Lettre ouverte au Président de la République :Le chef de quartier de N’Tominkorobougou, victime … de l’ancien gouverneur de Bamako, Fèfè Koné, se confie à ATT

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Le chef de quartier de N’Tominkorobougou Amadou Coulibaly : Un vieil homme fragilisé et victime d’une injustice de l’ancien gouverneur de Bamako, Ibrahim Fèfè Koné se confie à ATT

Monsieur le Président, chef de l’Etat,
Je n’ai guère eu l’occasion de m’adresser directement à vous, encore moins de vous serrer la main. Toutefois j’ai pu observer et apprécier de loin vos qualités d’homme d’Etat, d’homme de cœur, de consensus et de paix. Aujourd’hui, votre renommé d’exemple de démocrate en Afrique et dans le monde fait la fierté de nombre d’Africains grands et petits, hommes et femmes, vieux et jeunes.
Votre don de soi et votre altruisme font aujourd’hui échos loin de nos frontières. Il me plait souvent de vous comparer à ces grands hommes qui ont marqué l’histoire du Mali, chacun à sa manière, en offrant en notre pays toute sa dimension, toute sa grandeur, toute sa légitimité, tout son honneur, toute sa visibilité et surtout toute sa dignité.

Monsieur le Président je ne suis pas un griot pour chanter vos louanges et je n’ai nullement cette prétention, car d’autres voix plus autorisées sauront mieux le faire que moi. Je suis tout de même un vieil homme d’environ Quatre vingt (80) ans qui a consacré 48 ans de sa vie au service de son quartier avec loyauté, avec honnêteté et dignité. Ce vieil homme dont je vous parle a servi pendant 26 ans comme conseiller auprès du premier chef de quartier de N’Tominkorobougou. A la mort du premier chef de quartier, il lui a été proposé la fonction du chef de quartier et il refusa prétextant qu’il ne saurait accepter cet honneur du vivant de ses ainés membres du conseil à l’époque. Cependant il accepta de servir encore le nouveau chef de quartier pendant 13 ans. A la mort de ce dernier le conseil de quartier, à l’unanimité, lui confia la destinée du quartier pendant un an comme intérimaire avant d’être confirmé par le même conseil un matin du 10 décembre 2006. Depuis cette date la mairie de la commune III lui reconnait ce titre et le traite avec le respect et les honneurs dignes de son rang. Malgré de multiples relances de la Mairie auprès du Gouvernorat pour une notification officielle de sa nomination, cette institution dirigée à l’époque par Ibrahima Fèfè Koné est restée sourde et muette à cette demande (Référence lettre n° 077-2010 M.C.III-DB du 23 Février 2010 ; et lettre n°053-2011 M.C. III-DB du 09 Février 2011).

Avec la modification de la loi n°95 034 /AN-RM du 12 Avril 1995 modifié en 2006 portant code des collectivités en République du Mali autorisant le remembrement des conseils pour les quartiers de plus de 3000 habitants, le nombre de conseillers de N’Tominkorobougou devait passer de 5 à 15. Quelques individus malintentionnés ont profité de cela pour vouloir remplacer et éjecter le vieil homme qui fut pendant 39 ans conseiller du quartier et 9 ans chef de quartier.

A la surprise générale et contre toute attente, l’ancien gouverneur qui venait d’être remplacé par le conseil des Ministres du 02 Mars a pris une décision de nomination d’un nouveau chef de quartier le 03 Mars.
Aujourd’hui je suis très heureux de constater que le quartier dans son ensemble se dresse comme un seul homme pour décrier et dénoncer cette décision du Gouverneur qu’il juge illégal, illégitime et impopulaire. Aussi je suis très content du soutien du collège des chefs de quartier de la commune III qui vient d’adresser une lettre au gouverneur du district avec ampliation au maire de la commune III leur demandant de revenir sur la décision prise par le gouverneur en la date du 03 Mars 2011. C’est fort de ces soutiens inestimables que j’ai décidé d’introduire une requête en annulation de la dite décision auprès du tribunal administratif. Je suis un croyant, un musulman qui a foi en Dieu et qui fait confiance à la justice de son pays.

Monsieur le Président, en attendant le jugement, je voudrai vous solliciter et m’en remettre à votre sagesse, vous qui êtes épris de paix et de justice, vous qui avez toujours su trouver les réponses aux nombreuses questions qui se posent à vos compatriotes, vous qui avez toujours œuvré aux côtés des plus faibles, vous qui avez été le plus souvent la voix de ceux qui n’en ont point, afin d’éviter à mon quartier un bicéphalisme inutile, un déchirement sans raison.

Le règlement par la voie judiciaire est une bonne chose, mais un règlement social où il n’y aura ni vainqueur sauf le quartier, ni vaincu est encore mieux.

En ma qualité de chef de quartier je ne souhaite à aucun habitant de ce grand quartier la honte, car c’est la pire des choses qui puisse arriver à un homme. Mon vœu le plus ardent est le retour d’une accalmie dans mon quartier où il fera bon vivre et j’ose espérer que vous serez, comme à vos habitudes, un artisan de cette paix et de cette justice souhaitée.

Monsieur le Président que Dieu le tout puissant, le plus miséricordieux, le très miséricordieux dans son amour infini vous aide, vous appuie et vous accompagne dans votre combat pour le Mali.

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