Depuis plusieurs années, le Mali traverse une crise politique, sociale et sécuritaire sans précédent. Ce pays d’Afrique de l’Ouest, riche d’une histoire millénaire et d’une diversité culturelle unique, semble s’enfoncer dans un abîme dont il peine à se relever. Les récents coups d’État militaires, trois depuis 2012 et quatre au total depuis les premières heures de l’indépendance, menés au nom d’un idéal de redressement national et de souveraineté retrouvée, n’ont fait qu’accentuer les fractures profondes qui déchirent une nation déjà éprouvée. Et c’est dans ce pays que toutes les constitutions ont déclaré le coup d’État, crime imprescriptible. Il s’est produit autant de coups d’État que de constitutions. La dernière a reconduit cette clause en omettant d’indiquer et de préciser que le crime de coup d’État devrait être imprescriptible. Certains membres de la junte militaire en sont en leur troisième coup d’État depuis 2012 : comme un sport.
Une douleur partagée par tout un peuple
Peut-on encore ignorer la douleur qui s’est installée dans le cœur des Maliens ? Qu’ils vivent sur le sol national ou dans la diaspora, les fils et filles du Mali sont traversés par une profonde dévastation. Cette souffrance collective, à la fois physique et morale, est le reflet d’un pays qui s’abîme progressivement, sans qu’aucune force ne parvienne à enrayer cette chute vertigineuse.
Les militaires, qui avaient promis de redonner espoir à une nation éplorée, ont suscité des attentes immenses. Mais à mesure que le temps passe, les illusions s’effondrent, laissant place à une désillusion amère. Le régime militaire, présenté comme une alternative salvatrice à un pouvoir civil jugé corrompu et inefficace, peine à convaincre. La promesse d’un renouveau s’est transformée en un fardeau pour des milliers de citoyens qui regrettent aujourd’hui d’avoir applaudi ce changement brutal.
Promesses non tenues et réalités accablantes
Les militaires, en prenant le pouvoir, avaient brandi des idéaux forts : restaurer la souveraineté nationale, garantir l’intégrité territoriale, et offrir au peuple malien la paix et la prospérité. Mais ces promesses, bien que séduisantes, se heurtent à des réalités accablantes. La lutte pour la souveraineté, notamment sur les ressources naturelles, reste un défi immense, souvent réduit à des slogans de propagande. L’intégrité territoriale, mise à mal par des groupes armés et des tensions internes, demeure un mirage lointain.
L’unité nationale, pourtant essentielle pour bâtir un État stable, semble plus que jamais compromise. Les Maliens, loin d’être rassemblés autour d’un projet commun, sont divisés par des intérêts divergents et des visions opposées. Les assises nationales et autres grandes réunions, censées tracer une feuille de route pour l’avenir, peinent à dépasser le cadre des discours partisans.
La démocratie en péril
L’un des aspects les plus préoccupants de la situation actuelle réside dans la remise en question des principes démocratiques et de l’État de droit. Les militaires, en affirmant vouloir renforcer l’indépendance et la souveraineté du Mali, ont pris des mesures qui fragilisent les libertés fondamentales et le rôle du citoyen. L’autorité, fondée sur l’arbitraire plutôt que sur la loi, devient un obstacle à la construction d’un État légitime.
En démocratie, le citoyen est l’unité de base, celui qui détient le pouvoir ultime par son vote et son engagement. Mais au Mali, cette unité de base est marginalisée, réduite au silence. Comment peut-on espérer bâtir une nation prospère en anéantissant la liberté et en compromettant les droits fondamentaux ? Ces principes, qualifiés à tort de “valeurs occidentales”, sont en réalité universels. Les nier, c’est priver le peuple malien de sa dignité et de son avenir.
Un isolement dangereux
Sur le plan international, le Mali semble s’isoler davantage. La décision de se retirer de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), sous prétexte de manque de souveraineté, suscite des interrogations. La création d’une Alliance des États du Sahel (AES), aux objectifs encore flous, ne fait qu’accentuer les doutes sur la stratégie des dirigeants actuels. La coopération régionale, pourtant essentielle pour faire face aux défis communs, est mise à mal, au risque d’aggraver l’isolement du pays.
Une boussole sans direction
Aujourd’hui, le Mali semble avancer sans cap clair, comme une boussole qui indiquerait le nord alors qu’il s’agit du sud, et qui confondrait l’est et l’ouest. Les Maliens, pris dans cette tourmente infernale, s’interrogent sur leur avenir. Où va le pays ? Peut-on continuer sur cette voie sans risquer de sombrer définitivement ?
Le pouvoir, comme le rappelle un adage, n’est pas au bout du fusil. Il doit émaner du peuple, de sa volonté librement exprimée.
Par Mamadou Ismaïla KONATE
Avocat aux Barreaux du Mali et de Paris
Ancien Garde des Sceaux, ancien ministre de la Justice
Les langues commencent a se délier.. Les Maliens intelligents commencent a comprendre que les caporaux leurs vendaient des mirages aux allouettes. Il ni a que le pauvre Kinqui qui éspere encore un miracle de ces caporaux qui, avec wagner, ne savent que terroriser leur propre peuple. Just saying! 🙂
yes https://apedesigns.fun/
Désillusion ? mdrrrrr
Un autre ennemi ecervele troll de la très maudite France qui parle!!!!