Monsieur le Premier Ministre du Mali,
Je vous adresse cette lettre ouverte car le président vient de vous confier une tâche très difficile à cause de la situation dans laquelle est le Mali .Toutefois, je suis convaincu que la situation dans laquelle vous prenez le pays n’est pas désespérée et sans issue si vous vous entourez de compétences de femmes et d’hommes qui pensent surtout à l’intérêt du Mali.
Cependant le Mali est encore sans repère, surtout c’est un pays encore sous le choc de la déchirure. Votre tâche n’est pas du tout aisée surtout qu’il faut que vous arriviez à sortir la tête du pays de l’eau. Résoudre les problèmes du sud, mettre fin à la situation confuse dans le nord du Mali en instaurant un cadre de dialogue franc entre gouvernement malien et les groupes armés etc.
Le 9 Avril 2014, dans le journal Le Guido, je lisais que vous publiez un livre « Pour un Mali meilleur » dans lequel
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
Rien n’est impossible, tout le temps que vous resterez à ce poste, si vos actions à venir sont audacieuses surtout innovantes. C’est dans ce sens qu’il faut expliquer le choix par le président de votre nomination au poste de premier ministre du Mali à la barbe des soi-disant prétendus prétendants affichés.
Depuis votre nouveau poste de Premier Ministre, le Peuple malien vous demande de l’audace et de l’innovation pour le quinquennat d’IBK qui a débuté véritablement maintenant après sept mois de tergiversations.
Oui de l’audace et de l’innovation, en gros tout ce qui pourrait conduire, dans un premier temps, le Mali vers une démocratie apaisée à travers la paix sociale, le retour des étudiantes et étudiants dans les différents établissements du pays, surtout le bien-être de la population des villes et des campagnes du pays.
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
La première, de ces audaces, serait de proposer au peuple malien le changement de capitale politique et administrative car Bamako, capitale politique, administrative et économique est saturée et devenue invivable.
Certes la priorité aujourd’hui des maliens n’est pas cette action, mais d’entrée, il serait judicieux de votre part de soumettre cette idée à une réflexion globale de leur part, de sorte que l’idée fasse son petit bonhomme de chemin.
L’idée d’une nouvelle capitale n’était pas une simple vue d’esprit , mais elle a fait son chemin , au fur à mesure de mes différents séjours dans la ville en comparaison à d’autres capitales que mes missions , auprès de certains organismes internationaux , m’ont permis de visiter. Je suis convaincu que vous y aviez pensé lorsque vous étiez ministre de l’Urbanisme et de la Ville dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly.
Certes changer de capital ce n’est pas la priorité des maliens à l’heure actuelle vus leurs difficultés dans tous les domaines de la vie, et l’idée va irriter beaucoup de monde, peut être même elle sera le débat récurrent tout le temps que vous resterez à ce poste, même après votre départ de la primature, sans pour autant faire l’unanimité dans la population surtout pas au sein des familles fondatrices de Bamako.
Il est grand temps, c’est-à-dire dans les vingt prochaines années, que le Mali se dote d’une nouvelle capitale politique et administrative comme l’ont fait de nombreux pays car la ville de Bamako, prévue pour accueillir un certain nombre de population et les infrastructures adaptées à cette époque, ne correspond plus à ce Mali moderne et à une capitale moderne que tout le monde appelle de ces vœux.
L’accroissement démographique de Bamako est impressionnant : 2 500 habitants en 1884, 8 000 habitants en 1908, 37 000 habitants en 1945, près de 100 000 en 1960 lors de l’indépendance du Mali, l’agglomération compte en 2009 1 809 106 habitants et continue d’attirer une population rurale en quête de travail. Cet accroissement incontrôlé entraîne des difficultés importantes en termes de circulation, d’hygiène (accès à l’eau potable, assainissement), d’énergie, de pollution.
Entre 1998 et 2009, la population a été multipliée par près de 1,8, soit un taux annuel d’accroissement moyen de 4,8 %.Bamako est la ville africaine qui s’accroît le plus rapidement et de manière incontrôlée et occupe le rang de sixième sur le plan mondial.
