Libération des régions nord du Mali: Les armes : le nerf de la guerre

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En toute évidence, une intervention militaire est la seule solution à même de libérer les régions nord du Mali. Mais, une guerre contre des individus pressés de mourir pour se retrouver au « paradis » n’est pas facile.

Le rôle que joueront les armes dans ce genre de bataille sera déterminant.

 

Une arme est un outil ou un dispositif autonome (un piège, une mine…) destiné dans sa conception ou dans son utilisation à neutraliser, à blesser ou tuer un être vivant, ou à causer une destruction matérielle.

Aujourd’hui, les principaux usagers des armes restent les États, qui tout en contrôlant le développement, la production et l’accès, les destinent en premier lieu aux militaires et à la police. Le contrôle des armes est considéré par certains comme primordial dans une société développée, tandis que d’autres affirment que les citoyens devraient toujours disposer d’une arme afin de pouvoir lutter, si nécessaire, contre un agresseur (concitoyen abusif ou envahisseur) ou un pouvoir corrompu.

Les armes à feu individuelles

Pistolet, revolver, arquebuse, fusil, fusil à pompe, pistolet mitrailleur, carabine, fusil d’assaut, mitrailleuse, tromblon (arme), sont les principales armes à feu utilisées par les armées.

Le revolver, première arme à feu à répétition a clairement signé la fin du règne des armes blanches. D’une conception simple, les munitions sont contenues dans un barillet. Une publicité en faisait l’apologie en ces termes : Dieu a fait des hommes forts et des hommes faibles, Samuel Colt les a rendus égaux. ;

Le pistolet automatique remplace efficacement le revolver. Son système d’alimentation par chargeur lui offre une cadence de tirs nettement supérieurs, une capacité accrue et un encombrement inférieur. C’est une arme plutôt orientée vers la défense individuelle, qui est généralement réservée aux officiers qui ont peu à se servir de leur arme ;

Le pistolet mitrailleur, entre le pistolet automatique et le fusil mitrailleur est une arme individuelle, très efficace à très courte portée (5 m à 50 m) qui utilise des munitions d’armes de poing. Le système d’alimentation en munition se fait par chargeur. La faible puissance des projectiles a initialement permis de développer des armes légères automatiques à des fins militaires. Avec l’apparition des fusils d’assaut, le pistolet mitrailleur est tombé en désuétude dans les armées mais son usage s’est répandu dans la police, la lutte anti-terroriste et la protection rapprochée où leur puissance de feu et leur compacité sont particulièrement efficaces. On peut considérer que les pistolets mitrailleurs opèrent une sorte de retour dans le domaine militaire avec l’émergence des Personal Defense Weapons (PDW) destinées à permettre au personnel tel l’équipage de véhicules, les artilleurs et les officiers de se défendre efficacement contre des agresseurs équipés de protections individuelles (de plus en plus répandues) sans pour autant s’encombrer d’un lourd fusil d’assaut.

Le fusil est la principale arme à feu militaire, il s’est particulièrement amélioré dans le courant du XIXe siècle, en cadence, portée et puissance. Cela n’a pas empêché les généraux de l’époque d’organiser des massacres en faisant la guerre en ligne à la mode du siècle précédent, boudant les carabines à répétition d’une portée moindre mais présentant pourtant une cadence sans équivalent, au titre qu’une arme de ce type rendrait le combat au corps-à-corps inutile et qu’en conséquences les armées deviendraient pleutres. Le fusil devenu fusil d’assaut, fonctionnant en mode semi-automatique ou automatique est de moins en moins l’arme principale d’un conflit militaire. Les armes lourdes, les moyens de communications avancés avec l’artillerie ou l’aviation rendent le fusil moins important. Il reste toutefois une arme individuelle nécessaire, ne serait-ce que pour assurer la prédominance des troupes dans l’environnement hostile et souvent de non-droit qu’est celui de la guerre.

Les grenades à fusil sont des projectiles explosifs. Certaines sont tirées au moyen d’un fusil tandis que les autres le sont par des armes spécifiques. Les grenades, généralement employées contre l’infanterie ou contre les véhicules légers, peuvent être tirées à plusieurs centaines de mètres selon une trajectoire courbe. Les grenades à fusil ont tendance à céder le pas aux grenades de 40 mm, plus précises. Ce second type de grenade existe en deux modèles, les grenades à faible vélocité tirées depuis des armes individuelles et les grenades à haute vélocité tirées depuis des armes spécifiques. Ces lance-grenades lourds développées pendant la guerre du Viêt Nam sont capables d’un tir automatique et étaient montés initialement sur des hélicoptères puis sur des bateaux de patrouille et des véhicules terrestres.

