Il y a de cela 6 mois, ATT a été déposé par des soldats mutins de Kati avec à leur tête le capitaine Sanogo. Une mutinerie entre soldats qui s’est soldée par accident au renversement du régime, car il faut le dire il n’y avait rien en face comme dirait l’autre. ATT avec son statut de Général cinq étoiles et sa clique ont détalé comme des lapins, laissant Koulouba et le pouvoir aux mains des gens qui n’en espéraient pas tant, leurs revendications se limitant à priori aux seules doléances militaro militaires liées à la gestion du nord du pays. De simples doléances faites dans un climat délétère, les mutins furent les premiers étonnés de se retrouver avec une facilité déconcertante aux commandes de l’Etat sans y être véritablement préparés.
Cet événement d’envergure a entrainé le Mali dans une convulsion socio politique et sécuritaire sans précédent dont les effets ne se sont pas encore estompés, loin de là. Le nord en proie à une rébellion touarègue à visée sécessionniste et une islamisation rampante des fous de dieu, le tout saupoudré de trafics en tous genres (prises d’otages, drogues, armes etc.). Le Sud, principalement Bamako contraint malgré elle à subir les assauts répétés et autres galimatias d’une race d’hommes politiques qui ont juré d’achever in fine le peu de souffle qui reste du Mali pour passer de vie à trépas. Situation ubuesque, cauchemardesque, apocalyptique, car pour finir avec l’Etat Nation du Mali, on ne se serait pas pris autrement. A croire que les mannes célestes ont décidé de lâcher pour de bon le Mali, un pays, qui pour autant semblait bénéficier des bienfaits divins par sa stabilité, son processus démocratique, sa croissance économique, bref un pays où il faisait bon vivre.
Aujourd’hui, le Mali est à la croisée des chemins. Après plusieurs soubresauts, de guéguerres, de tergiversations, de crocs en jambes, de « je t’aime, moi non plus », de violences sous toutes ses formes, les acteurs politiques ont semble t il été touchés par la grâce divine pour finalement enterrer la hache de guerre, mettre le Mali au dessus de leurs intérêts partisans, et œuvrer pour l’atteinte des objectifs fixés par la transition à savoir : la reconquête du Nord du pays( I) , et l’organisation d’élections libres et transparentes (II).
On peut se hasarder à dire qu’une certaine accalmie se dessine progressivement dans l’espace politique malien, même si la nouvelle donne ne doit pas forcement conduire à un optimisme béat et partant baisser la garde, car un regain de tensions n’est pas toujours à écarter, les intérêts étant divergents entre acteurs concernés (junte, premier ministre, président par intérim, classes politiques éclatées etc.), et les rapports de force assez fluctuants. Néanmoins, force est de constater que les lignes sont entrain de bouger dans la bonne direction et que l’espoir est permis quant à un ressaisissement du personnel politique, préalable à toute idée de (re)construction nationale.
I. De la reconquête du Nord Mali
La reconquête du nord est impérative et se fera nécessairement et absolument, s’il faut continuer toujours à parler du Mali comme Pays souverain. A ce niveau, toute question liée à une quelconque autonomie ou indépendance d’apatrides en mal de reconnaissance ou d’application d’une charia qui ne dit pas son nom, car en l’espèce on ne saurait parler de la charia islamique de la part d’individus aux antipodes des préceptes islamiques, est hors de propos. Il ne faut pas se voiler la face, aucune négociation n’est possible avec les positions tranchées des envahisseurs et leur détermination à poursuivre leur « jihad ». Donc, le peuple souverain du Mali ne peut qu’agir militairement pour recouvrer son territoire. Toute spéculation à ce niveau n’est que pure perte de temps et ne peut que profiter à ces illuminés de s’incruster davantage dans le Mali profond.
Une guerre n’est jamais bonne, mais avec ce qui se passe au Nord Mali, il ne reste que cette seule et unique option pour remettre les choses en l’état. Le Mali pas plus qu’un autre pays dit souverain ne saurait tolérer la partition de son territoire sans réagir.
Le rappel des troupes
Nos braves soldats, on peut toujours les appeler ainsi, après une débâcle à mettre plus ou moins au compte de la confusion généralisée qui a régné à la suite du coup d’état du 22 mars 2012 reprennent du poil de la bête et s’impatientent d’aller en découdre avec l’ennemi et redorer son blason qui a été sérieusement entamé ces derniers mois.
