins pouvoirs ne sont autres que le Pouvoir du Peuple. Vous avez été choisi pour exercer le pouvoir du peuple qui, seul, on le rappelle d’après la constitution, a droit à la désobéissance civile pour préserver la forme républicaine de l’Etat.
A J-15 de la fin du mandat du Président Intérimaire, il vous revient donc Monsieur le 1er Ministre de mettre les jalons pour la mise en place d’un organe de transition qui dirigera le pays pour la reconquête de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections crédibles. C’est bien dommage, mais on ne peut plus continuer à jouer à la politique de l’autruche et ne pas affronter la vérité en face. La vérité, c’est de reconnaitre que l’intégrité territoriale ne saurait être acquise dans les 15 jours à venir. La vérité, c’est que sans un dispositif étatique conforme avec un président désigné, une assemblée nationale, un gouvernement avec une armée nationale, il serait impossible de recouvrer les 2/3 de notre territoire perdus aux mains des bandits armés. La vérité, c’est aussi que ni la CEDEAO, ni l’ONU, ni l EU, ni aucun politique d’ailleurs ne saurait décider des modalités de cette transition. Seul, le peuple Malien souverain peut et doit décider des écarts constitutionnels et autres mesures à prendre pour la désignation d’un Président de la République et des autres instituons de la République au-delà des mandats prévus par la Constitution du 25 Février 1992.
Malheureusement, cette situation est un peu du « Déjà vu » pour nous, vous pourriez donc vous inspirer des évènements de 1991, pour l’organisation rapide d’une convention nationale ou toutes les composantes de la Société civile seront représentées conformément à l’article 16 de la Constitution : « En cas de calamite nationale constatée tous les citoyens ont le devoir d’apporter leur concours dans les conditions prévues par la Loi »
Monsieur le 1er Ministre, le temps urge et nous n’avons aucun doute que votre notion du temps fait plutôt appel à vos expériences et valeurs occidentales qu’Africaines. Priorité oblige, nous allons vous laissez gérer les problématiques de la Transition. Mais sachez que déjà il y a plusieurs actes que vous avez posés et qui ne nos enchantent guère. En conclusion, nous vous invitons à vous rappeler de ces deux pensées :
« Tout pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument » Source inconnue, slogan utilisé en Mai 1968.
«Le fondement de tout pouvoir réside dans le consensus des hommes réunis en société » Denis Diderot …. s’il vous plait il s’agit là d’un vrai consensus pas celui à la malienne comme nous l’avons connu.
Signée le 06 Mai 2012
Madame Traoré, Coumba Bah
Technologue Agro-Alimentaire
coumbabah@yahoo.com