Les armes lourdes

La mitrailleuse est apparue au XIXe siècle sous la forme de la fameuse Gatling pourvue de plusieurs canons rotatifs. Tout d’abord considérée comme une pièce d’artillerie, elle accompagne l’infanterie dans ses déplacements au cours de la Seconde Guerre mondiale. La mitrailleuse permet un tir nourri à longue et à courte portée. Il existe deux types de mitrailleuses ayant cet usage : les mitrailleuses légères et fusil-mitrailleurs (calibre inférieur à 7,62 mm) et les mitrailleuses lourdes (12,7 mm pour l’OTAN). Cette dernière est généralement pourvue de 2 canons interchangeables, l’un pour tirer pendant que l’autre refroidit. La mitrailleuse est également montée sur des véhicules ; par convention est appelé mitrailleuse un calibre inférieur à 20 mm tandis que les canons emploient un calibre supérieur ou égal à 20 mm.

Le lance-flamme est une arme incendiaire apparue au cours de la Première Guerre mondiale. Portée par un soldat ou montée sur un véhicule, c’est une arme particulièrement cruelle utilisée à courte portée contre des fortifications, des tunnels ou des zones herbeuses dans lesquelles des soldats ennemis sont susceptibles de se cacher. Le lance-flamme est désormais interdit par les conventions en vigueur, ce qui a sans doute contribué à motiver l’armée française à mettre en œuvre des unités de débroussaillage performantes. Les armes incendiaires se présentent en tout état de cause de plus en plus comme des munitions spécifiques : grenades, roquettes, bombes, obus… qui permettent un tir à distance.

Le mortier est une pièce d’artillerie dont le calibre varie entre 45 mm et 81 mm pour les armes portables et atteint 160 mm pour les armes plus lourdes. Il fonctionne selon le principe du tir indirect, les projectiles sont tirés vers le ciel et retombent verticalement sur leur cible ce qui permet de bombarder une cible par-dessus un obstacle.

Le canon est l’arme lourde par excellence. Il fut longtemps chargé laborieusement par la gueule et tirait alors à assez courte distance des boulets inertes destinés à ébranler les murs ou portes des forteresses ou les coques et les superstructures des navires. On chauffait parfois ces boulets dans un foyer pour les rendre incendiaires (tirer à boulets rouges) ou on les réunissait par paires au moyen d’une chaîne voire d’une barre (boulets ramés) pour démâter les navires ennemis ou faucher les occupants d’un pont. Ils ont très fortement évolué durant les deux derniers siècles, tirant désormais des obus de différentes natures : explosifs, perforants, incendiaires, chimiques, toujours plus loin et toujours plus vite. On les classe principalement par leurs calibres :

En 20 mm / 30 mm, ils équipent depuis bien longtemps les avions où ils remplacent les mitrailleuses pour les attaques de troupes au sol ou la destruction d’objectifs faiblement blindés ;

30 mm / 40 mm : canon antiaérien montés sur véhicule automobile ou tractés ;

Sur les chars de combats le calibre va de 50 mm à 125 mm (canon d’attaque) et l’âme est, depuis le début des années 1960, lisse sur la plupart des modèles ;

Les canons automoteurs ou tractés voient leur calibre évoluer de 75 mm à 203 mm (artillerie) ;

Sur les gros croiseurs de marine, des canons dont le calibre atteignit 500 mm ont été montés, ils sont désormais désuets car progressivement remplacés par des batteries de missiles.