Une guerre ne se décrète pas. Elle demande un minimum de préparation. Il s’agit pour le Mali de mener cette guerre avec le minimum de dommages tout en atteignant les objectifs. Il y a un avant, un pendant et un après en matière de guerre. Les non initiés se focalisent sur le pendant, alors que l’avant et l’après guerre sont tout aussi importants et ne sauraient être négligés. Il est clair que d’un point de vue militaire le processus de reconquête a déjà commencé au moins théoriquement.
La grande muette comme à son habitude est avare en informations, néanmoins des signes bien perceptibles font croire à un rappel des troupes et à l’imminence d’une offensive pour le moins réclamée depuis fort longtemps par l’écrasante majorité des Maliens. Il faut dire que les Maliens piaffent d’impatience de recouvrer l’entièreté de leur territoire et au passage de donner une bonne correction à ceux qui, par leurs agissements ont voulu humilier le pays.
Quid de la puissance de l’armée Malienne et l’appui de la communauté internationale?
L’inconnu à ce niveau est peut être la capacité réelle de L’armée malienne de mener à bien cette guerre quand on sait l’état dans lequel, elle est depuis plus de 20 ans. L’acquisition de matériels militaires, la formation des troupes, le renforcement des capacités techniques et militaires étaient relégués au second plan rendant du coup cette armée moribonde. Aujourd’hui, l’Etat Malien essaie tant bien que mal de remettre ce « grand corps » malade sur pied. Des matériels militaires ont semble t il été acquis et une réorganisation technique, militaire et stratégique est faite dans l’optique d’une offensive fort imminente. Les experts militaires ont certainement procédé à une évaluation des besoins et surtout anticipé intellectuellement sur les tenants et aboutissants d’une telle intervention.
Il est clair que dans cette guerre, les troupes maliennes seront à l’avant-garde. Une aide internationale ne viendra qu’en appui et permettra sans doute de renforcer les capacités de nos forces de défense sur le terrain et d’un point de vue diplomatique d’apporter la caution de la société des nations à ce qui apparait comme une agression sauvage de la part de criminels et autres bandits de grand chemin.
Officiellement la CEDEAO et l’Union Africaine sont partantes pour aider le Mali à reconquérir son territoire, néanmoins, leur incapacité légendaire à faire face à leurs obligations incite à la prudence. Leurs interventions sont souvent émaillées de ratés. Les cas du Liberia, de la RDC, de la sierra Léone et de la Guinée Bissau sont là pour nous rafraichir la mémoire. Néanmoins dans la situation actuelle du Mali, c’est un mal nécessaire auquel il va falloir s’en accommoder. Ces instances supra nationales doivent jouer leur partition.
L’Onu joue à la prudence ainsi que d’ailleurs les USA qui conditionnent toute implication à l’installation préalable d’institutions légitimes et crédibles. Ce qui est une aberration et parait improbable, car en l’état actuel des choses aucune élection n’est possible avec la partition du pays sans compter que les conditions techniques, matérielles, financières ne sont pas réunies autant dire que les USA par une pirouette ne veulent pas se mouiller dans une autre aventure qui leur rappelle peut être celle de l’Afghanistan. D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’on parle de sahelistan, un autre piège à cons pour occidentaux appelés à jouer aux justiciers et aux gendarmes dans les quatre coins de la planète.
La France pour sa part, est prête à aider le Mali, elle y a intérêt pour elle-même d’abord. Ne dit on pas en matière de relations internationales, qu’un pays n’a pas d’amis, mais des intérêts. Machiavel ne nous démentira pas sur ce point. Un foyer d’islamistes dans le sahel où la France est présente, historiquement, économiquement, stratégiquement etc. ne peut que menacer ses intérêts. Le seul exemple du groupe français AREVA au Niger où la France, loin des regards indiscrets enrichit l’uranium et « travaille » le nucléaire est là pour justifier l’implication de ce pays, sans compter qu’elle porte une grande responsabilité dans la dégradation de la situation avec la venue sur le sol Malien d’une horde d’anciens soldats libyens avec des armements lourds, effets collatéraux de la chute du régime de Mouammar KADAFFI à laquelle la France a joué un rôle de premier plan.
Pacifier cette partie du monde protège par ricochet les pays occidentaux en termes d’économie, de géostratégie, mais aussi de sécurité, le sahel étant à quelques petites heures seulement à vol d’oiseau de l’Europe. La France est dans l’obligation d’agir, même si d’autre part, le sort des otages français est une vraie préoccupation.
