Cette contribution est d’un citoyen malien, enseignant à la retraite à Bamako. M. H. G. Tamboura dénonce les régimes de Moussa Traoré et d’ATT en passant par Alpha Oumar Konaré pour avoir instauré le laisser-aller dans ce pays. Il se réjouit du coup d’Etat du 22 mars dernier par le CNRDRE et s’en prend en même temps à la politique régalienne de la « soi-disant » communauté internationale, notamment la CEDEAO qui menace de mettre un embargo diplomatique et financier sur le Mali si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli par la junte.
Il a fallu ce Coup d’Etat du 22 mars 2012 pour que nous, Maliens, sachions une semaine après, ce qu’est réellement le Mali, ce que sont ses dirigeants politiques et ses soi-disant pays amis.
Il a permis également de savoir que tout ce qui a été signé ou ratifié avec les Institutions Internationales au nom du pays, du peuple, ne l’a été que pour servir de bouclier aux dirigeants eux-mêmes. Il a permis (le coup d’Etat) de savoir que le Mali, géant parmi les géants, n’est en réalité qu’un colosse aux pieds d’argile. Il suffit alors d’un petit choc ou d’un peu d’eau pour le voir s’effondrer. Eh ! bien c’est le cas du Mali d’aujourd’hui.
Il a fallu que cela arrive pour que l’on se rende compte que le Mali vit au jour le jour, d’une vie précaire, aux crochets des pays voisins et des institutions internationales (Banque Mondiale, FMI, Union Européenne etc.). Cela signifie qu’une fois les frontières fermées et avec le gel de l’aide extérieure, car nous ne vivons que de ça, eh ! bien le grand Mali se verra mourir à petit feu, ne pouvant rien faire de lui-même à l’intérieur malgré les mines d’or en exploitation.
Le Développement du Mali passe par l’Agriculture
Voilà ce que Modibo Keïta voulait prévoir en se jetant corps et âme avec son peuple, sur le développement de l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’industrie et en frappant sa propre monnaie. Malheureusement pour le Mali, les Démons étaient aux aguets.
Toute cette situation est de l’œuvre de nos dirigeants politiques actuels sans vergogne, assistés de cadres véreux de 1968 à 2012 qui n’ont rien entrepris sérieusement pour le bonheur du peuple malien, mais pour leurs intérêts sordides.
Les partenaires de l’extérieur engloutissent des milliards à titre de prêts au Mali, dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, la pêche, les mines etc. sans résultats palpables et satisfaisants pour la population (exemple : Initiative Riz).
Bref ! Bref !
· Le Mali est victime de la naïveté de sa population qui se croit très forte pour tout supporter de la part de ses dirigeants corrompus.
· Le Mali est victime de la complicité de ses dirigeants politiques et intellectuels véreux de tout bord qui n’ont jamais pensé à la patrie, avec l’Extérieur (Ex : CEDEAO) qui ne voit, non pas l’intérêt du peuple mais celui des dirigeants qui ont signé ou ratifié, tel ou tel traité.
Sincèrement, nous nous demandons si nos responsables à tous les niveaux de l’intérieur comme de l’Extérieur sont réfléchis ou bien leur comportement est une façon de se moquer du peuple, quand ils clament tout haut : « plus jamais de coup d’Etat ». Ne savent-ils pas qu’il n’y a pas de feu sans fumée ? Qu’ont-ils fait eux, pour éviter un coup d’Etat ?
Nos politiciens véreux et les éléments de la CEDEAO sont responsables du chaos qui prévaut aujourd’hui au Mali :
– Condamner un coup d’Etat, d’accord, mais de là à restaurer le pouvoir perdu, ça jamais. On ne remet pas à quelqu’un la queue du lion que l’on a abattu.
– Ils (ci-dessus cités) ont détourné nos forces armées (CNRDRE) de leurs objectifs premiers en les menaçant de faire souffrir le peuple par un embargo.
Si tous ces responsables de l’intérieur comme de l’extérieur étaient de bonne foi à l’endroit du peuple malien, qui a bien cautionné le coup d’Etat, ils auraient tout simplement demandé une note de conduite aux membres du CNRDRE, à savoir :
– Plus jamais de coup d’Etat (alors à gérer en amont) ;
– Prendre vite les dispositions qui s’imposent pour :
· Faire face rapidement au problème du Nord (envoi de troupes et de matériels nécessaires) ;
· Rencontrer les forces vives du pays pour mettre un organe de gestion en place, retourner à une vie constitutionnelle normale en élaborant un fichier électoral digne de ce nom et organiser les différentes élections.
