Le diagnostic, Monsieur le président, est parfaitement juste, mais c’est la solution préconisée jusqu’à présent pour régler le problème de la sécurité nationale, qui est absolument inappropriée, donc erronée. Il est de notoriété publique, que la sécurité nationale étant une question tellement sérieuse et d’une importance si capitale, qu’elle ne devrait, en aucune façon, être confiée à des amateurs et non-initiés, tels que les ASP. Compte tenu de cela, elle doit toujours être entre les mains des forces de police, de gendarmerie, armées, voire celles spéciales de sécurité telles que les GIGN, etc. Car, ces forces-là sont justement et spécifiquement formées à cet effet. De telles forces, dotées d’un professionnalisme avéré incontestable, sont habilitées, aptes et aguerries pour assumer et assurer des missions de sécurité et tâches périlleuses. Elles ont, par ailleurs, du métier et de l’expérience à revendre, nonobstant la maîtrise du maintien de l’ordre, du maniement des armes et le respect que leur vouent les citoyens, ce qui constitue des atouts majeurs et chances non négligeables, pour venir à bout de l’insécurité ambiante et la délinquance galopante. Toute autre solution que celle-là, monsieur le président, ne sera malheureusement, qu’un échec de plus, qui impactera négativement sur le développement économique, social et culturel du pays.
Il faut être vraiment très naïf ou alors, ne rien comprendre à la nature complexe, et de ce que signifie réellement la sécurité des biens et des personnes dans un pays, pour oser, penser un seul instant, que cette fameuse ASP est en mesure de prendre en charge convenablement une question aussi épineuse et d’une telle ampleur. L’ASP a déjà montré ses limites objectives en moins de deux ans. Le bilan peu élogieux, qu’il présente, révèle de nombreux scandales de délits divers, de vols, d’escroqueries, de faux et usage de faux, de viols, de vente ou d’usage de drogue, etc. Ce qui est déjà suffisant, et atteste la preuve formelle, que cette agence est inapte et peu recommandable, pour assurer notre sécurité. Par conséquent, elle doit disparaitre au plus vite, comme celles qui l’ont précédée, avant que ses dégâts ne soient plus catastrophiques. Son patron, qui n’est pas à une contradiction près, vient d’ailleurs de virer 150 agents d’entre eux, pour conduite inconvenante par rapport à la morale requise pour une fonction relative à la sécurité. Comment dans ces conditions-là, le DG peut-il, moralement, oser encore suggérer en plus, d’armer de tels agents?
Effectivement, sans aucun doute, le constat fait sur la recrudescence de l’insécurité et de la délinquance reflète largement et parfaitement la situation qui prévaut dans tout le pays. Et, face à pareille situation, les fameux ASP, pour dire vrai, sont totalement impuissants et ne peuvent rien contre. Certes, ce n’est peut-être pas de leur faute, mais objectivement, ils sont incapables d’y faire face à tout point de vue. Et, le DG de l’ASP, qui se bat comme un beau diable à travers les médias pour le maintien de son agence, par conséquence son poste, sait pertinemment que ces éléments, qui n’ont subi aucune formation qualifiante relative à la sécurité, ne seront jamais capables de relever le défi très sérieux de l’insécurité et de la délinquance dans le pays, si leur nombre était multiplié par 1000.
Voilà pourquoi, inconsciemment, l’Etat est en train de jeter de l’argent par la fenêtre avec l’ASP, qui, qu’on l’accepte ou non, elle ne joue et ne peut jouer dans les circonstances actuelles, que le rôle d’une milice. Mais, étant donne que, l’un des soucis majeurs du gouvernement en ce moment, c’est de résorber le chômage chronique des jeunes, il faudrait peut être alors, que les ASP, soient déployés ailleurs pour ne pas augmenter davantage le chômage en général.
