L’Opération “serval” : Une manifestation de “l’exception française”

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Evidemment il faut reconnaître, dans ce domaine, que ceux qui s’en prennent à l’Opération Serval ont la rationalité limitée !

Moussa Siby

Cependant, il convient de dire à la suite de Shakespeare que “Ce qu’on ne peut éviter, on doit tout simplement l’embrasser”.

Alors, pour mieux appréhender la réalité de cette donne, il importe de répondre au questionnement suivant :

Qu’est-ce que l’Opération Serval ?

Qu’est-ce que la politique culturelle ?

Qu’est-ce que l’exception culturelle ?

Qu’est-ce que l’exception française ?

Qu’est-ce que la gouvernance mondiale ?

Quelle est l’articulation entre l’Opération Serval et la gouvernance mondiale ?

Sans prétendre prêcher la panacée sur la problématique, nous osons croire, respectivement, sous le couvert de nos connaissances et de celles glanées çà et là que :

L’Opération serval (décidée par la résolution n°2085 du 22 décembre 2012 du Conseil de sécurité de l’ONU et mise en œuvre le Vendredi11Janvier 2013 par l’intervention militaire française) est selon tout analyste cohérent ou autre observateur averti de la scène internationale, une entreprise philanthropique (garantie de liberté, de sécurité de paix et de développement durables) dont la France a eu la sagacité et la force d’âme de prendre la direction. En cela, elle apparaît ni plus ni moins comme une manifestation de l’exception française.

En 1981 à Mexico, statuant sur la politique culturelle, la Conférence mondiale déclarait :

“La Politique culturelle doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs (spirituels et  matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et englobe outre les arts et  les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes des valeurs, les traditions, les croyances.” Des lors, on peut dire que le débat sur le caractère mythique ou réel de l’exception culturelle en général et de celle française en particulier s’avère caduc. Déjà, Paul Valéry avait planté le décor lorsqu’il disait : « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Ainsi, dans l’évolution mondiale des relations internationales, l’on ne peut s’empêcher de voir le rôle combien important de la politique culturelle avec son cortège de diversité culturelle pour ne pas dire d’exception culturelle. Car, il reste entendu que la culture est un instrument sûr et efficace de gouvernance et de développement.

Ainsi, l’existence d’une exception culturelle française tant prônée ne semble plus faire l’objet de doute aujourd’hui; c’est pourquoi en France métropolitaine, orthodoxes et Professeurs des Universités ne cessent de le rabâcher “urbi et orbi”

Personnellement et de façon osée (tirée par les cheveux ou rapide), je pense que ce qui distingue la France des autres grandes puissances du monde, c’est, entre autres :

_ la personnification de la République et sa dénomination par Marianne, la dénomination du Palais présidentielle par l’Elysée, de la Primature par Matignon et du Ministère de l’intérieur par le Quai d’Orsay ; la dénomination des arrêts de bus, de station de Metro ainsi que des boulevards et des rues par des noms d’illustres personnalités (Ex : Château Briand, Victor Hugo, Luis Aragon, Jean Jacques Rousseau, Voltaire, Victor Cousin,  Denis Diderot, Henri Poincaré, Blaise Pascal, Gaye Lussac, Félix Faure, Buffon, Luis Pasteur, Clémenceau, Jean Moulin, Jules Verne, Jules Ferry, Général De Gaulle, François Mitterrand, Auguste Renoir, André Citroën, et la liste n’est pas exhaustive.

_ Son sens aigu de liberté, d’égalité et de fraternité ;

_ Son leadership dans la déclaration des droits de l’homme et d’Etat de droit ;

_ Son esprit cartésien doublé de méthode d’analyse et de synthèse poussé au summum.

_ Sa lucidité et sa promptitude (elle sait bien ce qu’elle doit faire et ce qu’elle ne doit pas faire, et, au besoin, quand,  comment, et avec qui, ce qui, naturellement est  très important dans la vie).

Par exemple, lors de l’Opération Tempête du désert (en anglais desert Storm) dont la partie terrestre est baptisée “Sabre du désert” (1990-1991), dirigée contre l’Iraq de Saddam Hussein pour avoir envahi le Koweït qui est un Etat souverain, la France était là. En 1994, elle prit part à l’Opération Turquoise (une opération de l’ONU décidée par la résolution n° 929 du Conseil de sécurité) à la demande de la France elle-même pour arrêter le génocide au Ruanda ; mais, mais et mais, dans la guerre qui opposa les USA de GWB à l’Iraq de Saddam Hussein pour raison insuffisamment élucidée de détention par celui-ci, d’armes de destruction massive, la France était l’une des rares puissances, pour ne pas dire la seule à briller par son refus catégorique d’y intervenir. Voilà, un peu encore un cas d’exception et de perspicacité de ce pays ! Intervenir et prendre la tête des opérations s’il le faut ; ou dans le cas contraire, ne pas seulement briller par l’absence ; mais protester vivement.