Bamako, capitale du Mali , a laissé dernièrement ( 28/29 Août 2013) après les pluies , comme à son habitude , mais cette fois – ci une image très très déplorables d’une ville meurtrie , étouffante qui manque de tout et même les secours civils sont d’un autre âge ,plus de 56 morts , sans oublier les blessés et les dégâts matériels causés. La ville de Bamako est engorgée, les déplacements en centre ville sont très difficiles comme si on était dans un gros village surpeuplé qui manque de tout. Et l’aménagement urbain ACI 2000, qui devait compenser tout cela, est comme une ville à l’intérieur d’un gros village qu’est restée la ville/village de Bamako. La manière dont l’A C I a été conçu n’a pas pu intégrer la vieille ville de Bamako, mais surtout été un repoussoir pour Bamako et ses habitants lambda. On a l’impression que c’est une ville déposée à côté d’un gros village.
Bamako, d’alors, choix du colonisateur pour plusieurs raisons, a fait son temps et il faut aller de l’avant. La nouvelle capitale politique et administrative doit s’inscrire dans un cadre global de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation du pays. Oui j’insiste sur les termes de l’Aménagement du Territoire et Décentralisation car il doit se faire dans un cadre global pour ne léser aucune région dans la perspective d’un Mali en construction depuis les événements du 22 Mars 2012.Et le choix du futur site de la nouvelle capitale doit se faire de sorte qu’aucune capitale régionale ne soit laissée pour compte de sorte qu’on ne dise pas, des années après, la nouvelle capitale malienne et le désert malien.
Il est grand temps de mettre à la réflexion de l’Assemblée Nationale dès que cela sera possible et inscrire le Mali sur la liste des pays qui ont osé déplacer leur capitale politique et administrative.
Pour exemple récent, sans oublier les pays africains proches du Mali, je citerai la Corée du Sud qui a inauguré sa une nouvelle capitale politique et administrative, Sejong, le 1er Juillet 2012.
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
Votre deuxième audace serait de vous attaquer aux institutions maliennes et faire du Mali une République Décentralisée et Indivisible et l’inscrire dans les textes fondamentaux du pays.
Je me garde de revenir sur les insuffisances et les lacunes des institutions maliennes, car pour les avoir pratiquées vous même, ces dernières depuis le retour de la démocratie en Afrique, vous les connaissez mieux que le malien lambda. Je suis convaincu que vous aviez déjà votre petite idée là dessus. Toutefois, en lisant ma lettre ouverte que vous adresse, si vous aviez le temps, elles seront en filigrane tout au long de mon courrier.
Le 17 Septembre 2013 dernier à Koulouba , pour reprendre les journaux de la place, le président élu Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) lors de sa première rencontre , en tant que président élu du Mali , avec les groupes armés du Nord du Mali (Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), Haut Conseil Unifié de l’Azawad (HCUA), Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), la Coordination des Mouvements et Front Patriotique de Résistance (CM-FPR).), vous aviez déclaré fermement : « Tout est négociable sauf l’intégrité du territoire ». Pour ce faire « il n’y aura ni fédéralisme, ni autonomie et encore moins de débat sur une quelconque indépendance d’un centimètre carré du pays » .
Par contre dans une République Décentralisée et Indivisible tout est possible car vous aviez entre vos mains toutes les cartes que vous distribuerez à votre guise tout en restant ferme sur les principes évoqués par la président sans que celui-ci sent trahi ses engagements vis à vis du reste du peuple malien parce qu’une République Décentralisée et Indivisible est une république ouverte dans laquelle toutes les minorités y sont représentées à travers des élections ouvertes.
Le Mali, une République Décentralisée et Indivisible, inscrite dans sa Constitution, est un atout très important entre votre main dans les mois à venir pour négocier et régler de manière définitive et durable le problème du Nord – Mali.
Pour cela, dans une république décentralisée et indivisible, le niveau territorial le mieux indiqué est la Région. Ainsi , chaque région ( 20 Régions en tout actuellement au Mali ) aura son Parlement Régional et son Gouvernement Régional , et vous ferez du responsable de région élu ( président ou du gouverneur )votre interlocuteur privilégié à travers un Contrat de partenariat , sous d’autre cieux (en France par exemple ) on parlera de Contrat de Plan/État/Région, car ce niveau territorial aura en charge à la fois l’Aménagement du Territoire Régional, de son développement socio-économique et culturel parce que le territoire régional est un espace viable avec ses réalités concrètes où le gouvernement régional pourra y développer un Projet de Territoire intégré dans un Plan Nation c’est à dire de celui du Mali sous votre direction .
