Un Maire incapable ouvre la voie de la tragédie à sa population

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Dr. Sékou DIAKITE
Dr. Sékou DIAKITE

La Coalition des Associations pour le Changement de Kati par ma voix informe l’opinion nationale et internationale que malgré sa bonne foi pour une meilleure gestion de la crise qui l’oppose au Maire de la Commune urbaine de Kati, au Préfet du Cercle de Kati et à la Banque malienne de solidarité (BMS-SA), vient de voir refuser la marche pacifique qu’elle voulait organiser ce lundi, 13 janvier 2014. Depuis le 03 décembre 2013, la Coalition est à pieds d’œuvre pour obtenir des autorités locales (Mairie, Préfecture, Tribunal) l’arrêt des travaux de la BMA-SA et l’annulation pure et simple de la vente de la parcelle réservée pour le centre culturel de Kati à travers les voies légales, civilisées et pacifiques. Mais en vain !

 

 

Le Maire, Hamala HAIDARA, ignore qu’il a en face une Coalition composée d’hommes et de femmes pacifiques, conscients et soucieux de la prospérité de la ville de Kati et qui savent, contrairement à lui, qu’une manifestation est un acte collectif se prononçant en faveur ou défaveur d’une opinion politique ou pour d’autres causes. Des actions de manifestation peuvent inclure des blocages ou sit-in. Les manifestations peuvent être pacifiques ou violentes, ou peuvent être non-violentes et se terminer par des actes violents aux dépens des circonstances.

 

Dans la plupart des pays démocratiques, les lois permettent les manifestations et la liberté de se regrouper, qu’elles considèrent comme un droit et un contre-pouvoir.

 

Au Mali, comme ailleurs, les manifestations sur la voie publique sont soumises à l’obligation d’une déclaration préalable indiquant le but de la manifestation, le lieu, la date et l’heure du rassemblement et l’itinéraire projeté. Les autorités peuvent demander aux organisateurs des modifications de parcours ou d’horaire. Elles peuvent interdire une manifestation si elles la jugent de nature à troubler l’ordre public ou si ses mots d’ordre sont contraires à la loi, mais ces interdictions sont rares.

 

La manifestation vise à influer sur l’opinion, à influencer le pouvoir politique et, ce faisant, à contribuer à la naissance de politiques publiques menant à la satisfaction des revendications qu’elle exprime. »

 

Etant légaliste et pacifique, la Coalition, après avoir écrit les autorités locales pour résoudre le litige à l’amiable et face au refus du principal acteur et fautif de la vente de ladite parcelle (le Maire), a écrit, tour à tour au Président de la République pour qu’il sache que ses discours ne sont pas pris en compte à Kati par l’intouchable super Maire, au Bureau du Vérificateur de la République pour qu’il éclaircisse les conditions de la vente et fasse des recommandations pour d’éventuelles poursuites judiciaires, au Ministre de la Justice pour qu’il fasse toute la lumière au tour de cette affaire pour le bien de la Population de Kati, au Ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville pour qu’il fasse respecter les plans d’urbanisation des villes, au Ministre du Domaine et des affaires foncières pour qu’il sache qu’à Kati on délivre des titres fonciers avec des fausses adresses, au Président de la Cour Suprême pour lui demander d’ordonner l’arrêt, l’expulsion et la démolition des travaux entrepris sur le chantier de la BMS-SA et en fin au Ministre de la Culture pour qu’il sache que nous savons qu’est-ce qu’un centre culturel, quels en sont ses avantages socioéconomiques et culturels pour une communauté, une ville, un pays, etc. et pour que son département fasse sien ce problème. Et c’est après tous ces écrits que la Coalition a introduit une demande de marche pacifique auprès du Maire qui l’a catégoriquement refusée sans raison valable. Comme pour faire valoir ses droits, la Coalition a invité les habitants et sympathisants de Kati, la presse locale et nationale, après avoir informé le Maire par écrit avec ampliations au Préfet, Commissaire, Commandant de la Gendarmerie et au Président du Tribunal de Kati, à se retrouver en lieu et place devant la Mairie afin de lire la pétition (signée par près d’un millier de citoyens courageux) et la remettre au Maire. La délégation de la Coalition s’est vue bloquée à l’entrée par les forces de sécurité déployées à cet effet sous prétexte que le Maire ne veut recevoir que deux (2) délégués. C’est ainsi que la Coalition a répliqué en disant qu’elle ne veut pas entrer dans la Mairie, mais qu’elle souhaite à ce que le Maire sorte leur écouter. Et puisqu’il n’a aucune considération pour l’expression de la volonté de ses concitoyens, il a fait venir, non pas un de ses adjoints, ni un de ses proches conseillers, mais le Chef du service courrier de la Mairie. La lecture de la pétition fut faite et transmise au Chef du service courrier pour le Maire.

La Coalition a montré sa maturité, sa citoyenneté, sa connaissance du droit, son respect envers les autorités, son sens élevé du devoir, son sang-froid face aux provocations, sa bonne gestion de la masse afin d’éviter les violences, etc. face à un Maire corrompu, irresponsable, incapable sans honneur et sans dignité.
Population et sympathisants de Kati, faites vous-mêmes la part des choses et dites quel est le genre de Maire qui ose transformer un centre culturel en une banque ? Pour cela voici un petit rappel de la compréhension d’un centre culturel et d’une banque ; de leurs  missions pour vous permettre de choisir lequel de ces deux prend en compte l’amélioration du cadre de la vie de la population.