Une participation française à l’effort de guerre sur un plan logistique, de renseignements et même financier est absolument nécessaire dans l’optique de la reconquête du territoire.
Les derniers développements d’un point de vue diplomatique indiquent que les candidats pour aider le Mali ne se bousculent plus aux portillons. Certains, qui au départ étaient pressés d’une offensive militaire se dégonflent. D’autres jouent à se faire peur en anticipant sur une guerre qui risque de s’enliser ou de faire effet boule de neige.
La seule vérité qui vaille, est que le Mali a sa guerre, qui lui a été malheureusement imposée. Elle va la faire avec ou sans l’aide de la communauté internationale, non par bravade, mais tout simplement parce qu’il n’a pas le choix. Les Maliens doivent compter sur eux mêmes d’abord avant toute aide d’où qu’elle vienne. Les défections, hésitations, revirements etc. font croire que dans cette guerre certains « pays amis » du Mali ne jouent pas franc jeu. Ces pays commencent à montrer leur vraie face, et il appartient au Mali de ne pas faiblir. Encore une fois les intérêts ne sont pas les mêmes d’un pays à un autre surtout en ce qui concerne les pays limitrophes qui craignent à ce qu’on leur refile la « patate chaude ». Le Mali ne saurait passer sous les fourches caudines de pays complices.
Aussi ces volte= faces doivent amener les autorités maliennes à envisager un plan B, c’est-à-dire la mise en œuvre d’un calendrier national pour parer à toute éventualité et mener à bien cette guerre. Le temps joue contre nous. L’armée malienne doit au plus vite être prête pour jouer son rôle dans les meilleurs délais. Chers fantassins maliens, Faites honneur au serment militaire, libérez le pays !!!!
Le MNLA n’étant qu’une coquille vide avec quelques escrocs agitateurs qui n’ont que le lucre en tête pour faire chanter le pouvoir central de Bamako quant à une autonomie des touaregs dont d’ailleurs l’écrasante majorité n’a rien demandé et revendique au contraire leur appartenance à la nation Malienne, les véritables envahisseurs sont les islamistes et autres criminels du genre. Le Mali doit les bouter hors du territoire national et faire du septentrion une zone militarisée. L’Etat doit être présent, et l’accent doit être mis sur le développement socio économique de toute la région pour faire taire certains esprits chicaniers qui amalgament sécession et abandon.
Premier objectif atteint, place à l’organisation d’élections crédibles, libres et transparentes.
II. L’organisation d’élections démocratiques, libres et transparentes
A ce niveau, les choses ne sont pas aussi simples avec la spécificité d’une classe politique malienne capricieuse et belliqueuse qui n’arrête pas de se donner en spectacle.
Il faut déjà que chacun comprenne que cette transition, malgré la fixation d’un délai par la CEDEAO est partie pour durer dans le temps. Tout concourt à cela à commencer par le défi de la reconquête du Nord. Nul ne peut prédire la fin d’une telle guerre, et tant que nous sommes en guerre, rien ne pourra être fait. Ce seul fait peut justifier le maintien du statut quo ante.
Il y a ce qu’on appelle les intérêts antagonistes entre acteurs concernés. Il est clair que ceux qui sont aux affaires veulent y rester pour x ou y raison, et ceux qui sont en marge veulent y arriver pour x ou y raison. Ce qui est sûr, c’est que le pouvoir attire.
La junte Militaire, au départ baptisée CNRDRE (Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat) a fait sa mue. Aujourd’hui sous le manteau d’une formule plus martiale et moins politique nommée CMSRFDS ( Comité Militaire de Suivi de la Reforme des Forces de Défense et de Sécurité), les auteurs du coup d’Etat sont entrain de montrer à la face du monde qu’ils n’ont jamais été mis à la touche, et mieux que c’est eux qui détiennent la réalité du pouvoir. Aucune décision d’envergure concernant le Mali n’est prise sans la bénédiction ou l’implication de la junte. Pour dire que nos civils servent tout simplement de paravent ou de marionnettes, les ficelles étant tirées par les militaires qui ne peuvent pour des raisons que nous savons tous se mettre au devant de la scène. Sanogo et compagnies assurent leurs arrières en restant scotchés au pouvoir. Une vengeance ou un règlement de comptes n’est pas à écarter avec tout ce que l’armée a connu ces derniers temps comme convulsions, sans compter que les ors et délices du pouvoir pour des gens qui ont trimé pendant longtemps ne sont pas à négliger.
