La lutte des maliens de France pour un service consulaire digne de nom continue

0
Le samedi 28 mai 2016 à 9h 30mn le collectif mains propres au consulat avait donné rendez vous à ses sympathisants devant la mission consulaire dans les conditions requises par la loi française.
À leur arrivée, ils ont été accueilli par un important service d’ordre de la police française qui avait voulu les cantonner au bout de la rue. Toute chose qui a été refusé par le collectif au motif que l’endroit explicitement indiqué dans la demande de rassemblement déposée à la préfecture était devant leur maison et non au bout de la rue.
Après une intense discussion avec les deux agents des renseignements généraux français,  les manifestants ont pu passer obligeant les policiers à lever leur position initiale.
Une délégation composée d’un doyen M Dansoko Bouillagui, M Keïta Alassane, M Konté Tapa et M Agaly Aldjoumaty a été reçu par la mission diplomatique conduite par M Diané Abdoulaye, consul général du Mali en France.
Après les salutations et le mot de bienvenue du consul, suivi de l’introduction du doyen et la lecture des doléances,  une discussion franche s’est engagée entre les deux délégations. Toute chose qui avait commencé par la protestation de la délégation du collectif contre l’impressionnant déploiement de la police et la mission diplomatique et consulaire de rétorquer qu’elle n’a jamais pris contact avec la police qui n’est présent qu’à la suite de la déclaration du rassemblement à la préfecture.
À la sortie de la discussion,  le consul s’est engagé à étudier avec célérité les doléances auquel le collectif s’est engagé à revenir afin de faire un bilan des réalisations.

Je vous invite à lire le contenu du mémorandum remis à la mission diplomatique et consulaire

La communauté malienne de France est estimée aujourd’hui à plus 200000 (deux cent milles)  personnes. Malgré ce nombre conséquent aux besoins administratifs immenses,  notre pays ne dispose à ce jour que d’un seul consulat sur le territoire français.
Au-delà de la lenteur que cette situation peut engendrer, les maliens de France souffrent depuis des années des tracasseries de toutes sortes au sein du service consulaire. Ces tracasseries au nombre desquelles figurent entre autres le manque de respect et de considération de la part des agents, l’absence d’informations et de conseils, un délai exorbitant dans la délivrance des documents administratifs, les passes droits,  le trafic des documents, des erreurs incessantes sur les documents, des prises de décision unilatérales. Toute chose qui engendre des situations dramatiques telles que la perte d’emploi, de titre de séjour ou des pertes financières.
Face à cette situation, rapport après rapport, plaidoyer à plaidoyer auprès des plus hautes autorités de notre pays, les maliens de France n’ont cessé d’alerter, de dénoncer et de proposer  et cela sans résultat ; à tel point que nous maliens ne nous sentons plus chez nous  au consulat. Cette situation relève purement et simplement de l’aberration d’autant plus que sans les maliens de France, point de consulat du Mali en France. Pas un jour ne passe sans que des maliens ne subissent une situation de mépris au sein de ce qu’est notre maison.
C’est pourquoi,  face à l’insupportable,  la patience de bon nombre d’entre nous a atteint son paroxysme.
Ainsi en désespoir de cause, le samedi 30/04/2016, des citoyens maliens en France se sont rassemblés dans l’enceinte du consulat afin de réfléchir aux voies et moyens permettant le respect de notre dignité. Toute chose qui a abouti à la mise en place d’un collectif nommé « collectif mains propres au consulat » dont le but est d’élaborer un mémorandum avec  des propositions concrètes et de suivre leurs mise en œuvre permettant l’efficacité du service consulaire pour le bien des maliens de France.
À cet effet nous, COLLECTIF MAINS PROPRES, exigeons ce qui suit:
1 – L’abandon pur et simple du système de quota fondé sur le comptage à la porte.
2 – La mise en place d’au moins trois lignes téléphoniques d’information
3 – La mise à jour permanente du site internet du consulat avec possibilité de prise de rendez élargie à toute sorte de document.
4 – L’ouverture au dépôt et retrait de tous les jours ouvrables avec distribution de tickets jusqu’à midi.
5 – La mise en place d’un dispositif d’identification de tous les agents du consulat par le biais d’uniforme et de badge avec nom et prénom
6 – La mise à disposition d’un registre des incidents.
7 – L’ouverture permanente d’au moins un guichet de paiement de 8h30mn à 16h30mn avec possibilité de remise de monnaie
8 – Le marquage visible du guichet prioritaire pour les femmes enceintes,  les personnes handicapées, les maliens des provinces et les personnes âgées.
9 – Le raccourcissement significatif du délai d’octroi des documents (aucun délais ne doit dépasser une semaine y compris le passeport).
10 – L’indication de la date de retrait sur chaque reçu de dépôt et la mise en place d’un système d’alerte et d’information de l’usager  en cas d’impossibilité de respect du délai de retrait (SMS, appel téléphonique …).
11 – Le traitement équitable entre les binationaux et les seuls nationaux désirant se rendre au Mali excepter l’obligation de posséder le passeport malien.
12 – La gratuité du laisser passer pour tout malien ou malienne ayant fait une demande de passeport et le rétablissement de  sa validité auprès des agents de l’aéroport de Bamako jusqu’à la disponibilité du passeport.
13 – L’organisation des forums de sensibilisation des maliens sur les accords bilatéraux entre le Mali et la France concernant la vie des maliens de France
14 – Interdiction de tout système d’intermédiation dans la demande des documents consulaires.
15 – La mise en place ou élargissement du service social et juridique à la protection des maliens victimes d’accident et ou de bavure de toutes sortes ainsi que l’adhésion à la convention rapatriement de corps comme en disposent les pays du Maghreb.
16 – La rédaction et l’affichage d’une charte de bonne conduite au sein consulat
17 – La création d’un poste de médiateur social pour traiter les cas de souffrance sociale.

Le collectif est  déterminé à suivre la satisfaction des présentes revendications dont la mise en place ne devra sous aucun prétexte dépasser un délai maximum de trois mois.

Collectif Mains Propres
France

Commentaires via Facebook :