Mali: alors, embargo ou pas embargo ?

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Modèle de l'avion de combat brésilien Super Tucano récemment commandé pour 6 exemplaires par le Mali.
Modèle de l’avion de combat brésilien Super Tucano récemment commandé pour 6 exemplaires par le Mali.

Si quelqu’un m’avait dit en avril 2012 qu’en Août 2015, le Mali n’aurait pas un seul avion de combat ni hélicoptères d’attaque aptes à voler, je l’aurai sûrement pris pour un fou, tant il me paraissait évident que la lacune matérielle fondamentale des forces armées maliennes était le manque de vecteur aérien efficace et que le Gouvernement malien y consacrerait nécessairement un effort prioritaire de rééquipement.

Et pourtant, aujourd’hui, c’est bien la situation dans laquelle nous nous retrouvons.

Car si commande de 6 super tucano il y’a bien eut lieu au salon aéronautique du Bourget de Juin 2015, ceux-ci ne seront livrés au mieux qu’après plusieurs mois et au pire qu’après plusieurs années.

Mieux vaut tard que jamais me direz vous, et surtout pourquoi revenir sur un tel sujet alors qu’une dynamique de paix vient d’être enclenché à travers la signature de l’accord ou du désaccord d’Alger selon l’opinion qu’on s’en fait ? Eh bien! en premier lieu, parce que sur n’importe quel sujet, nous devrions pouvoir exercer un droit d’inventaire afin de pouvoir tirer les conclusions sur d’éventuels manquements ou éléments à améliorer. Secundo parce que le sujet reste d’actualité et que les conséquences sur le terrain continuent à être importantes pour les forces armées maliennes qui font face désormais aux attaques “jihadiistes”. Tierco, parce que nous avons entendu un bon nombre de théories au sujet de la problématique des armements aériens pour le Mali, le serviteur qui vous écrit avait fini par se convaincre lui même de l’existence d’un embargo caché qui ne disait pas son nom contre notre faso.

Car ma logique était toute simple, comment un Pays qui avait failli disparaître en 2012 puis en 2013 pouvait-il se priver volontairement de son “équipement de survie” ?

Je me disais comme beaucoup, impossible, il y’a une raison que la raison ignore, un empêchement, un quelque chose qui bloque, forcément, disons le un embargo. Pourtant, j’eus beau recherché, à part quelques rares articles de presse de la place qui accusaient ouvertement la France de bloquer la livraison de tout avion de combat au Mali, rien n’indiquait qu’un quelconque blocus eut été mis en place contre notre pays, et ce, de façon officielle ou officieuse. Car en effet, en la matière, les choses sont assez claires, soit un pays est placé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies sous embargo international (cas de la Somalie ou de la Côte d’Ivoire par exemple). Soit un Pays subit de la part d’un certain nombre d’Etats un embargo de fait pour des considérations qui leur sont propres (exemple du refus des pays occidentaux à exporter certains types d’armes vers la Chine). Hors dans le contexte international, difficile d’imaginer qu’un tel embargo ait pu se mettre en place de manière officieuse contre le Mali.

1°) Parce que notre pays jouit d’une véritable sympathie et solidarité internationale.

2°) Parce que des Pays comme la Russie et la Chine au vu des tensions existantes avec le camp occidental (au sujet de l’Ukraine et de la Syrie), ne se seraient jamais laissés embarqués dans une telle posture, bien que les Grandes Puissances partagent depuis le début de la crise un point de vue quasi similaire sur la nécessité d’arriver par le dialogue à une situation apaisée au Nord de notre pays.

