Messieurs les journalistes,
Vous venez de prouver avec brio que les Maliens peuvent laisser de côté leurs intérêts particuliers pour assurer la survie du groupe : bravo ! Vous venez d’apporter un démenti cinglant à tous ceux qui justifient leur résignation en prétendant que le Malien, par atavisme, est un individualiste foncièrement égoïste.
Surtout, ne vous arrêtez pas en si bon chemin et faites-nous profiter de votre expérience de lutte collective pour obliger EDM à respecter les termes de son contrat: nous fournir de l’électricité en échange du paiement d’une redevance mensuelle.
Nous, consommateurs, nous demandons bien pourquoi nous devons continuer à nous acquitter du paiement d’un abonnement à un service auquel nous n’avons accès que sporadiquement. Aujourd’hui, nous sommes doublement pénalisés par la gestion aléatoire de cet organisme :
1- Nous payons un service qui ne nous est pas fourni : l’accès à l’électricité
2- Nous perdons de l’argent parce que nous ne pouvons pas en gagner, faute d’électricité indispensable à la bonne marche de nos activités.
Comme si cela ne suffisait pas, EDM a augmenté ses tarifs et ce faisant, a fait mieux que Sarkhozy : payez plus pour gagner moins ! Admirez le tour de passe passe : je vous fournis moins d’énergie mais dans le même temps je vous facture cette énergie plus cher: moi je gagne pendant que vous, vous perdez sur tous les tableaux. Dommage que tant d’ingéniosité ne soit pas mise au service d’une gestion efficiente d’EDM.
Nous qui, jour après jour exsudons une vie de labeur que des milliards injectés par l’Aide tentent vainement de rallonger tandis que plus malins que nous qui maîtrisent les procédures de décaissement mais pas les fondamentaux de la conjugaison, confondent être et avoir et siphonnent ces fonds pour se nourrir d’illusions au prix de notre sang.
Nous les besogneux qui croyons encore à la vertu du travail, n’avons pas les moyens de nous offrir un groupe électrogène et encore moins le carburant pour le faire fonctionner. Nous, les pauvres du Mali qui enrichissons bien du monde, ici et ailleurs, la masse des sans voix, demandons à faire respecter notre droit fondamental : celui de vivre honnêtement de notre travail. Si nous mourrons et qu’il n’y a plus de pauvres, au nom de qui réclameront-ils l’argent qui les faire vivre ? Si vous n’avez pas pitié de nous, ayez au moins pitié de ceux que nous faisons vivre grassement: aidez-nous à nous maintenir en vie, juste ce qu’il faut, juste de quoi assurer notre survie pour que les suceurs de sang puissent poursuivre leur orgie en toute quiétude. Pour cela, nous avons besoin d’électricité et demandons à ne pas subir les conséquences des errements d’une gestion chaotique qui pourraient nous être fatale.
Journalistes, au nom de la prochaine tenue en bazin que devra confectionner votre tailleur, de l’eau fraîche si revigorante en ces temps caniculaires, des petits commerçants qui rôtissent dans leurs échoppes façon cage à lapin, portez notre parole : nous, pauvres travailleurs et consommateurs, décidons de payer l’abonnement EDM au prorata du temps auquel nous avons effectivement accès à l’électricité.
Dorénavant, à partir de maintenant, nous voulons faire respecter notre droit à boire de l’eau fraîche quand nous en avons envie, c’est notre luxe à nous, nous les pauvres au centre de tous les programmes mais à la marge de tous bénéfices !
On n’est jamais trahi que par les siens
Apparemment nos amis journalistes étaient pressés de lever leur mot d’ordre avant même la libération de leur confrère ce qui confirme la fragilité de votre organisation ‘maison de la presse) qui était prise en charge par ATT.
L”enlisement était vraiment à craindre si la levée de la journée de presse morte n’avait pas eu lieu.
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