Un centre culturel est une institution et un lieu qui propose, notamment, une programmation de spectacles, des expositions, des conférences, mais aussi de l’animation socioculturelle à destination de la population locale.
Un spectacle peut être :

    Une vue d’ensemble qui attire le regard (par exemple le spectacle de la nature)
    Un divertissement offert à un public, notamment :
    spectacle vivant : théâtre, danse, concert, cabaret, cirque, spectacle comique, etc. ;
    spectacle filmé : cinéma, télévision ;

    compétition sportive.
L’animation socioculturelle est le plus souvent désignée sous le terme générique d’animation, il en découle des confusions quant à son rôle et sa fonction. Pour le grand public, l’animateur est plus un amuseur qu’un travailleur social. Alors que c’est une des branches du travail social avec l’assistance sociale et l’éducation spécialisée, l’éducation populaire est à l’origine de son développement. L’animation est le fil conducteur qui rapproche à la fois l’individu de sa propre culture et de la société.
L’animation socioculturelle accompagne les groupes sociaux et les individus dans leur développement personnel ou dans le développement social. Elle participe à l’amélioration de l’environnement local, met sur pied des évènements culturels, propose des activités (de loisirs ou d’éducation)et contribue à mener à bien des projets collectifs (insertion, lutte contre la ségrégation, actions en rapport avec la sociabilité et le lien social, etc.).
On peut distinguer quatre types d’actions où l’animation socioculturelle joue un rôle important :

    domaine de l’événementiel, culturel et festif ;
    domaine de la prévention (santé et prévention de la délinquance) et de l’insertion ;
    domaine des vacances et des loisirs ;
    domaine de l’éducation (périscolaire) et éducation informelle des jeunes et des adultes.

Ces différents domaines sont complémentaires, C’est pourquoi il existe des structures où tous ces domaines se croisent, c’est alors l’occasion d’un travail en commun. Par exemple, un Centre culturel peut abriter une assistante sociale, un centre de loisirs, une permanence de pôle emploi, un bureau d’information pour la jeunesse – et être le lieu de manifestations culturelles.

Les Centres culturels ont pour missions la création artistique, la valorisation des patrimoines, l’éducation permanente, l’animation socioculturelle, l’aide aux associations locales, etc.
L’éducation populaire est un vaste courant de pensée qui cherche, principalement, à promouvoir en dehors des structures traditionnelles d’enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels, une éducation visant l’amélioration du système social. Ce courant d’idées traverse (et a traversé en occident depuis le XVIIIe siècle) de nombreux et divers mouvements qui militent plus largement pour le développement individuel des personnes et le développement social communautaire (dans un quartier, une ville ou un groupe d’appartenance, religion, origine géographique, lieu d’habitation, etc.) afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver une place dans la société.

L’action des mouvements d’éducation populaire se positionne en complément de l’enseignement formel. C’est une éducation qui reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture académique, elle reconnaît aussi la culture dite populaire (culture ouvrière, des paysans, de la banlieue, etc.). Elle s’intéresse à l’art, aux sciences, aux techniques, aux sports, aux activités ludiques, à la philosophie, à la politique. Cette éducation est perçue comme l’occasion de développer les capacités de chacun à vivre ensemble, à confronter ses idées, à partager une vie de groupe, à s’exprimer en public, à écouter, etc.

Une banque est une entreprise qui fait le commerce de l’argent. Elle peut exercer différentes activités : recevoir et garder pour le compte de ses clients leurs fonds, proposer divers placements (épargne), fournir des moyens de paiement (chèques, carte bancaires, etc.) et de change, prêter de l’argent, intervenir sur les marchés financiers pour son compte ou celui de sa clientèle et plus généralement se charger de tous services financiers. On distingue les banques commerciales des banques d’investissement selon le type d’activités qu’elles exercent.

Les banques sont soumises à une législation stricte d’exercice et de contrôle. En particulier, la collecte des dépôts, la distribution de crédits et les services de paiements « bancaires » (chèques, cartes de paiement, virements, etc.) sont des activités réservées aux établissements bancaires et sont soumises à autorisation préalable en raison de l’importance de ces activités dans l’économie d’un pays. Elles assurent pour l’État la traçabilité des opérations financières et contribuent à la lutte contre les trafics.
Les banques fournissent aux déposants une série de services comme par exemple :
    La tenue des comptes et collecte de fonds : La banque fournit aux détenteurs de comptes une comptabilité des mouvements de fonds. Elle peut procéder pour certains clients qui manient des volumes importants de fonds (commerçants et grands distributeurs) la collecte des espèces, leur comptage et leur comptabilisation.

    La sécurité : la banque est un lieu sécurisé où l’argent est en temps normal plus protégé qu’au domicile des particuliers.

    Elle fournit des coffres pour conserver des valeurs. Il faut néanmoins noter qu’un dépôt est en fait un prêt gratuit à la banque qui utilise aussitôt la trésorerie reçue pour financer son activité. En cas de faillite de la banque les dépôts sont perdus sous réserve des garanties fournies par l’État.

La Coalition a saisi toutes les autorités par écrit avec toutes les preuves à l’appui et elle attend avec impatience leurs réactions. En attendant les travaux s’accélèrent sur le chantier de la BMS-SA et la population s’agite. Pourquoi les autorités étant informées ne réagissent pas ? La ville de Kati est sous tension avec une atmosphère tendue entre une majeure partie de la population et la Mairie et si rien n’est fait dans ces jours-ci pour montrer que les discours des plus hautes autorités ne sont pas de vains mots, la ville de Kati fera parler d’elle et le Maire serait le responsable de la tragédie. Comme l’a écrit Maurice DRUON : « Les tragédies de l’histoire révèlent les grands hommes, mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies ».

Dr. Sékou DIAKITE
Président de l’Association « Mouvement
pour le Changement à Kati (MCK) ».

 

 

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