Mali : un peuple, une armée, un combat !

0

Le Mali est endeuillé cette semaine à la suite des attaques particulièrement meurtrières de ces derniers jours dans le centre du pays. L’insécurité permanente touche dans leur chair, une fois encore, la population civile ainsi que nos forces armées. Au lendemain de l’attaque de Dioura avec 27 morts dans les rangs FAMa et de « l’épuration ethnique » perpétrée samedi dans le village peul de Ogossagou, avec 134 victimes, le gouvernement a pris des mesures radicales. Le président IBK a souhaité, d’une part, insuffler une nouvelle dynamique en renouvelant les chefs militaires et rapprocher les troupes des états-majors, trop éloignés des réalités du terrain. D’autre part, il s’est engagé publiquement à punir les auteurs de ces attaques odieuses et criminelles.

A cause de l’impuissance des forces de sécurité au centre et au nord Mali, les groupes terroristes ont prospéré dans cette zone et les tensions inter-communautaires se sont attisées. La multiplication de ces actes impunis a conduit les populations à organiser leur auto-défense. Les FAMa, confrontées à une multitude de milices, parfois terroristes, parfois ethniques, mais toujours armées, se retrouvent démunies et souvent abandonnées par leurs chefs. La confiance a disparu entre le peuple malien et son armée. Dans ce contexte, la réaction ce dimanche de l’exécutif montre sa détermination à assurer la protection des populations, à recréer les conditions d’une véritable cohésion sociale et à promouvoir la réconciliation nationale.

La désignation de nouveaux chefs à la tête de nos forces armées, qui pourrait ressembler à un aveu de faiblesse ou une incapacité de leurs prédécesseurs à lutter contre ce fléau insécuritaire, démontre en fait une volonté du gouvernement de combattre la barbarie et de défendre l’application de l’APR avec le dispositif de désarment et de réconciliation (DDR). La volonté de dissolution immédiate par le président lui-même, en conseil des ministres extraordinaire ce dimanche, de la milice dogon Dan Na Ambassagou à l’origine de la tuerie de ce week-end, illustre bien la détermination de l’État à réagir vite et sanctionner les coupables.

Pour le conseil de sécurité de l’ONU, qui a récemment encouragé la mise en place rapide de l’APR par l’ensemble des acteurs signataires, l’objectif est clair : redéployer l’armée reconstituée dans le Nord pour sécuriser le retour des institutions régaliennes. En parallèle, la Chine engagera près de 400 hommes dès le mois de mai afin de reconstruire les infrastructures au nord du pays, ce qui désenclavera la région aux mains des groupes armés. La Russie a également déclaré qu’un accord de partenariat avait été signé avec les autorités maliennes dans le cadre de la formation de ses troupes armées. C’est dans ce contexte de coalition internationale que la France et la Grande-Bretagne ont confirmé leur soutien militaire et logistique aux FAMa et que la MINUSMA, bien qu’ayant subi de lourdes pertes, maintient son engagement au Mali. Ce sont autant d’indicateurs qui témoignent d’une volonté internationale d’accompagner nos forces armées dans le combat qu’elles mènent contre les terroristes salafistes de Iyad Ag Ghali.

Le président, jouant son rôle de chef des armées, a su écouter son peuple et prendre les mesures qui s’imposaient. La création du bataillon d’unités spéciales ne doit pas rester vaine. Ces troupes d’élite, grâce à l’appui de la coopération internationale et en particulier Barkhane, sont désormais lancées afin de lutter efficacement contre les groupes terroristes et autres milices criminelles qui oppressent les populations. Les évènements de la dernière semaine montrent que nos FAMa peuvent et doivent être l’unique outil de notre défense nationale. La considération et l’attention des nouveaux chefs militaires envers leurs troupes consolideront le lien armée-nation, indispensable à la réalisation de leur mission et au retour de la confiance de la population pour ces hommes prêts à donner leur vie pour notre patrie.

Ousman K

@kouare

Commentaires via Facebook :