▪ Ce qui fait l’originalité de la France, c’est aussi son paysage et son architecture : à savoir, la Seine qui coule sous le Pont Mirabeau, le Château de Versailles, la Tour Eiffel et la Bourse Eiffel pour des études post- universitaires, c’est la Tour de Montparnasse-Bienvenue, c’est l’Arc  de triomphe, c’est la place de la Concorde, c’est la Défense, c’est les Champs Elysées ; c’est l’Île-de-France…

▪ Ce qui fait toujours l’originalité de la France, c’est la Cité Internationale Universitaire dans le quatorzième arrondissement de Paris qui accueille des étudiants de tous les pays du monde ; c’est les Bibliothèques du Centre Pompidou et François Mitterrand, ce sont les nombreux Universités, Instituts et Grandes écoles avec en toile de fond la Sorbonne et sa coupole qui surplombe “l’Europe des humanités au cœur du quartier latin” (Panthéon, Assas, Sorbonne Nouvelle, et Paris IV qui abrite le buste de Robert de Sorbon)

▪ Mais l’originalité de la France, c’est aussi l’Université de Paris XVIII appelée la “Savante Banlieue” avec en annexe, le très célèbre Institut Galilée.

▪ C’est le CAC 40 ; ce sont les M2E (Maisons de l’Entreprise et de l’Emploi) ; ce sont les ASSEDIC ; c’est l’INSEE…

▪ C’est la décentralisation réussie avec en filigrane la déconcentration et la délocalisation des biens et services (Ex : l’Industrie aéronautique à Toulouse, l’Etat Civil à Nantes et ainsi de suite).

▪ C’est la langue, ce sont les habitudes vestimentaires, alimentaires, bref, c’est la civilisation française qui trouve sa plus haute expression dans les cours des grands Professeurs des Universités à travers toute la France hexagonale.

▪ Ce qui fait l’exception française et qui n’est pas des moins impressionnants, c’est le candidat perdant à l’élection présidentielle qui appelle ses militants, partisans et sympathisants à la retenue et à se mettre au service du candidat gagnant.

▪ C’est son degré élevé de reconnaissance et d’altruisme qui culmine dans le sacrifice ultime (allusion au vaillant Lieutenant, Colonel Damien Boiteux) qui est tombé en mission commandée aux cotés de ses compagnons de lutte pour la patrie française et malienne.

Que son âme et celles de tous les soldats maliens tombés pour la même cause reposent en paix. Amen ! La postérité ne les oubliera jamais car disent les latins : “Dulce et decorum est pro patria mori ” (Il est doux et beau de mourir pour la patrie !)

La France et le Mali étant liés par la même communauté de destin, ils constituent une même patrie, et cela depuis fort longtemps d’ailleurs. C’est pourquoi enfin, une autre exception française, c’est un Président de la République qui prend un bain de foule en compagnie de son homologue au pied du monument de l’Indépendance de Bamako et qui réaffirme son engagement sincère de voir le Mali épanoui et débarrassé de terroristes trafiquants de substances psychotropes.

En tout état de cause, jamais une intervention n’a été aussi réussie et fait l’unanimité que celle-ci.

Rien n’a été laissé au hasard tout a été calculé au millimètre près : dans le largage des bombes sur les matériels de guerre ennemis, (les mettant ainsi hors d’Etat de nuire), l’on a pu noter la précision, la dextérité, la célérité ou la vitesse d’intervention, rappelant les “magiques frappes ciblées ou chirurgicales” des américains lors de la guerre du golf. Toutes choses qui démontrent à suffisance que la France, ce pays frère et ami, est aussi un pays qui sait mettre en évidence ce qu’il nous a enseigné dans la théorie

(Exemple : En Physique et en balistique on aura vu l’application des formules comme :

X= ½ 8t2+ V0t+x0 ou bien vG = g.t de plus, vG2 = 2 g.h, la vitesse de la chute libre des corps solides dans l’espace ; et puis

Y = asinwt+ψ) pour opposer une force capable de repousser l’audace des envahisseurs et partant, recouvrer l’intégrité et l’intégralité du territoire et dans la durée. “Celui qui a de la force va toujours de l’avant dans son sens” renchérit une loi de Physique. Raison pourquoi depuis que le rouleau compresseur français s’est mis en marche, les frontières de territoires usurpés se sont vu reculer très rapidement et très considérablement !

De plus, dans la planification et la mise en œuvre du Serval, on y voit, une synergie de toutes les connaissances techniques, tactiques et stratégiques développées jusque là par le génie humain et qui rappellent bien des cours du Master2CCT de Paris XIII (notamment, la démarche d’intervention et le conseil dans la résolution de situations problèmes ; l’enjeu de la mobilisation des acteurs du développement, la méthode de la conduite des projets, l’analyse systémique, l’analyse stratégique, le territoire entre technique et politique, gestion et initiative, politiques publiques et développement durable, Politique de l’environnement, évaluation de politiques, etc.).

