Lettre ouverte aux Maliens et aux alliés du Mali

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La ville de Bamako s’est réveillée en entendant ce matin une nouvelle aussi fracassante que le tonnerre déchirant un ciel d’été: la ville de Kidal venait d’être occupée par les forces françaises et françaises uniquement!

Passées les premières heures de la matinée, un autre communiqué de la France et venu enfoncer le clou: «les autorités maliennes doivent (…) engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes des populations du Nord (élus locaux, société civile) et les groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali» – Ministre des Affaires Etrangères français Laurent Fabius.

Plusieurs interrogations traversèrent alors l’esprit de tout observateur averti non impliqué dans les secrets d’état:

Pourquoi la France n’a pas occupée Kidal conjointement aux forces maliennes comme pour les autres villes libérées jusque là? Pourquoi donner une certaine légitimité dans le dialogue de reconstruction de notre nation, déjà sérieusement touchée, à certains groupes armés, minoritaires, déstabilisateurs et mafieux? Quel sort est-il réservé à ces «gangs» dans le Mali de demain, réunifié de Kidal à Kayes?

Qui décidera réellement de ce sort?

De «l’armée française contrôle l’aéroport de Kidal»

Je rappelle là les arguments français justifiant  l’intervention militaire au Mali: «nos forces armées ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes» déclarait solennellement le Président français vendredi 11 janvier 2013. Les buts retenus sont: assurer la sécurité des ressortissants français; agression caractérisée du Mali; guerre contre le terrorisme; coup d’arrêt aux groupes armés; empêcher la prise de Bamako; intervention sur demande du Mali même, en collaboration avec les forces maliennes.

Comment faire de ce discours l’origine de l’occupation de Kidal par les forces françaises, car disons les choses comme elles sont, après le soulagement de savoir que Kidal n’était plus entre les mains obscurantistes, cela à été une déception de constater qu’elle n’était toujours pas entre des mains maliennes!

La France pourrait avoir eu peur de nouvelles exactions contre les peuples tamashek et arabe et essayer de servir de « tampon » avant l’arrivée des forces maliennes? Je comprends bien cette nécessité impérative de protéger le «civil» malien, quelle que soit sa religion et couleur, mais pour nous Maliens, la victoire de la reconquête de Kidal nous a été «volée»!

Le seul argument à privilégier serait le facteur humain: tenir compte de ces populations qui ont tant souffert et qui ne pourraient que souffrir encore plus de représailles aveugles, racistes, et autant à blâmer que le comportement de djihadistes «narcos» perdus dans leurs rêves de Khalifat islamique.

Je me permettrais le parallèle avec la 2ème DB française libérant Paris le 24 août 1944. Qu’aurait été cette victoire si les premiers soldats alliés libérant Paris étaient américains ou anglais? Certainement moins symbolique…

Pour nous Maliens, Kidal symbolise le bastion de cette force d’occupation obscure qui a quasiment enterré le drapeau «Vert, Jaune, Rouge» du Mali. Je souhaite de tout cœur que seul le facteur humain ait pesé dans la balance, et que pour l’avenir des opérations, le rôle du Mali soit plus concret au moment de libérer des zones occupées. Je remercie également nos alliés qui ont à cœur ce facteur,  ce qui ne peut que  mieux nous aider à nous réconcilier.

De la nouvelle légitimité dans le dialogue de reconstruction de notre nation, de certains groupes mafieux

Comment interpréter les faits des dernières 48h: les déclarations de groupes mafieux disant contrôler les villes de Kidal et In-Khalil ne sont que pure provocation. Ces villes étaient désertées par les djihadistes, ceux qui sont resté ont mis autant d’empressement a repeindre leur véhicules aux couleurs des mafieux, qu’ils en avait mis a les peindre aux couleurs des djihadistes quand ceux-ci avaient brisé dans l’œuf les velléités indépendantistes de cette minorité de tamasheks.

Ces groupes n’ont aucun droit à la parole ou à l’action, le Mali et nous les Maliens le leur refusons. Cette minorité non représentative, car basée uniquement sur une revendication, au départ raciale (le territoire revendiqué étant celui de leur transhumance historique et non des peuples de la zone), et encore moins à considérer que les djihadistes qui eux au moins, en se cachant derrière le paravent de l’Islam, ont réussi à confédérer des brebis égarées de toutes couleurs et nationalités.

Ces groupes mafieux ne représentent même pas une majorité de la population tamashek car une grande partie d’entre elle aspire à être les enfants d’un Mali fort qui prend soin de son peuple. Ces groupes ont ouvert la boite de Pandore en s’alliant aux djihadistes «narcos» pour briser le Mali et le couper en deux. AL-QUAIDA,  AQMI,  MUJAO ou BOKO HARAM sont des groupes terroristes. Tous leurs alliés, frères d’armes et partenaires doivent être considérés comme tels!

Et ces groupes mafieux le sont également, ils doivent autant être poursuivis par le Mali et ses alliés, que ces grosses organisations plus connues! Les seuls «groupes armés non terroristes reconnaissants l’intégrité du Mali» existants au Mali sont  GANDA KOY et GANDA IZO!

Eux on droit à la parole ou à l’action, le Mali et nous les maliens, le leur donnons. Les autres sont à détruire et éliminer autant que ces nébuleuses terroristes cités précédemment. Ces terroristes n’ont aucun droit à la parole ou à l’action, le Mali, nous les maliens, et nos alliés le leur refusons. Tant qu’il en sera autrement le pardon et la réconciliation n’aura jamais lieu.

Ces groupes ne doivent en aucun cas représenter une quelconque ethnie ou population; ils ne peuvent que représenter la haine, la fourberie et la duplicité, et  seront pour toujours et à jamais synonymes de violence, d’agression et de douleur pour les maliens. Ainsi, si les buts de l’intervention de nos alliés et d’aider le Mali à lutter contre le terrorisme et rétablir notre intégrité territoriale, la situation malienne est paradoxalement claire comme de l’eau de roche quand aux interlocuteurs valables.

Du sort réservé à ces «gangs» dans le Mali de demain, réunifié de Kidal à Kayes 

Ce sort est en soit simple: ces groupes doivent êtres traqués et détruits avec autant de force et de conviction par le Mali et ses alliés, que les nébuleuses terroristes, ils « sont » les nébuleuses terroristes! Ils sont le danger en notre sein (Afrique) et aux portes de l’Europe!

Qui décidera réellement de ce sort?

Le Mali et les Maliens avant tout, avec l’aide, l’appui et les conseils de nos alliés. Le pardon et la réunification sont indispensables pour la reconstruction de notre pays en cendres. Cela passe par des étapes de devoir de mémoire, et de jugement où les criminels de guerre doivent être jugés et punis, aussi bien les auteurs des massacres d’Aguelhok, ville garnison martyre, que des présumées exactions commises à Sévaré et Gao; où des groupes doivent êtres jetés aux oubliettes de nos mémoires collectives et ne doivent figurer dans nos livres d’histoires que comme les artisans de notre malheur et non comme les bâtisseurs de notre nation.

Pour reconstruire notre Mali, les données doivent êtres claires, dans notre malheur, les maliens ont une chance inespérée, nous pouvons reconstruire notre avenir pour les générations futures dans l’entente et la diversité.

Aide-toi Mali, et le ciel t’aidera!

Bamako, le 30 Janvier 2013

Mohammed Dicko

dicko.mohammed@yahoo.fr

 

 

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