Le Mali et sa gouvernance: à qui la faute de cette fin si proche?

Un état sans transparence dans la gestion est un état condamné à mourir,
Un pays sans régime structuré s’écroule indéniablement sous le poids de la démagogie et du mensonge,
Un régime sans vision claire est un régime qui vacille et probablement entraîne avec lui les acquis du peuple sinon l’avenir des enfants de la nation.

Il y a quelques semaines, pas si longtemps que ça, j’écrivais que ” le Mali est devenu un marché ou défilent des pseudo-politiques qui se bradent les principes les plus élémentaires pour avoir juste un poste de……”, et j’ajoutais ” la nation malienne a besoin de ses vrais enfants pour la sauver et relever les défis qui sont divers et très difficiles”. Deux semaines après, le constat est amère comme si les appels à la conscience font assombrir les esprits d’éveil, à tel point qu’on imagine qu’au lieu d’avancer le pays recule, rien n’est plus à continuer tout est à refaire dans ce pays qui est ballotté entre l’espoir d’un jour et la désillusion apocalyptique de tous les jours.

Je m’explique:
Nous avons applaudi à fort éclat mardi dernier quand nous avons appris l’arrestation inédit d’un des dirigeants d’Ansar Dine, Ahmadou Ag Abdallah par le service secret malien, et transféré à Bamako mercredi 27 juillet 2016. Mais à regarder de près, c’est comme si l’on semble éteindre le feu au sud ( s’il est vraiment éteint) pour faire oublier la flamme qui brûle au nord. Parce qu’en même temps, le Général Gamou qui a juré de sauver l’honneur, est convoqué a la présidence pour se retirer sans délai de Kidal ( au profit de qui???).
Et dans la même foulée, on assiste à la spectaculaire la photo du Président et son Directeur de cabinet ( avec rang de ministre) à Paris devant le Président François Hollande accompagne de deux de ses conseillers. L’analyse de cette image montre quand même un Président IBK attentif et fatigué. Mais quand on observe plus près, la scène ressemble à la scène de théâtre spectaculaire d’un Directeur de Cabinet jouant avec son téléphone, ne se souciant guère des affaires du pays. C’est cela l’image de ce régime aussi humainement pauvre et dépourvu de toute substance réelle de la bonne gestion des affaires avec sérieux et patriotisme. Il y a quelques jours, un monsieur me demandait si IBK aime le Mali; je lui ai répondu avec conviction qu’on ne peut remettre en cause objectivement le patriotisme du Président mais, “Aimer son pays n’est pas une compétence surtout quand on manque d’hommes valables et détachés des intérêts personnels…..”.
Il faut dire, et cela est indéniable que l’on ne peut plus aller plus loin dans l’absence totale d’autorité et de “Soyez âpres”.

Il revient donc au peuple malien de prendre conscience des limites de certains dirigeants de ce pays qui confondent mensonge, magouille, Corruption et vertus de la bonne gouvernance; comme si le vol, la dilapidation des biens publics, l’absence de vision claire dans la gestion du pays sont des valeurs de dignité et d’honneur à préserver. Qu’on taise cela est faire preuve de complicité et de lâcheté, forme de crime contre le Mali.

Aux dirigeants, je vous invite à regarder le Burundi et son voisin Rwanda, le Ghana et son partenaire Liberia, et bien d’autres pays qui montrent l’exemple de la bonne gouvernance. Et s’il n’y a plus place d’observation et de mimétisme politique, prenez courage pour défendre l’honneur et l’indépendance de votre patrie. Pour cela, écouter ceux qui disent Non à l’ingérence, ceux qui disent Non à l’exploitation de leur peuple, ceux qui disent Non à la sous-tutelle et la braderie de leur richesse au profit d’un calme précaire pour asseoir un pouvoir qui n’a pas de pouvoir.

Quant à la jeunesse, elle ne doit plus s’écarter et se laisser quelque part manipuler par des vendeurs d’espoirs sans aucune envergure. C’est à elle surtout que revient la noble et louable mission héroïque de se réunir, se retrouver vaillamment pour sauver le Mali des vieux-vampires-suceurs-de-sang.

Pr. Clement DEMBELE

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