Le Mali un sous-Etat ? Dioncounda Traoré et IBK sont-ils de farouches diplomates qui asphyxient les présidents français ?

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Si Jean Christophe Rufin définit  la diplomatie comme étant un art qui requiert une constante dignité, tant de majesté dans le maintien, tant de calme, qu’elle est fort peu compatible avec la précipitation, l’effort, bref avec le travail, nos dirigeants quant à eux, pourraient la définir comme une escroquerie courtoise embaumée de familiarité affirmée pour avoir une relation personnelle en transgression de rétribution pour le pays qui leur a pourtant donné l’occasion de rencontrer ces personnalités.

Dioncounda, dans un discours non structuré, qualifiait Hollande de son beau frère (Madame Valérie Traveller compagne de Hollande de l’époque serait comme une sœur à sa femme Madame  Mintou Doucouré). Franchement, ça c’est un dirigeant ça ? Mais, allô quoi !

Auprès des politiciens, les apesanteurs protocolaires, les subtilités de la diplomatie comptent moins que le succès personnel. Nous sommes indignés par le comportement de quelqu’un qui se dit homme d’Etat. Dioncounda, puisqu’il s’agit de lui, ancien ministre de la Défense, des Affaires étrangères, député à l’Assemblée nationale, puis président de l’Assemblée, avant d’être par infraction, président par intérim de la République, en 2012. Cet homme, malgré tous les escabeaux pyramidaux de gouvernance en diplomatie, est d’une incivilité étouffante déjà en tant que ministre des Affaires étrangères.

Au lieu de dire “Je vais me laver les mains“, il aurait dit en pleine réunion “Je veux faire pipi“. Il disait, lors d’une reconnaissance, s’adressant à François Hollande, président de la France, «Hollande, merci pour tout, plus de cinquante ans que l’armée Française a quitté le Mali, car obligée de partir, voilà aujourd’hui plus de cinquante ans après que nous venons, aujourd’hui, demander l’aide de cette même armée française».

Cette phrase déjà lourde, prête à confusion, cela veut dire que Modibo Keïta n’avait pas raison de constituer une armée malienne et  foutre dehors (peu diplomatique de ma part) une armée étrangère. Vraiment, diplomatiquement parlant, Dioncounda est une catastrophe.

Dans un film diffusé sur France2 au sujet de la visite de Hollande à Tombouctou, il est dit ceci: “Le président malien Traoré se collait trop à Hollande et sous une chaleur exténuante, les services militaires français étaient obligés de faire un plan visant à dire que le président Hollande devrait aller se laver le visage ou les mains (Dioncounda dirait  faire pipi) pour pouvoir se dérober de son amphitryon“.

Les questions qu’il faut poser ou se poser, c’est de savoir comment quelqu’un comme Dioncounda, roué de l’administration, ne pourrait pas comprendre de lui-même qu’il pourrait gêner son hôte en essayant chaque fois de lui prendre la main chaque instant. Quelle bestialité ! Tout cela fait partie des raisons pour lesquelles ces gens-là ne nous respectent pas. C’est l’hallucination de la liberté, seule, qui peut avoir raison du fanatisme de la servitude et de l’idolâtrie.

Dioncounda, nous te disons: “Epargne notre pays d’une  nouvelle souffrance, par ta candidature, Professeur, nous te disons tout simplement que la diplomatie n’est pas le talent de dissimuler la sécheresse des propos sous le sirop de la dialectique”.

Le président actuel du Mali a une ineffable manière de faire les analyses politiques. Il va jusqu’à savoir qui peut  et qui doit être président dans un pays.

Dans une interview sur RFI, au sujet de l’élection du président Kaboré du Burkina, IBK disait ceci : “Je savais qu’il allait être élu puisqu’il a été ministre, Premier ministre et président de l’Assemblée nationale”. Nous, nous disons tout simplement que “savoir parler” a toujours été “savoir se taire“, savoir qu’il ne faut pas toujours parler.

Nelson Mandela qui est pour nous un modèle journalier de réverbération, disait «Je n’étais pas un messie, mais un homme ordinaire qui était devenu un leader en raison de circonstances extraordinaires». Que pourrait-on dire après cette ingénuité ?

Dire tout simplement que l’on peut devenir président sans avoir été fils de président, sans jamais avoir été  ministre, sans jamais être Premier ministre et devenir un président digne, déférent, intrépide, persévérant, consistant, etc. Vous voyez, notre président actuel à tirer à terre, c’est par la parole que l’homme devient une allégorie de lui-même.

  • Franchement, quand je vois notre président parler de Hollande et Macron, je pense qu’il n’a pas de conseiller ou s’il en a, je présume que ses conseillers admirent sa façon de faire si non on ne le laisserait  pas s’enfoncer dans les incivilités détraquées.

