Madame la ministre de l’éducation nationale : Les Ecoles privées vous attendent !

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Les pessimistes ont fini par se rendre à l’évidence que vous êtes une Femme d’Etat, une Dame d’Acier, capable de s’assumer. Les corrompus et leurs complices viennent d’apprendre à leur dépend que l’époque de l’impunité et du laisser-aller est révolue, en tout cas, tant que vous serez aux affaires. Que les décisions prises et actes courageux posés servent d’avertissement et de dissuasions.

 

Ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Togola
Ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Togola

Le penseur et éducateur chinois Confucius nous a prévenus depuis les 6 e et 5 eme siècles avant J.C en ces termes : «Lorsque vous voulez prendre en otage l’avenir d’une Nation, il est inutile de prendre des armes, mais qu’il faut plutôt s’attaquer à son système éducatif en le saboter. Vous aurez ainsi réussi.»

 

La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers, écrivait l’Evangéliste Matthieu. Rares sont les Maliennes et les Maliens qui mesurent aujourd’hui l’état de déliquescence et de dégradation du système éducatif, et qui ont conscience des dangers qui guettent la Nation elle-même. La majeure partie de ses produits formés ne sont plus compétitifs. L’école malienne est en mal de produire de nos jours des citoyens patriotes et bâtisseurs. Quel Mali allons-nous léguer à nos enfants ? Frantz Fanon écrivait en substance qu’«il appartient à chaque génération, après avoir identifié sa mission face à l’histoire, de l’honorer ou de la trahir.» Ne vous limitez pas en si bon chemin. Poursuivez sans répit votre croisade contre les fossoyeurs de l’école, ennemis du Mali, plus dangereux que le MNLA, le MUJAO, AQMI et BokoHaram.

 

Madame La Ministre, Veuillez jeter d’ici l’ouverture prochaine votre regard sur les écoles privées, un casse-tête de nos jours. Beaucoup de ces écoles méritent d’être purement et simplement fermées, tant les lacunes sont énormes : inadaptation des locaux comme salles d’études, manque d’infirmerie pour élèves, recrutement d’enseignants non qualifiés comme des étudiants par exemple, retard chronique du paiement des salaires des enseignants, refus d’immatriculation des enseignants à l’I.N.P.S, etc.

 

Ces écoles privées, disons para publiques plutôt, sont out. Mais pourtant, elles continuent de recevoir l’essentiel de l’effectif des admis du D.E.F, chaque année, au détriment de celles, publiques. Plusieurs des classes du public restent fermées pendant toute l’année scolaire, faute d’élèves reçus : Pour vous rendre compte, veuillez faire un tour au LBAD, au LAM, au LKMD etc.

 

Des promoteurs, faute de locaux, vendent les élèves orientés chez eux à leurs homologues disposant de salles de classes. Qu’est ce qui peut justifier de telles pratiques ? L’Etat procède-t-il à la liquidation programmée de l’école publique, ou ses cadres sont-ils eux-mêmes promoteurs de ces dites écoles, qui ne survivent que grâce aux frais scolaires octroyés par l’Etat ? Ces frais scolaires qui s’élèvent à des milliards par an, pourront pourtant servir, si l’Etat le veut bien, à la construction de salles de classes, à leur équipement et au recrutement d’enseignants de qualité.

 

A qui profite cette prolifération anarchique d’écoles privées, qui s’ouvrent comme des boutiques et qui poussent comme des champignons dans la nature, échappant à tout contrôle ? Il est grand temps de revoir les conditions d’ouverture des écoles privées  car n’importe qui peut devenir aujourd’hui promoteurs d’écoles privées dans notre pays.

Libéralisme certes, mais halte à une privatisation sauvage. Beaucoup de ces écoles n’ont qu’une vocation commerciale. N’importe qui peut devenir aujourd’hui promoteurs d’écoles privées dans notre pays. Elles sont pour la plupart des nids de fraudes, surtout à la veille des examens. Leurs buts étant de faire de bons scores, indispensables pour les campagnes futures. En plus, les malversations du genre à régulariser et à faire passer en classes supérieures des élèves qui redoublent ou qui sont exclus du public sont des pratiques courantes.

 

L’ampleur, la complexité et la difficulté de votre Combat font que vous avez besoin d’une prise de conscience nationale et généralisée, d’un engagement et d’un accompagnement sans faille de toutes et de tous : Parents d’élèves, Elèves, A.E.E.M, Enseignants, Syndicats d’Enseignants, Administration Scolaire, Autorités Politique et Administrative, Société civile, les partenaires techniques et financiers etc. Le Mali a besoin de tous ses enfants au chevet de son Ecole qui Agonise. L’école n’est pas la chose de l’autre ; elle est la chose commune. Mobilisons-nous au tour d’elle, sans aucune forme de démagogie : Ghezo, Roi d’Abomey disait ceci : «Si tous les fils du royaume, venaient par leurs mains assemblées, boucher tous les trous de la jarre percée, le pays serait sauvé.»

 

La partie saine du peuple malien est avec vous, car c’est du Mali qu’il s’agit.

 

N’Golo Marc DEMBELE, Chargé de cours de Philosophie au LBAD

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4 COMMENTAIRES

  1. je continue en disant que je ne reproche rien a nos enseignants car on ne peut pas courir apres le prix du condiment et preparer correctement ses cours.L’histoire est la pour nous edifier, si la civilisation grecque a brille sur les autres civilisations,c’etait du au fait que le citoyen grec etait a l’abri du besoin: le grec etait libre dans sa tete.
    Nous maliens, nous n’avons jusque la pas eu la chance d’avoir un bon dirigeant, tantot c’est un philosophe, tantot de la soldatesque ou tantot un aventurier.
    l’example de l’Asie est egalement la pour nous etdifier, ces pays ont investi dans l’homme et aujourd’hu toutes les multinationales cherchent a s’installer dans ces pays parce que la ils sont sures de faire plus de profits.

  2. Qu’est ce qu’il faut dire encore de l’ecole malienne apres des fora, des etats generaux …? Cependant, une chose est claire, l’ecole malienne est le meilleur reflet de la societe malienne.Mais si nous ne prenons pas garde, notre perte viendra de la et le premier responsable est l’Etat. Il faudrait que nos dirigeants comprennent que le meilleur investissement est celui qui porte sur l’homme.Je donne l’exemple d’un pays voisin du Mali. le Burkina Fason; il y a 20 ans, les cadres de ce pays venaient se former au Mali,voila un pays qui a fait tellement de progres dans le domaine de l’enseignement et sans tambours.Les universites dans ce pays forment dans presque tous les domaines et tres souvent jusqu’au Doctorat.Ils ont su investir dans les infrasctructures et dans la formation des hommes.Chaque,c’est d’une dizaine de burkinabe qui sont admis au concours du CAMES, pendant que les maliens sont entre 2 et 5 maxi par an.

  3. On ne peut pas former une nation avec des ressources humaines mal formees.Comme le dirait le doyen Amadou “Djikoroni” “on ne peut rien faire de bon avec du materiel humain deteriore”.Autrement dit si les autorites maliens veulent freiner la descente de notre nation a l’enfer qu’elles portent un oeil vigilant aux secteurs de l’education.Madame merci encore pour votre determination!

  4. La defaillance du systeme educatif malien,c'est les ecoles privees ,elles se servent des enseignants des ecoles publiques ,qui abandonnent leurs classes dans les publiques pour aller servirent dans les privee .il faut que madame la ministre songe aussi a cet aspet de la situation.

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