Le Mali , une république décentralisée et indivisible , vous aurez toute la latitude de céder à la région , collectivité territoriale décentralisée , certaines autonomies , surtout non régaliennes , étendues particulièrement dans les domaines de l’Économie, de l’Enseignement, de l’Emploi, de l’Aménagement du Territoire, de l’Agriculture, de la Santé, du Logement, du Tourisme, de l’Énergie, de l’Environnement, de la Culture , de la Politique familiale, etc. Vous pourriez surtout aider et encourager les régions maliennes à développer une Coopération Décentralisée, comme cela se fait déjà, avec l’extérieur ce qui ne serait pas une mauvaise chose pour les régions du Nord Mali.
Ces compétences non régaliennes cédées seront traduits dans des actes et faits par un gouvernement régional, sous l’œil vigilant d’un parlement régional, qui aura à rendre des comptes à la population régionale parce qu’elle aura élu à la fois le président de région en même temps que le président de la République du Mali ( j’y reviendrai plus loin ), puisque le programme du président élu de la région est intégré dans celui du président élu du Mali puisque c’est leur ticket qui aura gagné dans la région.
Ainsi, tous les groupes qui prétendent représentés les régions du Nord seront dans l’obligation de se faire légitimer lors des différentes élections au lieu d’aller chercher leur légitimité à l’extérieur du territoire régional sinon au risque de disparaître dans les hôtels luxueux des pays européens. Suivez mon regard.
Je m’étalerai plus loin sur l’élection du gouverneur ou du président de la région.
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
Votre troisième audace c’est de changer le mode de scrutin de la présidentielle de 2018 à venir si Dieu nous prête vie jusque là, et faire élire le prochain président du Mali au Suffrage Universel Indirect à travers le Système des Grands Électeurs propre au cas du Mali (le plus connu est celui USA).
Déjà en 2008, dans le cadre de la Consolidation de la Démocratie au Mali initié par le président déchu Amadou Toumani Touré, j’avais proposé à la Commission Daba Diawara d’oser élire le futur président en 2012 au suffrage universel indirect. La commission Daba Diawara n’a pas retenu ma proposition, ni faire l’effort de répondre à ma lettre ouverte. .
Passé sous silence sauf pour les initiés, depuis peu, le Mali est passé, selon le nouveau découpage administratif, de 9 Régions (8 Régions plus le District de Bamako) à 20 Régions (19 Régions plus le District de Bamako) comme l’avait prévu l’ancien président Amadou Toumani Touré dans son discours à la nation malienne du 31 décembre 2010.
De par sa superficie, le Mali , une République Décentralisée et Indivisible de 20 régions ( 19 régions plus le District de Bamako) ,est très pertinent même si au départ de ma réflexion je ne voyais pas d’un bon œil ce découpage administratif prévu pour la simple raison que le Mali doit avoir des régions viables économiquement, socialement surtout culturellement pour amorcer un développement socio-économique rationnel. J’ai évolué là aussi dans ma manière de voir parce que le coup d’état du 22 Mars 2012 est passé par là, surtout les conséquences qu’il a engendrées.
Même la France trouve qu’elle a trop de régions d’où la nécessité de ramener le nombre à 10 ou 11 régions au niveau de la Métropole. Si l’idée faisait son chemin depuis un moment, Manuel Valls , le nouveau premier ministre , lors de son discours de politique générale, a mis le pieds dans le plat , en fixant le 8 Avril 2014, devant les élus de la nation, des dates.
La future élection présidentielle de 2018 au Suffrage Universel Indirect n’est pas une vue de l’esprit mais une audace démocratique dont le Mali pourrait se faire le champion en Afrique à la fin du quinquennat (2013-2018).
En 2018, si Dieu le permet, pour se faire élire à la présidence de la république du Mali, tout candidat à cette élection présidentielle doit former un ticket, dans chacune des 19 régions plus le district de Bamako, avec une personnalité qui ambitionnerait à son tour d’être président ou gouverneur d’une des 20 régions existantes. Un candidat à la présidentielle en 2018 qui n’arriverait pas à monter un ticket dans une région des 20 régions données serait automatiquement éliminé de la course à la présidentielle, et cela sera inscrit dans la constitution malienne. Comment prétendre à la fonction suprême si on est incapable de former une liste dans une région quelconque du Mali ?
