Les Maliens vont se rendre aux urnes le 11 août 2013 pour désigner leur Président de la République qui va gérer un pays instable et qui, par l’onction de la communauté internationale, sera le Président élu d’un pays que tous vont considérer comme stable par la magie de l’élection alors que ce n’est pas le cas.
Entre Ibrahim Boubakar Keita et Soumaila Cissé, la France, semble-t-il, a fait un choix discret mais orienté vers le premier. Ibrahim Boubakar Keita (IBK) a assumé les fonctions de Premier Ministre et d’autres fonctions politiques (Président de l’Assemblée) dans la société malienne. C’est un cacique de cette société malienne qui a, elle-même, mis sur la place publique par l’intermédiaire des différents candidats les maux qui la rongent : l’in-gouvernance politique, la corruption, les passe-droits, le népotisme et la tropicalisation de la démocratie grâce à des intérêts ethnico-politiques et économiques. Certains disent que le candidat IBK, même élu, n’arrivera pas à résoudre les problèmes que traverse le Mali à l’heure actuelle. L’opération Serval menée avec brio par François Hollande et la France, l’organisation à marche forcée du premier tour de l’élection présidentielle qui a eu lieu le 28 juillet, ne résolvent pas tous les problèmes maliens qui restent entiers et qui seront imminents dès le 11 août, comme le comportement du MNLA qui dit représenter l’Azawad, territoire presque entièrement désertique, que la plupart des Touaregs souhaitent voir indépendant.
Le candidat Soumaila Cissé a été Ministre des Finances quand IBK était Premier Ministre, il a bénéficié d’un vote massif des populations du Nord et surtout de celles de Tombouctou et de Gao, alors qu’IBK a fait le plein de voix dans les populations du Sud. Le dire, c’est mettre en lumière un élément que la plupart des pays africains veulent garder caché lors des élections politiques, même s’ils s’en défendent: la fracture ethnico-géographico-tribale sur laquelle s’appuient les candidats pour se faire élire. Cette fracture tribale montre que, derrière les discours programmatiques, les programmes annoncés ici ou là, il n’y a que des stratégies visant à acquérir le pouvoir via la lunette tribale et ethnique. On me répondra que j’exagère et que je prends des vessies pour des lanternes et que je mets en avant une approche émotionnelle de la politique en Afrique. Si c’était le cas, les dirigeants des pays africains dans lesquels ont eu lieu les élections, montreraient leurs capacités à gouverner sur des approches programmatiques et des stratégies pour le bien-être de leur population, or malheureusement ce n’est pas le cas et les faits me donnent à moitié raison.
Nous sommes en Afrique dans des « démocraties tropicales », concept que je mets volontairement en avant pour expliquer les arrangements (au nom de la manipulation du pouvoir politique pour la conservation de celui-ci) qu’utilisent souvent certains pays, dont les pays africains dans lesquels l’histoire des conquêtes et des luttes démocratiques après l’esclavage et l’indépendance est très faible. Dans la démocratie tropicale, on s’arrange avec les situations, les élections et paradoxalement avec l’adoubement des pays démocratiques occidentaux qui valident des élections qui sont quelquefois truquées au nom d’une coopération économique et financière bien sentie. Allons plus loin, certains membres de la communauté internationale acceptent quelquefois et sans le dénoncer des élections truquées dans les pays africains. En sera-t-il ainsi pour le deuxième tour au Mali ? J’espère que non. Mais, néanmoins, il faut rester vigilant et je ne suis pas naïf. IBK, malgré son avance du premier tour (39 % des voix), n’a pas encore gagné face à Soumaila Cissé (19%) qui n’a pas encore perdu. En Afrique et nulle part ailleurs, le second tour ne peut être considéré comme une simple arithmétique. Soumaila Cissé, ancien Ministre des Finances et ancien Président de l’Union économique et monétaire de l’Afrique occidentale (UEMOA), a raison de dire que le deuxième tour est une nouvelle élection.
Néanmoins les deux candidats peinent à dire de façon claire quels sont leurs programmes immédiats. Pour l’instant ils articulent un discours sur le long terme visant à lutter contre la corruption, la gabegie, afin de remettre les maliens au travail, et d’organiser de façon conceptuelle et méthodique les institutions au service des Maliens. C’est une promesse de campagne qui n’engage que ceux qui la reçoivent, à savoir les Maliens, et non paradoxalement les candidats qui tiennent ce type de discours. C’est vrai souvent pour toute promesse dans la vie courante.