Les bombes

Le Tomahawk est un missile de croisière capable de suivre le terrain pour frapper un bâtiment jusqu’à 2 500 km

Les missiles, des projectiles autopropulsés et guidés ayant pour mission de transporter une charge militaire sur un objectif en vue de sa destruction :

Les missiles balistiques ont été mis au point pendant la Seconde Guerre mondiale et n’ont cessé d’être perfectionnés. Ils peuvent même être tirés des sous-marins en plongée. D’autres types de missiles de plus courte portée, guidés par des systèmes toujours plus performants équipent désormais tout engin capable de les véhiculer ;

Les missiles de croisière (parfois encore appelés bombes volantes) sont la dernière évolution de ces engins. Ce sont des sortes d’avions à réaction autonomes, leur ancêtre est le V1. Ils sont pilotés par un ordinateur, volent à très basse altitude en suivant le relief, peuvent être guidés par satellite, ont une portée de plusieurs centaines de kilomètres et sont surtout d’une précision remarquable, de l’ordre de quelques mètres.

Les roquettes antichar à charge creuse, propulsées par un petit moteur fusée, ont commencé à se répandre durant la Seconde Guerre mondiale, remplaçant de lourds fusils tirant des balles perforantes jusqu’alors utilisées. Le lance-roquettes est constitué d’un tube ouvert aux deux bouts, avec un système de visée et de mise à feu.

Armes de défense passive

La mine est un équipement camouflé dans l’environnement se déclenchant au passage d’une cible potentielle. Les mines sont conçues soit contre des véhicules (terrestres ou marins), soit contre les personnes. La seconde catégorie est la plus répandue et cause de cruels dommages dans les populations civiles bien après la fin des hostilités.

Mine sous-marine : une charge explosive destinée à exploser par contact avec la coque d’un navire, ou par proximité avec la masse métallique du navire (mines magnétiques)

Mine anti-personnel : La mine antipersonnel contient une charge explosive destinée non pas à tuer mais à mutiler et blesser gravement, un soldat mort réclame en effet beaucoup moins de soins et d’attentions qu’un soldat paralysé. Dispersables par milliers depuis un avion, ces mines sont infiniment plus faciles à poser qu’à retirer. C’est pour cette raison que de nombreuses voix s’élèvent pour en interdire l’utilisation. On distingue plusieurs types de mines anti-personnel : > les mines enterrées peuvent être explosives, bondissantes (une première charge projette la charge principale en hauteur avant son explosion, augmentant la surface “traitée” par la mine). Les “DREB” (défenses rapprochées de l’engin blindé) sont des mines de défense rapprochées, utilisées par les équipages de blindés pour se dés-encercler contre de l’infanterie > les mines à effet dirigés MAPED (mine anti-personnel a effet dirigé) dont la fameuse “claymore” utilisée pendant la guerre de Corée. Des billes de métal (ou plastique, rendant les éclats indétectables aux rayons X chez un sujet touché) sont collées sur un explosif, et dirigées vers la zone à neutraliser. La mine peut être placée au sol ou en hauteur. La rupture d’un fil de piégeage ou l’action par télécommande déclenche la mise à feu.

Mines anti-chars : La mine anti-char a pour but de neutraliser un véhicule (blindé ou non) par action de souffle, ou perforation. Les déclencheurs peuvent être à pression (comme les mines anti-personnel mais réglés pour des masses de déclenchement supérieures de façon à ce qu’un soldat ne la fasse pas réagir), à contact (tige de déclenchement sortant du sol), à rupture de fil.

Les blindés

Le Sherman fut le principal char d’assaut américain de la Seconde Guerre mondiale, ci contre, à Bayeux

Utilisés pour la première fois par les Alliés pendant la Première Guerre mondiale comme arme de soutien de l’infanterie, les blindés ont connu un développement considérable pendant la Seconde Guerre mondiale tant technologique que doctrinal. Outre le char d’assaut, de nombreux autres blindés de transport de troupe, d’artillerie mobile ou défense anti-aérienne ont été développés : Liste des véhicules blindés.

Après guerre, les blindés ont évolué, plus mobiles, plus solides, pourvus d’un armement plus puissant et de systèmes de visée de plus en plus sophistiqués. Une limite de poids reste pourtant infranchissable, notamment pour permettre aux chars d’assaut de traverser les ponts sans qu’ils cèdent sous leur poids. Les armes destinées à les contrer se sont également multipliées, missiles guidés portables ou embarqués sur des véhicules roulants, des avions ou des hélicoptères, bombes à sous-munitions spécifiques.

Les blindés restent malgré tout incontournables sur le champ de bataille pour la protection qu’ils offrent contre les armes légères associées à une importante puissance de feu et une bonne mobilité.

 

Ahmed M. THIAM

Sources : Wikipédia

 

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