Madame Bouaré Fily SISSOKO, ancien ministre des finances, depuis sa cellule adresse une lettre au président Assimi Goïta et aux présidents des autres institutions

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Monsieur le Président,

Voici un an jour pour jour que j’ai été placée en détention provisoire, à propos des dossiers dits de « l’Avion présidentiel » et du « Protocole d’achat d’équipements militaires entre le Ministère de le Défense et la société GUO STAR s.a.r.l ». Par respect pour la justice de mon pays et au regard de ma quête constante de vérité sur ces dossiers depuis 2015, j’avais espéré voir cette procédure arriver à son terme dans un délai raisonnable, conformément aux attentes de nos concitoyens en matière de reddition des comptes. Cependant, force est de constater que l’attente se prolonge sans raisons objectives évidentes ; puisque les rapports d’audit de la Cour Suprême et du Bureau du Vérificateur Général sont disponibles ; ainsi que les procès-verbaux d’enquêtes préliminaires, dont la première me concernant a été établie par le Pool Economique en 2015, suite à la correspondance que j’avais adressée au Ministre de la justice de l’époque et enregistrée à son secrétariat particulier sous le N° 0170 du 20 Mai 2015. J’ai par la suite versé au dossier toutes les pièces administratives et comptables ayant sous-tendues les dites transactions. C’est pour cette raison que j’ai décidé de vous adresser la présente lettre ouverte.

Monsieur le Président, en vérité bien que les formes de mon interpellation et celle du 1er Ministre « Feu Soumeylou Boubeye Maiga » sur l’âme duquel je m’incline pieusement, aient été déconcertantes, nous avions espéré avoir une fois pour toute l’occasion de livrer notre part de vérité. Malheureusement, concernant le Premier Ministre, Allah, le Maitre des deux mondes en a décidé autrement. Pour ma part, je continuerai à user de tous les moyens légaux pour en sortir blanchie de tout soupçon In Shah Allah. Je voudrais à cet égard exprimer ma reconnaissance aux juges la chambre d’instruction d’avoir fait diligence pour m’écouter sur le fond au cours des différentes auditions intervenues. A ce titre, il faudrait que nos concitoyens gardent à l’esprit, qu’une Chambre d’instruction a vocation à instruire les dossiers à charge et à décharge et que par conséquent, la présomption d’innocence devrait prévaloir pour tout inculpé, quelque soit les rancœurs des uns et des autres à son égard. Je regrette que l’institution judiciaire ne mette pas souvent l’accent sur cet aspect. Jetant de fait, en pâture des citoyens dont la culpabilité reste à être prouvée.

Monsieur le Président, depuis 2015 je n’ai eu de cesse à demander que le droit soit dit dans ces dossiers, afin que mes enfants et tous ceux qui tiennent à moi, puissent toujours marcher la tête haute dans ce pays. C’est ainsi que la lettre adressée au Ministre de la justice, que j’ai citée plus haut a été suivie d’une lettre au Président de la République dont copie jointe à la présente. Par la suite, quand en 2020 le Ministre Malick Coulibaly a décidé de rouvrir ces dossiers, je me suis fais le devoir de lui signifier mon entière disponibilité à comparaitre à tout moment malgré, l’immunité dont je jouissais à cette période, du fait de mes fonction de Commissaire à l’UEMOA. Je me permets à cet égard, de joindre à la présente ma lettre et la réponse du Ministre Coulibaly, sous le N° 075 MJDH-SG du 18 Mars 2020. Après la mise en place du Conseil National de Transition, quand j’ai ouïe dire qu’un collectif de Conseillers du CNT se proposait de se saisir desdits dossiers, j’ai demandé à rencontrer le Président du CNT à l’occasion d’une de mes visites à Bamako. Cela n’a pas pu être. Cependant, j’ai finalement été reçue en audience par le Président du CNT, à ma demande, suite à mon retour au Mali, mon mandat de Commissaire ayant pris fin. Vous me permettrez de lui témoigner ici ma profonde gratitude pour l’accueil qu’il m’a été réservé. Par la même occasion, j’ai exprimé au Président du CNT ma totale disponibilité à répondre à toute sollicitation de ce collectif de Conseillers CNT. Je lui ai par ailleurs renouvelé mon engagement à vouloir continuer à servir mon pays à chaque fois que de besoin, notamment en cette période de mutations administratives, économiques et politiques profondes. C’est pour toutes ces raisons que, mon placement puis, mon maintien en détention provisoire depuis un an me paraît difficile à comprendre.