Pour tout cela, on pouvait accorder un certain temps nécessaire à la junte pour atteindre ces objectifs.
Au lieu de ces mesures réfléchies et raisonnables, la CEDEAO se met sur ses grands chevaux pour punir, non pas ceux qui ont fauté pour qu’on en arrive à cette situation (dirigeants) mais le pauvre peuple malien très, très pacifique qui pour la première fois subit l’humiliation de la CEDEAO qui ne peut frapper que le Mali. Cela aussi est un coup de force inacceptable. Que la CEDEAO sache qu’on ne peut plus ramener les matières fécales d’où elles sont parties une fois dehors. Alors plus d’ATT et de ses acolytes !
L’occasion est bonne pour rappeler aux maliens que depuis la tombée du Mali de son piédestal en 1968, toutes les potentialités politiques, économiques, sociales et culturelles, amorcées par Modibo Keïta et son équipe ont été anéanties à jamais. La situation actuelle nous l’éprouve :
– Qu’est-ce que de durable, de solide a été fait de 1968 à 2012 pour que le Mali puisse se prendre en charge ? Rien ! Tout porte maintenant à croire que le Mali n’est qu’un fétu de paille que l’on peut balayer d’un revers de main.
Et tout cela par la faute des nos différents responsables politiques et intellectuels véreux de 1968 à 2012 qui n’excellent que dans l’art de voler, tricher, tromper le peuple.
Eh! Bien, qu’ils ne meurent jamais.
– Les 23 ans de recul de Moussa Traoré ont été accentués par l’avènement au pouvoir des Démons à partir de 1991.
– La Démon-cratie intégrale, c’est-à-dire le pouvoir des Démons qui a duré 21 ans.
De 1968 à 2012, seuls 1 à 2% des personnalités intervenues dans la gestion des affaires du pays (politiciens, administratifs) l’ont fait en leur âme et conscience, en toute honnêteté, pensant aux intérêts de la collectivité. Tous les autres se sont mis à s’accaparer du bien du peuple. Et pour maintenir cette situation de dépendance du peuple à leurs crochets, ils continuent toujours à crier « Plus jamais de coup d’Etat », « retour à une vie constitutionnelle » etc. Balivernes !
Qu’ont-ils fait eux, politiciens, syndicalistes, soi-disant intellectuels) en amont pour éviter ce coup d’Etat ? Ne dit-on pas que « mieux vaut prévenir que guérir ? »
A part Oumar Mariko du parti SADI qui a toujours clamé partout et à qui veut l’entendre, la gestion catastrophique du pays, aucune autre autorité ou formation politique ne s’est manifestée pour signaler quoi que ce soit.
A l’approche de l’heure fatidique, les formations confessionnelles ont fait entendre leurs voix au Président ATT, sans succès. Les femmes et les jeunes ont levé la tête, sans succès. Et maintenant, vous souhaitez, vous, politiciens véreux, que l’on restasse dans cette situation ? Non et non !
Coup – cela est arrivé avec la grâce de Dieu et est irréversible. Que l’on prenne maintenant et calmement d’autres dispositions, sans pression aucune de la part de qui que ce soit sur les membres du CNRDRE.
Vive le CNRDRE pour que le Mali puisse reprendre les rails rompus depuis 1968
H. G. Tamboura
Enseignant à la retraite
Bamako
Merci monsieur Tamboura
c’est tres difficile de rester en margue des evenements que vivent notre pays. Votre intervention est plein de sens, mais pour qui?
Comme vous le soulignez, c’est la faute de tous, puisque ces leaders politiques sans vergogne ni foi sont des maitres dans l’art de tricher. OK ,les pauvres intellectuels ne seront pas les seuls perdant de cette situation. Il faut desavouer la CEDEAO, tous les partis politiques qui approuvent ou cautionnent les methodes de gouvernance et de gestion des deux derniers chef d’etat. C’est un devoir de citoyen de soutenir et aider le CNRDRE, qui ne doit pas se laisser divertir par qui que ce soit. IL sont arrives avec de bonnes intentions,qu’ils poursuivent leur oeuvre et c’est l’ histoire qui les donnera raison.
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