C’était il y a 2 ans, jour pour jour, sur le camp militaire du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Gao. Souvenons-nous que ce mercredi 18 janvier 2017, un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par le groupe al-Mourabitoune, affilié à Al-Qaida, a tué 77 soldats de la future armée malienne réunifiée et fait plus d’une centaine de blessés.
Cette attaque avait pour objectif d’ébranler la mise en œuvre des Accords d’Alger, par la voie desquels notre pays s’affranchira définitivement du terrorisme. Pourtant, deux ans plus tard, le MOC est toujours debout : ce processus, qui réunit des combattants des GAS et des forces armées maliennes se poursuit et a même été étendu au-delà de Gao, aux villes de Kidal, de Tombouctou, de Ménaka ou encore de Mopti, dans le respect du programme de DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion) voulu par le gouvernement.
Aujourd’hui, le MOC est plus que le symbole d’une armée réunifiée : au travers de patrouilles menées pour sécuriser des zones autrefois aux mains des terroristes, il incarne la volonté par les parties signataires de respecter leurs engagements en faveur de la paix et de la réconciliation. Les nombreuses tentatives d’intimidations et les menaces de représailles des GAT n’y font rien. Cette dynamique porte l’espoir du peuple malien, celui d’anéantir l’emprise des djihadistes et de voir enfin le pays sorti de la crise qui le mine depuis 2013.
Al-Mourabitoune pensait porter un coup fatal à cette architecture de sécurité, qui préfigure d’une refonte de l’armée nationale. Au bilan, la désorganisation du groupe lui impose un rapprochement à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), puis le rassemblement au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), dirigé par Iyad Ag Ghaly.
Le constat est sans appel : d’un côté, l’intégration des combattants du MOC suit son cours, que ce soit au travers de l’enrôlement dans les Forces de défense et de sécurité maliennes, ou d’une réinsertion socio-économique dans la société ; de l’autre, l’organisation terroriste est non seulement très affaiblie par la perte de ses cadres et de ses combattants, mais aussi de plus en plus privée du soutien de la population. Le temps nous l’aura prouvé, même si le terrorisme veut mettre le monde à genou, le peuple malien restera debout !
Idrissa Khalou