Le Premier Ministre, voilà quelqu’un qui doit sa place à ses hauts faits à la NASA. Tout ce qui est arrivé de positif à Cheick Modibo Diarra est lié à son exploit historique dans le pays de l’oncle Sam. Entre autres Président de Microsoft Afrique, Président de l’université virtuelle africaine etc. La nomination de l’enfant de Ségou au poste de Premier Ministre de transition est le couronnement d’un parcours fort remarquable. Dans la pratique du pouvoir, sa méthode de gouvernance suscite beaucoup de commentaires, même si sa volonté de vrai changement sollicité par le peuple Malien est salutaire : Un homme neuf dans le sérail politique avec une nouvelle vision en totale rupture avec l’ordre ancien.
Aujourd’hui, le Premier Ministre de pleins pouvoirs qu’il est s’active pour le renouveau du Mali. Gendre du Général Moussa Traoré renversé par ATT, Cheick Modibo Diarra poursuit sa mission avec une méthode qui ne plait pas à tout le monde. Candidat à l’élection présidentielle avortée de 2012 l’outsider qu’il était face à des grosses pointures comme Soumaila Cissé, IBK, Modibo Sidibé, Dioncounda Traoré, est devenu au gré des événements un acteur majeur du Mali d’aujourd’hui et peut être de demain s’il parvient à mieux tirer son épingle du jeu trouble de la transition. Il entend prouver aux Maliens qu’il est le bon choix et ne veut pas lâcher le pouvoir au profit des « restaurateurs » et autres resquilleurs qui on pillé le pays.
Dioncounda Traoré, Président par intérim, apparait comme une « force tranquille », qui ne demande qu’à rester là où il est quitte à ne rien faire. Le statut de Président « marionnette » ou de façade lui suffit amplement. Tant que je suis Président, tant qu’on ne met pas à la touche, tout va bien pour le meilleur des mondes !
Voilà le triumvirat qui dirige le Mali, et aucune entité ne veut céder d’un pouce. Une prolongation (d’ailleurs c’est ce qui se dessine) de la transition ne leur déplaira pas. A quand les prochaines élections au Mali ? Bien malin celui qui répondra à cette question.
La classe politique Malienne est un fourre tout, où les escrocs côtoient les vrais patriotes. Le coup d’Etat a stoppé net l’appétit glouton des uns et des autres, et les choses ne sont pas encore claires quant à une reprise normale des activités. Cette période d’exception ne leur profite guère, sevrée pour la plupart de participation dans la gestion de l’Etat. Donc un retour à l’ordre constitutionnel normal avec à la clé des élections libres, transparentes et démocratiques est vivement souhaité. L’impératif d’une reconquête du territoire constitue l’inconnu en termes de délai pour fixer un calendrier électoral. L’organisation du scrutin confiée à l’administration territoriale est un véritable défi pour la transition car il y va de la stabilité future du pays, de son retour dans le giron démocratique, et de son développement. Le choix du nouveau Président et des nouvelles institutions du pays doit répondre aux seuls critères démocratiques où le Peuple Malien dans son ensemble aura le dernier mot. L’épisode du 22 mars 2012 ne doit plus se produire, conséquence des travers d’une démocratie de façade sur fond de corruption, de gabegie, de trafic d’influence, d’impunité, d’injustice, de paupérisation croissante des masses populaires en face d’une oligarchie compradore.
Un bon Président élu démocratique est un gage de développement et d’espérance à lui seul. Faisons en sorte que le Mali sorte de ce mauvais pas et emprunte le chemin de l’espoir et du développement. Fils du Mali, réfléchissons sereinement et agissons à bon escient pour l’intérêt de notre patrie.
Une contribution de Makan DIALLO
Docteur en Droit Privé, Avocat au barreau de Paris
03 octobre 2012
Vous croyez que les gens ont le temps de lire cet article, !!!!! Un conseil le Mali n’est plus à ce niveau tu ne fais que décrire une situation dont tu n’as pas la maîtrise, t’es vraiment loin du cas, essaies la prochaine fois de faire une analyse concrète de la situation surtout éloignés toi de France 24 ça te fera du bien. Sois court et précis on a pas besoin d’étalage de connaissance !!!! Svp !!!!
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