Nous fêtons cette semaine le quatrième anniversaire de la signature des Accords d’Alger… et cela fait quatre ans que l’on entend parler de collusions avec les djihadistes et d’obstructions à l’Accord de paix. Il est temps de dire « ça suffit » : les positions ambigües de la part des groupes armés, les combines et arrangements en tous genres ne sont plus tolérés.
Tandis qu’un récent rapport de l’ONU souligne qu’au cours des 3 derniers mois près de 70 morts et 60 blessés ont été recensés dans les rangs des forces qui luttent contre le terrorisme au Mali, n’ayons pas peur de dire la vérité : les liens entretenus par les groupes armés avec le monde terroriste constituent une vraie entrave à la mission de sécurisation menée par ces forces. La complicité et même la simple bienveillance constituent déjà un engagement dans le terrorisme et exposent leurs auteurs à être considérés comme des terroristes.
La présence des patrouilles de Barkhane s’est intensifiée ces dernières semaines dans la région de Tombouctou. Selon les premières informations qui en ressortent, des collusions étroites existent entre les bases des groupes armés de la zone et les terroristes du JNIM. Chaque jour Barkhane et la MINUSMA recueillent un peu plus de pièces à charge démontrant des complicités : celles-ci vont du ravitaillement au prêt de drapeau facilitant la circulation, ou encore d’un appui en renseignement à la fourniture d’armement et d’effectifs combattants.
Malgré le déni de certains et les mensonges des autres, les faits illustrent le constat : le 20 décembre 2018, le Conseil de Sécurité des Nations Unies citait, sur la base de faits établis, des noms d’individus suspectés de complicités avec des djihadistes radicaux, à l’instar de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune et d’Alkassoum Ag Abdoulaye. Le rapport des NU citait nommément leur mouvement, la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA). Le motif de cette mise en accusation était d’avoir appuyé ou facilité des attaques contre les FAMa et les Forces Internationales, et d’avoir pris des mesures qui font obstacle à l’Accord de Paix. En visant la CPA, les Nations Unies ont initié un processus qui va certainement s’accélérer prochainement et s’étendre à d’autres mouvements : faire entrave à la paix ou aider des attaques contre les forces internationales, c’est créer les conditions de la guerre. Et ce sera sanctionné systématiquement, quelle que soit la couleur du drapeau du mouvement.
Alors que la région de Tombouctou était restée trop longtemps en dehors du contrôle des forces de sécurité, l’intensification des opérations contre le terrorisme dont cette zone fait l’objet a pour mot d’ordre : « Ni collusion, ni obstruction ».
Désormais, l’ambivalence n’est plus une protection. Lever l’ambigüité, c’est choisir : se positionner avec le Mali ou, à défaut, du côté de ceux qui feront les frais des opérations anti-terroristes.
Ibrahim Keïta
Page FB : Association des Victimes du Terrorisme au Mali @HalteTerrorismeMali
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