Par contre, il est envisageable d’imaginer qu’un pays comme la France ne soit pas trop “déçu” de pouvoir évoluer seul dans les cieux maliens en choisissant ainsi seul “les cibles à traiter”, ce qui a eu pour conséquence que les groupes indépendantistes dits “‘maliens” n’ont jamais été inquiétés et pouvaient ainsi évoluer tranquillement dans le grand Nord, multipliant les attaques et embuscades contre les FAMAS. Du côté français donc, que des bâtons aient pu être mis dans les roues maliennes est fort plausible car le tropisme pro touareg des autorités militaires françaises est bien connu et l’on sait que Paris poussait pour des négociations. De même, on peut penser qu’au sein de la MINUSMA, certains partageaient ce désir de voir l’armée malienne demeurer sans force aérienne le plus longtemps possible, officieusement afin d’éviter tout risque de “débordement ou d’utilisation abusive de la force”. Hors tout ceci est de bonne guerre pour ne pas faire de jeux de mots, c’est un cas d’école du principe qui veuille que “chaque Etat défende ses intérêts”. La question doit plutôt être ici, les intérêts du mali ont-ils été défendu à juste hauteur ?

Malheureusement on ne peut qu’en douter. Car si dans la conscience populaire, le malien lambda est persuadé que son pays n’a pas les moyens d’acquérir de telles capacités. La réalité est bien différente. Mais cela le peuple à majorité analphabète l’ignore, convaincu que le Mali ne peut pas et ne sait pas faire. Sur les réseaux sociaux maliens, certains sont même allés jusqu’à affirmer que “de toute façon les rebelles n’avaient eux aussi pas d’avions”, sic …. et que c’était une question d’hommes et partant de la lâcheté des militaires maliens. A ceux-ci, il est aisé de rétorquer que la grande armée française que l’on a vu à l’oeuvre lors de l’opération SERVAL, bien que n’étant pas connu pour sa propension à fuir l’ennemi, a d’abord littéralement et copieusement tapissé le nord malien de bombes largués par ses rafales et autres mirages avant d’entreprendre son offensive terrestre éclair. Car en effet, s’il est juste d’affirmer qu’une guerre ne se gagne pas par les airs, sur un terrain aussi désertique que le Nord du Mali, la force aérienne est un élément décisif pour détruire les colonnes de pick up et ce n’est certainement pas SERVAL qui nous démentira. Comment dès lors comprendre que notre pays soit resté plus de 3 ans après le début de cette crise sans aviation de combat? car certes la priorité était au réarmement moral des troupes maliennes qui ne devaient plus fuir à la moindre escarmouche, cependant, aucune reconquête n’était envisageable sans appui aérien. Et cela a pu se vérifier en mai 2014 à Kidal mais bien avant en 2012 et 2013. Nul besoin de sortir de WESTPOINT ou de l’école militaire de Paris pour arriver à une telle conclusion. Alors, quels sont les autres raisons fréquemment évoquées ?

 

Sur le manque de moyens financiers.

Sans vouloir rentrer dans la polémique, à titre d’exemple, la valeur de la commande des 6 super tucano passée par le Mali en Juin 2015 se monte à 60 million de dollar (soit environ 30 milliards de FCFA), le Boeing 737 de la discorde a lui coûté environ 20 milliards et les “contrats d’armement Kagnassy” 69 milliards. Donc, sauf à dire que nos plus hautes autorités n’avaient aucun souci de la mise en condition opérationnelle des FAMAS, l’excuse du manque de moyens financiers n’est tout simplement pas recevable. D’autant plus que le contenu des fournitures portant contrats d’armement dit Kagnassy est douteux voir scandaleux (sacs de couchage, chaussettes, tenues…), mais ceci, la presse et le vérificateur général ont eut à se prononcer dessus. Ainsi pour résumer, ni un embargo, ni un manque de moyen financier ne sont à l’origine de l’absence d’acquisition de moyens aériens pour les FAMAS.