Monsieur le Président, en votre qualité de Magistrat suprême de la République, je m’en voudrais de ne pas saisir cette occasion, pour vous exposer la détresse de certaines de mes co-pensionnaires de la Prison de Bolé. Il s’agit spécialement des jeunes filles placées en détention provisoire pour infanticide, dont certaines attendent depuis plus de deux ans d’être présentées à un juge d’instruction. Sans pour autant cautionner de tels actes, il conviendrait de prendre en compte leur détresse, au regard du poids moral que cela représente pour elles. C’est pour cette raison qu’à mon humble avis, leur situation mériterait une attention particulière de votre part, tant il est vrai que la plupart d’entre elles n’ont personne pour se battre pour elle afin que les procédures judiciaires les concernant soient diligentées. Concernant mes Co-pensionnaires qui purgent des peines, je voudrais porter à votre haute attention qu’elles attendent depuis plus d’une année, la traditionnelle grâce présidentielle, chacune espérant pouvoir en bénéficier.

Monsieur le Président, vous me permettrez de rendre hommage à l’Administration pénitentiaire et plus spécialement au personnel officiant à Bolé, pour leur professionnalisme et leur don de soi, qui contribuent fort heureusement, à alléger la pesanteur de l’univers carcéral sur les détenus, pour autant que ces derniers respectent les règles prescrites.

Monsieur le Président pour revenir à mon parcours ; formée à l’école malienne jusqu’à la maitrise et sur financement public, j’ai eu à gravir, à la sueur de front tous les échelons de l’administration, de chef de section aux plus hautes fonctions de la sphère de décision de l’action publique. C’est ainsi qu’en trente-huit ans de carrière dont douze dans la fonction publique internationale, je me suis toujours évertuée à mériter de la confiance de mes concitoyens ; en mettant la transparence et l’obligation de réédition des comptes au cœur de mes actions. Mes déclarations de biens de 2000 à 2015, toujours déposées dans les délais, comme en attestent les différents récépissés de la Cour Suprême dont copies jointes à la présente. Cet état d’esprit a rendu les suspicions et supputations autour de ces dossiers insupportables pour ma personne. C’est pourquoi j’avais placé tout mon espoir en la procédure en cours. Malheureusement, le temps que prennent les choses me préoccupe au plus haut niveau, notamment au regard de mon âge et de l’espérance de vie très limitée dans nos pays.

Monsieur le Président, au regard de tout ce qui précède, je voudrais pouvoir compter sur votre sens élevé de l’équité et de la justice et en raison de votre statut de recours ultime pour tout citoyen dans le désarroi, pour espérer que cette procédure puisse connaître un dénouement rapide, afin que je puisse rejoindre ma famille.

Veuillez agréer Excellence Monsieur le Président l’expression de ma déférente considération.

Fait à Bamako le 26 Août 2022

Mme Bouaré Fily Sissoko

Ancien Ministre de l’Economie et des Finances

Commentaires via Facebook :

12 COMMENTAIRES

  1. Madame on a pas oublié de vous, on arrive !!! Le peuple a été trop de traumatiser par votre gouvernement corrompu donc on arrive .

    • Ce n’était pas le gouvernement de MME BOIRÉ FILY SISSOKO,mais celui d’IBRAHIM BOUBACAR KEITA.
      C’est IBK qui a été élu,pas MME BOIRÉ.
      Elle se contentait de jouer sa partition dans un gouvernement formé par l’homme plébiscité par les maliens.
      Elle est prête à répondre aux accusations liées à sa gestion de la procédure de passation de marché.
      À t’elle respecté la procédure admise?
      C’est le jugement qu’elle réclame ardemment qui va trancher.
      Ne lui rend pas responsable de la gestion gouvernementale d’Ibk.
      Elle n’était qu’une simple ministre.

      • Elle est pleinement responsable de la gestion du Ministère des Finances du gouvernement d’ IBK. Tu ne sais pas comment marche un gouvernement ou tu es véritablement menteur et inintelligent, être membre d’un gouvernement ne veut pas la grande servitude et de l’ESCLAVAGE, aies un cerveau sangare et arrêtes de tricher, stp!

        • Je ne comprends pas,
          Est ce que ce monsieur kinkguikoi a autre chose à faire dans la vie ?
          Comment peut-on être occupé à commenter idiotement tous les articles de maliweb, tous les jours et tous les instants et cela depuis des années ?
          Non, tu es très fort.
          Est ce qu’il t’arrive de te laver, de lire, de te promener, de discuter avec des gens, de sortir ton nez de ton écran ?
          ou peut être tu t’ennui à mort dans ton coin et tu te défoule sur maliweb.
          Le souci est qu’il n’écrit rien d’intéressant qui puisse nous éclairer.
          Moi je suis curieux de savoir si ce Monsieur kingui,- a une occupation dans la vie qui n’est pas maliweb ?
          c’est très grave !
          comment peut-on s’emmerder comme ça ?
          je comprends pourquoi tu es bouffi de haine pour tout le monde.
          Attention à la haine, à force, tu vas pourrir.