Reste une inconnue qui n’a pas fait l’objet de grands débats par les deux candidats (même s’ils y ont fait allusion): l’armée, l’armée qui en Afrique reste sous-équipée, incapable de défendre le pays, une armée qui estime que sa place n’est pas seulement dans les casernes mais aussi dans la vie politique, ce qui a justifié le coup d’Etat du Capitaine Sanogo en 2012. Comment IBK ou Soumaila Cissé vont-ils résoudre ce problème ? J’apporte un début de réponse : la France et la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine) et le transfert des missions de la MISMA à la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali) vont sécuriser le territoire malien en obligeant l’armée à montrer profil bas et à se mettre sous les ordres du Président élu. Mais jusqu’à quand ? La France et les forces internationales à un moment donné devront quitter le Mali. Le bon déroulement du deuxième tour et l’élection du nouveau Président malien seront une victoire pour le peuple malien, mais, que cela plaise ou non à certains démocrates tropicaux africains, c’est d’abord une victoire de François Hollande, François Hollande dont on disait qu’il ne s’intéressait pas à l’Afrique, qu’il ne comprenait rien à l’Afrique, mais un François Hollande qui veille au grain et avec lui la France qui protège ses intérêts (AREVA pour l’uranium et autres opérateurs économiques français en Afrique en général et au Mali en particulier). Voilà ce qu’est la communauté internationale qui se structure autour des rapports entre pays dominants et pays dominés.
Une contribution de Mr Lucien PAMBOU
Editorialiste sur Africa 24 sur Africa n°1
http://leplus.nouvelobs.com/lucienpambou
boubal toi aussi il va pas se rabaisser et ton non vote à toi seul ne pourra pas l’empêcher de toucher le sommet.S’il savait pas débattre il sera pas là ou il est today.
En lisant ce Mr. PAMBOU j’ai l’impression qu’il s’agit d’un autre Mali. Ce Monsieur ne connait absolument rien du Mali. C’est une honte de lui donner la parole quand il s’agit du Mali. Mr PAMBOU, apprenez à connaitre le Mali avant de vous lancer dans vos analyses sans tête ni queue. Apprenez à connaitre le Mali.
MR PAMBOU
TOUTES LES DEMOCRATIES SONT DIFFERENTES ET C EST CE QUI FAIT LA RICHESSE DU MONDE
MOI JE PREFRE VIVRE DANS UNE DEMOCRATIE TROPICALE QUI FAIT DES EFFORTS POUR PROGRESSER AVEC DES ECONOMIES EN PROGRESSION QUE DANS UNE DEMOCRATIE OCCIDENTALE QUI REGRESSE MORALEMENT ET QUI STAGNE ECONOMIQUEMENT
ET PUIS TOUTES LES DEMOCRATIES S ARRANGENT AVEC LA REALITE MEME EN FRANCE C EST LE CAS
LA PREUVE QUE FRANCOIS HOLLANDE A ENGAGER L ARMEE SANS PASSER PAR LE PARLEMENT CONTRAIREMENT A CE QUI SE FAIT D HABITUDE
LES CANDIDATS ONT DES PROGRAMMES POUR LE DVPLT POUR TOUTES LES REGIONS DU MALI A QUEL PROGRAMME PRECIS FAITES VOUS ALLUSION
IBK EST UN PATRIOTE ET EST ANTI DOMINATION DE QUI QUE CE SOIT TOUT COMME SANOGO D AILLEURS OU SOUMAILA CISSE!!!!!!!!!!
VOUS VERREZ QUE MALGRE TOUT L APPORT DE LA FRANCE CONTRAIREMENT A BCP DE PAYS AFRICAINS
IL N Y AURA PAS DE BASE FRANCAISE AU MALI CAR LES MALIENS VONT SE RETROUVER !!!!!!!!
IBK ne sera pas elu car il refuse’ de debattre; les Maliens ne sont pas cons et n’eliront jamais quelqu’un qui refuse de debattre. IBK est louche, car s’il meritait vraiment de diriger le Mali, il n’allait pas refuser de debattre. J’ai vote’ IBK au premier tour, mais au deuxieme tour, je vote Soumi, car je ne peux voter pour quelqu’un qui fuit le debat
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