Alors, Monsieur le président de la République, après avoir reconnu publiquement les faits qui crèvent les yeux, il faut se convaincre finalement et se rendre à l’évidence. Enfin, pour éviter de perdre encore du temps et de l’argent inutilement sans atteindre l’objectif visé, il faut rendre à César ce qui est à César. Autrement dit : « chacun son métier, les vaches seront bien gardées », car l’ASP est effectivement inapte et constitue une fausse solution dans le cas d’espèce, pour assurer la sécurité de proximité des populations des villes et des campagnes de la république. Par conséquent, si toutefois, la question fondamentale qui préoccupe tant l’Etat et l’agite au plus haut point c’est bien de trouver une solution radicale, juste, efficace, rationnelle et durable au problème de la sécurité nationale ? Il lui faut écarter totalement et dès à présent l’ASP, de cette question, et la confier aux forces de l’ordre et de sécurité nationale, dont le métier, c’est bien de veiller sur les personnes et les biens. Il n’y a rien de plus simple et pratique que cela!
Au demeurant, la suggestion du DG de l’ASP, d’armer ses agents est une farce de mauvais goût et voire, une idée dangereuse pour notre sécurité au regard des nombreuses bévues à leur compte.
Le président de la république doit alors, mettre fin à cette agence incompétente pour son objet et truffée de délinquants. A l’origine, les ASP ont été recrutés sur des bases qui défient vraiment toutes les règles de bon sens et d’éthique, parce que sans aucune enquête de moralité, pour des emplois relatifs à la sécurité publique. Il va sans dire, que tout retard apporté à la dissolution de l’ASP, ne fera qu’aggraver davantage la situation sécuritaire et permettra encore aux ASP de commettre d’autres délits plus graves, surtout lorsqu’ ils seront de surcroit armés. Une telle décision, monsieur le président de la république, si toutefois elle est prise, serait extrêmement grave de conséquences incalculables, dont vous et le DG porteront l’entière responsabilité. Osons espérer, que le président de la République entendra la voix de la sagesse et prendra les mesures idoines qui s’imposent dans de pareilles circonstances.
Nous souhaitons que soit médité l’adage qui dit: “un homme averti en vaut deux”, au lieu de s’entêter inutilement, ou d’écouter un directeur général qui ne cherche en fait, qu’à sauver son fauteuil et garder son fromage. Il faudra ainsi, comme cela se fait dans les républiques et Etats de droit qui se respectent, de confier la sécurité publique, qui est un domaine sensible et très sérieux, à des professionnels et des gens responsables et assermentés, à savoir aux forces de police, de gendarmerie, armées et forces spéciales qualifiées pour défendre les populations et leurs biens. C’est là, la bonne voie salutaire et nulle part ailleurs.
Le chef de l’Etat, en s’inquiétant lui-même de la sécurité des personnes et des biens, prend de fait conscience, qu’il existe un sérieux problème de sécurité dans le pays. Dès lors, faire l’état des lieux s’impose à lui tout d’abord. Et aussitôt après, en fonction du diagnostic clair et édifiant, il doit prendre impérativement les mesures idoines appropriées, pour régler durablement et efficacement la sécurité nationale, afin de préserver la tranquillité des citoyens, quel que soit leur lieu de résidence.
La sécurité nationale ce n’est pas un simple discours, elle exige des ressources humaines, matérielles et financières consistantes. Voilà pourquoi, il faut renforcer les effectifs de toutes les forces affectées à la sécurité, si comme vous le demandez si justement au gouvernement, monsieur le président, à savoir de : « déployer tous les moyens requis pour faire face à ces fléaux, notamment dans les zones urbaines et périurbaines », de faire un « renforcement du maillage sécuritaire du pays en unités de police et de gendarmerie » et « le relèvement des effectifs, la mobilisation de tous les instruments juridiques et techniques, ainsi que l’amélioration de la formation et de l’équipement des personnels concernés ». Il faut joindre alors l’acte à la parole monsieur le président, si vous tenez tant à la sécurité du pays, car au total, tout cela relève principalement de vos compétences, de votre responsabilité et volonté.
Pour rappel : « la stratégie de sécurité nationale a pour objectif de parer aux risques ou menaces susceptibles de porter atteinte à la vie de la nation. Sa première finalité est de défendre la population et le territoire, car il s’agit du devoir et de la responsabilité de premier rang de l’État. »
« Je ne cherche pas à connaître les réponses, je cherche à comprendre les questions » De Confucius
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com