Personne ne peut nier qu’en diplomatie, il ne saurait y avoir un équilibre dans les relations, la preuve, Hollande a dit à IBK : “Organises le sommet- Afrique France !” et IBK l’a imposé à son pays. Si Hollande  disait : “même si l’on devrait raser tout Bamako, ça se fera“, en 2013, il avait dit sur un ton martial qu’il n’utilise pourtant pas en France ‘je serai intraitable sur les élections au Mali», son «intraitabilité» a été entendue même par les animations rebelles et «punto». Lors du sommet (Afrique France), dans les discours officiels, notre président crachouillait à chaque tierce, “cher ami“, “cher ami Hollande“, “mon ami François“, “cher François“.

Il ne restait seulement qu’a dire “mon Hollande à moi” (il a présenté toute sa famille à François Hollande, il mettait l’accent sur le fait d’être plus l’ami à Hollande que d’être président du Mali, chaque instant il le touchait, main dans la main, Hollande riait, mais transpirait à cause de l’incivilité de notre président (qu’il aurait même confié à des proches). IBK doit savoir dans son for intime qu’il ne pouvait pas être avec Hollande plus d’une heure même étant son intime ami, s’il n’était pas président du Mali.

Les autres présidents se regardaient entre eux comme pour se dire, “mais gardez vos amitiés dans l’extra officiel, ici chacun d’entre nous représente son peuple, sa nation, sa République, alors vous devriez le savoir sans que nous vous le disions, épargnez nous de ces vantardises  miséricordieuses  qui n’avancent en rien les relations du Mali avec la France“.

D’ailleurs, François Hollande a compris rapidement que IBK voulait qu’il  bajoue à ce délassement, c’est pour cela qu’il disait à chaque moment sans se déporter de l’essentiel: «Monsieur le président, cher ami, comme obligé à dire cher ami il finit ses discours, merci monsieur le président IBK, cher ami, Vive la France, Vive le Mali et Vive l’Afrique (il ne dit pas vive IBK et sa famille).»

Monsieur le président IBK, vous qui êtes si ami à François Hollande , vous qui acceptez  ce qu’il dit en admettant même le sommet Afrique- France, malgré les difficultés que notre pays connaît, pourquoi vous n’avez pas pu marmonner à Hollande et lui dire: “cher ami, aides- moi à emmener l’armée malienne à Kidal et arrêtes le double jeu de la France, cher ami à cause de notre relation exceptionnelle, fait tout avant de terminer ton mandat pour faire flotter l’étendard malien à Kidal“. Hollande a fini son mandat et rien n’est encore résolu.

A peine élu, Macron enjambe les mers et les déserts pour toucher  la terre à Gao afin de rencontrer ses compatriotes français militaires. Et voilà que notre IBK (qui n’aime pas trop les visites à l’intérieur) et comme le ridicule ne tue pas c’est Macron qui dans son discours s’adressant un moment à IBK dit : «Monsieur le président Ibrahim Boubacar Keïta,  soyez le bienvenu à Gao» le plus compatissant  c’est quand dans les actes protocolaires ( Macron saluant les ministres, révérences ne devant pas excéder certaines minutes) des ministres maliens en présence même du président se permettaient de bloquer la main de Macron avec intimité et insistance comme s’ils le connaissaient, tout en le félicitant pour son élection alors qu’en la matière de civilité diplomatique, seul le président pourrait en ce moment précis le féliciter.

Mais, que vous voulez vous, les pintades ne suivent que la nuque de leur garant et commettent  le double de fadaise que leur chef, aussi, ils n’apprennent que de leur chef, c’est vraiment malheureux pour ce pays qui  est bâti sur la dignité et l’honneur. J’ai la ferme conviction qu’avant la visite d’Emmanuel Macron, Hollande l’aurait dit, fais attention de ne pas tomber dans le même appât que moi où le président malien ne me lâchait pas «les baskets», les présidents maliens sont très collants et s’ils t’attrapent la main, pour la retirer il faut un applaudissement.

C’est pour cela que Macron (Macron qui n’est pas ma tasse de thé) a été clair, juste après l’interview, il a dit, maintenant je vais rencontrer nos militaires, je suis sûr que s’il n’avait pas été aussi clair notre président allait le suivre partout.

La diplomatie ce n’est pas seulement savoir  manipuler les fourchettes et les couperets ou reconnaître les bons vins et les beaux costumes mais aussi savoir compter le temps qu’on doit faire avec ses convives (un diner à l’Elysée même si c’est avec Meckel, prend 50 minutes), les civilités c’est aussi mettre seulement l’intérêt de son pays rien que l’intérêt de son pays dans les rencontres, les conférences, les déjeuners et les dîners. Mais aussi, la civilité la plus affirmée, c’est de toujours s’oublier soi- même et mettre son pays à l’épicentre de tout.

Monsieur IBK, président de la République du Mali, vous qui connaissez mieux les auteurs français savez vous que Jean Jacques Rousseau affirmait  ceci «S’il faut être juste pour autrui, il faut être vrai pour soi, c’est un hommage que l’honnête homme doit rendre à sa propre dignité».

Par Ousmane Mohamed Touré, Directeur de Malimex, diplômé en communication sociale, ex-président de la Nouvelle Jeunesse Africaine

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