Ligne de mire : l’année de la culture du Mali

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L’érection d’une citoyenneté malienne porteuse de vraies  valeurs socio-culturelles  est un gage de  réussite.

L’histoire retient que le Mali jouissait d’une grande réputation qui imposait le respect, surtout dans les domaines  du savoir et du savoir vivre.

Dans l’affirmation de l’identité nationale, des sources authentiques au nombre desquelles nous notons les comportements vertueux, l’exemplarité  des marques d’un leadership de qualité, le réflexe d’esprit de sagesse et  d’entreprise, l’attachement aux résultats probants, inspirent profondément  les  aspirations  des populations.

Elles reflètent une claire image des empreintes  d’un passé fascinant  et  constituent des lanternes  qui, au fil des générations,  vont continuer à éclairer la voie d’épanouissement du Mali,  à stimuler la légitime fierté d’appartenance à une nation  phare en matière de culture.

Quoi de plus normal que  2025 soit décrétée « Année de la culture du Mali ».

Quoi de plus salutaire qu’une telle décision soit bien appréciée, qu’elle déclenche un écho sonore sur toute l’étendue du territoire national et même au- delà.

A la croisée des chemins du  développement, force est de reconnaitre  la haute portée stratégique du volet culturel dans le contexte d’évolution de notre pays vers un  meilleur destin.

C’est dans ce cadre que nous voudrions apporter une modeste contribution couchée sur papier selon l’expression du célèbre traditionnaliste  feu Amadou Hampathé Ba (paix à son âme !), étant entendu  que dans tout processus,  les écrits, résistent mieux au temps et à l’espace alors que les  paroles,  même  mielleuses ,  peuvent disparaitre prématurément.

Il ne revient donc à l’esprit de personne de douter de l’importance de l’art de bien communiquer sur les réalités et les  spécificités de la  culture du Mali  et les traductions de leurs fondements en actes concrets et de progrès.

L’année  2025  va  ouvrir une porte sur des  échanges fructueux, enrichissants, susceptibles  de   faciliter  la  compréhension et la maitrise,  à grande  échelle, de la notion de culture dans toute son  essence .

Facteur mobilisateur,   placement sûr  parce que s’adressant au citoyen, capital le plus précieux,  la culture est  l’ensemble des usages, manifestations artistiques, religieuses et intellectuelles qui définissent et distinguent un groupement humain.

Elle porte sur  des convictions partagées, des manières de voir et de faire qui orientent, plus ou moins consciemment, le comportement, le mode de pensée des  individus.

En raison de l’acuité des problèmes quotidiens, elle peut aussi être un tremplin, celui de permettre à des  hommes et des femmes  d’afficher  des ambitions,  de rêver à des  lendemains heureux,   prometteurs , d’ étaler le culte de  la personnalité, du prestige, pour impulser des desseins inavoués, des prouesses imaginaires ou non, le but visé  étant d’ accélérer leur ascension sociale.

Tout cela est possible dans l’appropriation de valeurs éthiques, morales relevant du passé  mais qui continuent encore à séduire un certain public, fragilisé,  vulnérable du fait de la conjoncture  difficile qui prévaut.

Aussi,  il convient de  relever, dans l’objectivité et la clairvoyance, les défis du volet culturel, de réveiller les consciences  dans un élan de sursaut général,  tout  en se remettant en cause, au besoin ,  du fait  de  la mouvance des situations, des aléas  d’ un environnement  éprouvant .

Cela requiert une nouvelle approche positive, une vision pratique des choses sans occulter toute opportunité de conciliation  harmonieuse du couple tradition / modernité sur l’essentiel.

La  construction de l’avenir ne peut intervenir dans la méconnaissance du passé.

On peut partager des valeurs, des talents et avoir des préoccupations divergentes quant  aux conceptions et aux spécificités  à même de les exprimer, de les incarner.

Par ailleurs, dans la recherche de solutions durables, quelques aspects sensibles méritent un traitement adéquat avec en toile de fond  des analyses approfondies et soutenues.  Il s’agit de :

– la diversité des langues, des us et coutumes, des musiques, de l’architecture, des particularités vestimentaires ;

– l’existence d’identités partagées par des groupes  dont les membres constitutifs se considèrent comme différents des autres, parce que porteurs d’une autre spécificité, héritiers d’autres ancêtres réels ou mystiques ;

– l’existence largement inconsciente de cadres, d’espaces de pensée qui orientent les manières de regarder les êtres, les choses, d’interpréter les réussites, les échecs, la richesse et la pauvreté, la maladie et la mort etc.

Ces préoccupations ne se révèlent dans leurs dissemblances que lorsque ceux qui en sont porteurs  rentrent en contact et se rendent compte que ce qui parait aux uns une réalité établie ne rencontre  nullement l’adhésion des autres.

Vivement  2025, l’année de la culture au Mali,  tout un symbole fort  de la volonté des autorités nationales de  relancer,  dans l’effervescence et sous  les meilleurs  auspices,  l’ essor socio-économique  de notre pays, de réduire les disparités de développement, d’ éteindre les feux de la haine et de la violence , de lutter contre la pauvreté et tous les vices que cette pauvreté peut  engendrer.

 

Par Chirfi Moulaye HAIDARA, Chercheur et Ecrivain

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