Le Mali n’a pas de pilotes

Cet argument simpliste pourrait être rétorqué à tout novice en la matière, hors il ne résiste pas à l’analyse, car l’armée de l’air du Mali est un vieil acquis initié par les pères fondateurs dès les premières années de l’indépendance. De surcroît, des pays qui n’avaient jamais eu d’aviation ont commandé le Super Tucano bien avant le Mali comme si ce fut eux sous la menace ou en état de guerre, citons :

– Le Burkina Faso en automne 2011

– La Mauritanie en Octobre 2012

– Ou le Sénégal en Avril 2013

 

Le Mali en Juin 2015 vient donc en queue de peloton, et ce n’est pas un manque de personnel qui l’explique, car les trois pays que nous venons de citer n’avaient pas plus d’expertise que le nôtre en la matière. D’autant plus que les contrats passés avec la société brésilienne Embraer prévoient tous un package de formation avant et après la livraison des appareils Super Tucano. C’aurait donc été une formalité que de reformer en quelques mois les pilotes maliens de MIG,de MI 24 ou de Tetras sur les nouveaux appareils.

 

Qu’est-ce qui peut donc expliquer cette inertie malienne ?

Je ne vois qu’une explication acceptable, c’est ce qu’on pourrait qualifier de nonchalance malienne doublée d’une naïveté sans nom. En effet, sur beaucoup de sujets notamment le Nord, l’Homme malien se caractérise par un fatalisme permanent agrémenté d’une parcelle de complot étranger saupoudré d’une naïveté puéril. Hors dans ce monde où la compétition est roi, aucune chose n’est due, il faut se battre pour obtenir un droit de citer. Qui peut empêcher la Turquie de punir par des frappes aériennes les rebelles du PKK qu’elle considère comme terroriste. Personne, car ce pays a su développer des capacités militaires propres en renforçant considérablement ses forces armées bien que membre de l’OTAN.

Au Mali, sans aucun doute, les plus hautes autorités avaient bien conscience du déficit en forces aériennes mais ont cru au doux confort de pouvoir reposer sur les forces internationales qui les appuieraient en cas de besoin (les avions amis ennemis hassidis franci de Barkhane sont là en dernier ressort, “on peut dormir tranquille”….). Ce faisant, l’équipement des FAMAS pouvait attendre et viendrait en son temps Inch Allah. Et c’est précisément cela, la nonchalance malienne, des délais infinis, des chronogrammes jamais respectés, des inversement de priorités et tout ceci dans l’acceptation générale sans scandale ni aucune contestation. Cette nonchalance au plus haut sommet de l’Etat est des plus condamnables, mais qu’en serait t-il, si par pure recherche de confort personnel (Boeing 737, résidences de luxes, limousines …) nos plus hautes autorités avaient volontairement négligé l’appui aérien des FAMAS ? Et bien ceci serait abominable, un acte de haute trahison, car combien de nos frères sont morts les armes à la main dans ces casernes isolées de Niafunké, Nampala, Goundam ou Diabali alors que leurs assaillants se repliaient tranquillement vers leurs bases avec la certitude de ne pas être frappé par un appareil malien? Nous nous souvenons tous du capitaine Bad à Aguelock, de ses multiples autres frères d’armes tombés lors de la malheureuse tentative de récupération de Kidal en mai 2014. Au nom de tous ceux-ci et de leurs familles, je me refuse de croire qu’IBK élut pour l’honneur du Mali eut négliger leur vie.

Pour notre pays le Mali, l’absence de forces de frappe aérienne a ceci pour conséquence que jamais les rebelles ne se sont sentis en position de faiblesse.

Et ceci doit être tenu pour dit, nulle part dans le monde, bien que tout conflit se termine inévitablement sur la table de négociations, rarement, un Gouvernement n’accepte de venir négocier en position de faiblesse, le malien doit comprendre que pour être respecté, il faut que l’armée malienne ait cette “capacité de punir” qui mette en insécurité permanente les fauteurs de troubles et notamment les chefs de groupes armées, pour qui, jusqu’à maintenant, la guerre suivie d’une amnistie demeure le moyen d’enrichissement le plus rapide. Mais le jour où la probabilité pour eux de perdre la vie au cours d’une frappe aérienne des FAMAS sera devenu élevée, ce jour là, le Mali aura la paix, la véritable paix.