Dans l’ensemble, il y’a du Platon, du Descartes,  du Crozier, du Sun Tzu, du Lao Tseu, etc.

Ainsi, lorsqu’il y’a symbiose entre “Liberté-Egalité-Fraternité” et “Un Peuple-Un But-Une Foi”, voire, l’ensemble du globe, il n’y a plus de place à l’obscurantisme, à la barbarie ou toutes autres formes de pratiques rétrogrades.

ß Mieux que cela, du point de vue officiel (mûrement réfléchi et judicieusement mis en application), l’exception culturelle française est une expression utilisée pour caractériser certaines spécificités, actuelles ou passées, de la France par rapport aux autres pays d’Europe, voire du monde, dans le secteur culturel. Elle désigne en particulier l’action conduite depuis la création en 1959 d’un ministère de la Culture confié à André Malraux. Ont été mis en place en France un certain nombre de dispositifs législatifs et réglementaires qui soutiennent le secteur de la culture et de la création artistique. L’expression « exception culturelle française » est parfois prise dans un sens polémique. Elle désigne alors la culture française au sens large et stigmatise un certain orgueil ou prétention française à se croire « au-dessus des autres cultures », alors qu’il ne s’agit en réalité que de défendre des différences.

L’expression « exception culturelle » est enfin une notion développée par le Ministère des Affaires étrangères français au cours des années 1990. Cette notion a depuis été remplacée par celle plus large (et donc plus facile à défendre devant des cénacles internationaux) de « diversité culturelle ».

En fait, il y’a une justice à la fois transcendante et immanente, ce qui, selon l’expression du sage chinois (Lao Tseu) laisse entendre que “Le filet du ciel est immense et ses mailles sont écartées, mais il n’y a pas un méchant qui puisse l’éviter.” Si aujourd’hui la France a “ravi la vedette” en chipant le leadership dans la conduite des opérations vers un dénouement rapide et, avec le maximum d’effet social et de minimum de souffrance individuelle, ce n’est que justice de le lui reconnaître surtout lorsqu’on  corrobore l’idée selon laquelle : « la justice est le bien suprême de l’âme considérée en elle-même. »

Décidément, « Les maux ne cesseront pas pour les humains avant que la race des purs et authentiques philosophes n’arrivent au  pouvoir ou que des chefs des cités, par une grâce divine, ne se mettent à philosopher véritablement. » Platon, Lettre VII

Quoi de plus noble que de couper la route au coupeurs de mains, de pieds et d’âmes ainsi que de destructeurs d’édifices plusieurs fois multiséculaires (notamment les monuments classés au rang de patrimoine mondial de l’humanité)?

“La vertu ne reste pas comme une orpheline abandonnée.”(Confucius) Et d’après un proverbe chinois, “sans le secours de la sagesse, l’homme est perdu comme le battant dont la cloche ne rend aucun son.” « La justice règle l’activité intérieure, celle qui concerne l’homme personnellement et les principes qui le forment, sans permettre à aucune de nos fonctions de faire  des choses qui lui sont étrangères et sans permettre non plus que les trois principes spécifiés dans l’âme empiètent sur leurs attributions respectives ».Platon, la République, IV.

Selon un article de Wikipédia, la question de la gouvernance mondiale se pose dans le contexte de la mondialisation. Face à des interdépendances — à l’échelle mondiale — entre les sociétés humaines mais aussi entre l’humanité et la biosphère, la gouvernance mondiale définit la construction de réglementations à la même échelle. Cela ne signifie pas la mise en place d’un gouvernement mondial sur le modèle traditionnel des États mais la mise en place de réglementations publiques et privées à la hauteur des défis.

Dans une définition simple et large de la gouvernance mondiale on utilise ce terme pour désigner l’ensemble de règles d’organisation des sociétés humaines à l’échelle de la planète.

Un Indice de gouvernance mondiale (IGM), développé en 2008, définit cinq champs clé à analyser pour déterminer dans quelle mesure un pays donné respecte les principes d’une « bonne gouvernance mondiale » : Paix / Sécurité ; Démocratie / État de droit ; Droits de l’homme / Participation ; Développement durable ; et Développement humain.

De l’articulation entre l’Opération serval et la gouvernance mondiale, je pense que s’ii y en a une, ça ne peut être autre que la fameuse exception culturelle française dont le peuple français (par l’intermédiaire de sa vaillante armée et de son fin leader, François HOLLANDE) demeure l’artisan principal.

A travers cet article intitulé“ L’Opération “serval” : Une manifestation de “l’exception française” dans la gouvernance mondiale ?”, notre dessein n’est ni de  faire l’éloge de la France non plus de faire  l’apologie de la violence (allusion aux lourdes pertes infligées à la bande d’ennemis communs même si elle le mérite bien) ; mais mieux encore, restituer et rétablir la vérité historique. Car dit l’adage : “il faut rendre à César ce qui est à César !”

 

M. Moussa SIBY 

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