Le ticket sera une liste composée de futurs conseillers ou députés régionaux. Sur cette liste, en plus des futurs conseillers ou députés régionaux, on aura, sous forme de colistier, en tête d’affiche le candidat à la présidentielle du Mali et le candidat à la présidentielle d’une région donnée.
Ainsi, le ticket qui arrivera en tête dans une région se verra accorder la majorité absolue pour éviter tous les tiraillements et marchandages ou calculs électoraux d’après scrutins.
Voir tableau construit sur la base des derniers chiffres du ministère lors de l’élection présidentielle de 2013 et concerne les 9 régions (8 régions plus District de Bamako) dans un tableau explicatif et méthode de calculs.
Régions |
Inscrits |
Nombres de Députés ou Conseillers par Assemblée Régionale |
Les Grands Électeurs |
Bamako -District |
1049728 |
55 |
11 |
Kayes |
801478 |
47 |
7 |
Koulikoro |
9508864 |
52 |
9 |
Sikasso |
1168981 |
58 |
12 |
Ségou |
1028671 |
54 |
10 |
Mopti |
935080 |
51 |
8 |
Gao |
261951 |
32 |
4 |
Tombouctou |
332697 |
34 |
5 |
Kidal |
35095 |
25 |
3 |
Totaux |
408 |
69 |
PS:
Le nombre de députés régionaux par assemblée régionale a été calculé arbitrairement à partir du nombre des inscrits (35 095 personnes) dans la région de Kidal.
En conséquence, le Mali aura le choix entre un Collège Électoral composé de Conseillers ou Députés régionaux (408) ou un Collège Électoral composé des grands électeurs (69) élus par les députés ou les conseillers régionaux.
Quelque soit le choix du collège électoral, le président sera élu au Suffrage Universel Indirect par un Collège Électoral dont le nombre de votant est connu d’avance et ne souffrira d’aucune transhumance politique puisqu’il sera pris soin de l’inscrire dans la Constitution de son interdiction pendant la législature en cours. Cela mettra fin au nomadisme politique et les combines électorales connues jusqu’à là au Mali. Et pour être élu président de la république en 2018, il faudra avoir la majorité absolue des députés régionaux ou la majorité des grands électeurs
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
L’élection du président au Suffrage Universel Indirect en 2018 permettra de réduire le nombre de structures ou institutions s’occupant de l’organisation des élections au Mali. Il permettra de mettre fin à la concurrence entre la CENI et le Ministère de l’Administration Territoire compétent ainsi que toutes les autres structures en charge des élections. Ce qui permettra d’éviter la cacophonie dans l’annonce des résultats comme cela a été le cas lors du premier tour en 2013. D’ailleurs, pourquoi ne pas revenir à la vieille méthode où le Conseil Constitutionnel valide ou entérine tout simplement les résultats annoncés préalablement par le Ministère Compétent en chargé de l’organisation des différentes élections.
Le retour à la vieille méthode réduirait à la fois les coûts d’organisation des élections et considérablement le nombre d’observateurs étrangers car le Mali n’aura plus que 20 circonscriptions électorales pour les élections présidentielles , ce qui éviterait là aussi la cacophonie entre les représentants des ONG ou d’autres structures ou institutions , toutes pressées proclamer la validité ou la transparence du scrutin, avant l’annonce des résultats car dorénavant on sait par avance le nombre de votant ( 408 ) ou ( 69) à l’intérieur du collège électoral voire le nom et le visage des votant.
Les autres avantages sont les suivants :
- Fin de la pléthore de candidature. Pour être candidat à la présidentielle malienne, il faut être capable de former un ticket dans chacune des 20 régions du Mali sinon on est éliminé de la course à la présidence.
- Tout candidat à la présidence du Mali sera dans l’obligation de sillonner chacune des régions, surtout de construire un programme régional avec la liste de celui qui voudrait être gouverneur ou président d’une région comme colistier. Du coup, on créée une démocratie participative de proximité et sous l’œil vigilant des électeurs régionaux.