En attendant, faute d’avoir acquis cette capacité avant, le Mali doit s’attacher à mettre en oeuvre un accord d’Alger plein de périls pour l’avenir de notre Nation.

Voilà chers lecteurs notre vision des faits, pour ma part si j’avais été le Président Malien, embargo ou pas, j’aurais eut mis toute mon énergie à acquérir par tous les moyens cette force aérienne, et ce, dès mon entrée en fonction.

Malistrategique.over-blog.com pour Maliweb.net

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6 COMMENTAIRES

  1. nfp a raison cet article est une magnifique démonstration logique…

    Mais ces freins qui sont relevés sont valables pour bien d’autres pays d’Afrique.

    A commencer par la Guinée..où les dirigeants en place et l’opposition sont aussi obtus les uns que les autres..pourtant la situation d’une pays au potentiel énorme et le désespoir des habitants méritent une une UNION SACRÉE…

    Mais nous sommes nombreux à savoir faire le constat et…. ça c’est bon

  2. Peuple du Mali reveillez vous , levez vous et demandé vos droits; après tous se qui sont passé vous ne pourriez pas vous permettre de resté encore devant les the et constate les mals sa seraient trop tard mes frères et soeurs; vous devez obliger le gouvernement à aller de ce que veux le peuple, le peuple veux la sécurité aujourd’hui et c’est aujourd’hui que doit prouver que le peuple est en sécurité , c’est ne pas demain c’est aujourd’hui; et si vous voyez l’incapacité de vous satisfaire vous avez le devoir de réclamer vos droits:et pour le faire il faudrait vous levez sinon sa serra le médecin Après la mort battons pour un meilleur avenir a nos enfants, l’etat doit chercher les avions de combat aujourd’hui et pas demain pour la sécurité du peuple malien .la patrie où la mort nous vaincrons.

  3. Le Mali n’est pas un pays pauvre comme le pensent les maliens .
    Le Mali est parmi les premiers producteurs d’or dans le monde
    Le Mali est parmi les premiers producteurs de coton ( or blanc) dans le monde
    Le Mali pays de grands commerçants qui sillonnent le monde , des recettes douanières qui se chiffrent à plusieurs centaines de milliards .
    Le Mali grand pays de migrants qui sont dans tous les pays du monde et qui envoient chaque année des centaines de milliards de francs cfa au pays.
    Le Mali grand pays de culture, de mélange , de tolérance , de diversités culturelles , de respect des traditions ancestrales africaines
    Le Mali grand pays de dignité et d’honneur doit reprendre sa place d’antan.
    Le Mali d’aujourd’hui c’est comme le Maharaja qui se dit mendiant .
    Le Mali n’est pas du tout un pays pauvre , c’est les maliens qui sont peut-être pauvres d’esprit . Le problème du Mali c’est l’incompétence des gens qui ont eu à gérer ce pays.
    Le problème du Mali c’est la mal gouvernance , le laxisme , les malversations financières , la corruption , le laisser aller , le laisser faire , les détournements des deniers publics .
    Qu’on rétablisse la peine de mort pour ceux qui seront reconnus coupables de crimes économique et de détournement de deniers publics , qu’on les exécute au vu et au su de tout le monde pour donner l’exemple et servir de leçons .
    Je vous jure au nom de tout ce qui m’est chère qu’avec plus de rigueur, de fermeté et de justice , les choses iront beaucoup mieux au Mali.
    Le mali peut se passer du FMI et des aides étrangères qui sont conditionnées pour mieux nous humilier . La discipline est aussi très importance , avec un peuple indiscipliné rien ne pourrait se construire . La meilleure façon de palier à cette indiscipline galopante , c’est d’instaurer le service militaire obligatoire pour une période de 6 mois à 1 an maximum pour les jeunes à partir de 18 ans. Que dieu bénisse le Mali

  4. Notre pays na pas d état ibk a perdu toute sa crédibilité au niveau international a cause de sa fréquentation avéc la maffia le Mali soufre de l’image de son président qui est devenu une personne à éviter par le monde des grandes personnalités mondiale

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