  2. Kinguiranke le dérangé
    Justice,c’est juger pour CONDAMNER ou ACQUITTER!!!
    Elle est emprisonnée plus d’un an,demande qu’on la juge,pas de l’acquitter.
    Elle est prête à assumer une éventuelle condamnation,mais pas de perdre son temps en prison alors qu’elle a l’énergie et l’expérience énorme de servir son pays.
    MME BOIRÉ N’A PAS SERVI IBK,MAIS LE MALI.
    Elle veut continuer à le servir consciente qu’elle est innocente.
    Donc soit on la juge,soit on la libére.
    Arrête avec cette aigreur qui caractérise toi et tes semblables.

    • Tout a fait le contraire, MME BOIRE A SERVI IBK ET PAS LE MALI. Malhonnete que tu es sangare!

      • Kinguiranke le dérangé
        Si tu te soignes,tu serais en mesure de me comprendre.
        Ta maladie associée à ta haine envers tous ceux qui ont la chance d’être membres du gouvernement t’empêchent d’être lucide.
        IBK ne peut pas nommer Mme BOIRÉ ministre,s’il n’est pas PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
        IBK personne physique incarne le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE personne morale.
        Du moment qu’il a prêté serment,la personne physique IBK disparaît pour laisser la place à la personne morale IBK.
        La personne morale IBK,c’est le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
        Le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,c’est le Mali.
        Mme BOIRÉ,comme tous les membres du gouvernement,sert le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
        Ce qui signifie qu’elle a servi le Mali.
        IBK personne physique ne peut pas former un gouvernement.
        Il n’est que le chef de sa famille.
        Un serviteur de l’Etat est fidèle au PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,pas la personne physique.
        Mme BOIRÉ FILY SISSOKO a été fidèle au PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE IBK,pas à la personne physique IBK.
        Être fidèle au PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE IBK,c’est se conformer aux procédures édictées par les textes de la République.
        C’est pourquoi elle exige qu’on la juge car très sûre qu’elle sera blanchie des accusations farfelues.

  3. Pourquoi garder la dame en détention provisoire tout ce temps ? Et si lors du jugement elle est acquittée, messieurs les juges sachez que dieu vous les ferez payer cher dans l’enfer.
    Accorder lui la liberté provisoire où alors vous voulez qu’elle crève en prison comme boubeye ? Cette pauvre dame ne fuira jamais.
    Juger la rapidement et si elle est coupable, condamnez la à mort. Où alors le dossier n’est pas solide, avez-vous peur que l’instrumentalisation de la justice ne soit mis à nu?
    La refondation de l’état ne doit elle pas commencer par la justice qui nous a mis dans ce trou car elle n’a jamais joué sa partition depuis 1991 malgré les énormes sacrifices que la nation a consenti à cette justice

  4. Nous sommes dans l’obligation de vous lire Madame la ministre. En effet, depuis Aout 2020, le Mali est à terre et soumis à un pouvoir de la rue et des plus forts. Nous sommes reduit à un silence obligatoire sous peine d’etre derriere le barreau comme vous et codetenus. La puissance financiere du Mali est reduite à meant. Ce qui explique en partie la lenteur des decisions. Toutes les recettes financières de l’Etat sont confisqué par les 5 Chefs en vue de financer l’armee traditionnelle du Mali. En deux ans, tous les grands projets de development sont en arret.

  5. QUE Madame Bouaré Fily SISSOKO, ancien ministre des finances, ADRESSE SA LETTRE Á IBK OU SBM…!

    QU’ ELLE PARTE LÁ OÚ ILS SONT MAINTENANT LEUR ADRESSER SA LETTRE à propos des dossiers dits de « l’Avion présidentiel » et du « Protocole d’achat d’équipements militaires entre le Ministère de le Défense et la société GUO STAR s.a.r.l ».

    PERSONNE AU MONDE N’ A OBLIGÉ Madame Bouaré Fily SISSOKO, D’ ETRE ministre des finances ET DE COLLABORER AVEC DES TRAITRES , VOLEURS, MENTEURS ET ENNEMIS DE LA NATION MALIENNE , DES PEUPLES DU MALI.

    QUE Madame Bouaré Fily SISSOKO, ancien ministre des finances, CREVE LÁ OÚ ELLE SE TROUVE !!!

    • Merci pour la verite et la lumière, l’impunité ne va pas continuer et ne peut pas continuer, que justice soit rendue au peuple Malien et que les voleurs remboursent ce qu’ils ont vole du trésor public Malien!

      • Kinguiranke le dérangé
        Justice,c’est juger pour CONDAMNER ou ACQUITTER!!!
        Elle est emprisonnée plus d’un an,demande qu’on la juge,pas de l’acquitter.
        Elle est prête à assumer une éventuelle condamnation,mais pas de perdre son temps en prison alors qu’elle a l’énergie et l’expérience énorme de servir son pays.
        MME BOIRÉ N’A PAS SERVI IBK,MAIS LE MALI.
        Elle veut continuer à le servir consciente qu’elle est innocente.
        Donc soit on la juge,soit on la libére.
        Arrête avec cette aigreur qui caractérise toi et tes semblables.

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