- Fin des contestations des résultats car tout se passera au niveau régional. Ainsi, après les interventions des commissions et autres, ou tout autre recours et peu importe le temps que cela prendra, une fois donné les résultats définitifs promulgués, tout le monde doit les respecter,
- Fin de candidats sans partis,
- Fin progressive des financements extérieurs des élections au Mali, d’où un certain acquis de la souveraineté du pays, et fin des diktats des financiers à propos des élections,
- L’avantage le plus important sera la fin des groupes, armés ou pas qui revendiquent des légitimités illusoires sans aucune assise territoriale. etc,
Faire de la région, la collectivité Territoriale, lieu de tous les débats, suppose qu’il faudra mettre
fin au cumul des mandats électoraux pour plus de visibilité et la promotion et l’émergence d’un renouvellement de la classe politique avec l’arrivée des jeunes. Dans cet élan, il faudra aller plus loin et supprimer un échelon administratif au Mali. Je pense déjà la suppression de l’échelon du Cercle, et ne conserver que les échelons de la région, des communes au niveau du Mali.
Enfin initier des fêtes d’indépendance tournantes dans les chefs lieux de région de sorte à rénover et les réhabiliter les infrastructures essentielles des capitales régionales qui mettrait fin à l’exode rural puisque les chefs lieux des régions auront les mêmes infrastructures pour lesquelles la jeunesse régionale voudrait émigrer vers la capitale.
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
Votre plus grande audace, les semaines, les mois et les années à venir, de ce quinquennat sera de vous attaquer à la forteresse de l’école malienne. Il faudra prendre à bras le corps si vous voulez que l’École malienne , comme l’avait annoncé le 21 Septembre 2013 lors de son premier discours à la nation le président élu Ibrahim Boubacar kéïta à la veille du 53ème anniversaire de l’indépendance du Mali, reste à l’école et non dans la rue, surtout si votre gouvernement désire ardemment mettre fin aux achats des diplômes, aux commerces des épreuves des examens surtout œuvrer pour donner à l’école malienne son renom d’antan .
D’abord, d’où viennent les maux de l’école malienne surtout ceux de l’enseignement supérieur ?
D’entrée, je dirais que l’école malienne est malade de toutes ces personnes qui ont pris la décision de créer par la Loi 93-060 de Septembre 1993, une université sortie de nulle part et la servir sur un plateau d’argent aux étudiants, surtout à l’AEEM (Association des Élèves et Étudiants du Mali), parce qu’ils auraient participé à la chute du régime de Moussa Traoré. De cette décision imbécile est née les sources de la crise qui traversent l’école malienne, surtout celle de son Enseignement Supérieur.
Pour rappel, ces hommes politiques d’alors, qui ont pris cette initiative sans en mesurer toutes les conséquences, ont oublié que le Mali, ancienne colonie française, n’a pas une culture universitaire. Comme la France, le Mali a plutôt une culture des grandes écoles. C’est cette culture des grandes écoles qui a fait la renommée du Mali. Ne pas prendre cela en compte explique les différents problèmes qui traversent l’école malienne.
L’université est le lieu d’apprentissage des connaissances car les diplômes (DEUG, LICENCE, MAITRISE, DOCTORAT) n’ont jamais une finalité professionnelle mais un moyen de préparer des concours pour accéder à la fonction publique en France comme au Mali.
A la fin des années 70, un tsunami de jeunes bacheliers, les enfants de la classe ouvrière et moyenne française, est arrivé en masse dans les universités françaises. Certes une véritable fierté à la fois pour les parents et pour les jeunes eux mêmes mais c’était oublier que les universités françaises n’ont pas été créées pour former comme les universités anglo-saxonnes pour accéder directement à un emploi à la fin des études .En France, après un diplôme (Deug, Licence, Maîtrise, DEA, Doctorat), l’étudiant diplômé présentait un concours pour entrer dans la fonction publique. Par contre, à la sortie des grandes écoles françaises ou maliennes, ce sont les entreprises qui faisaient la queue pour les recruter.
Dans les années 80, la France a été confrontée aux problèmes d’emploi de ces jeunes diplômés de ses universités. Il a fallu inventer différents diplômes pour taire la grogne.
Le Mali est confronté, dès la création de l’Université du Mali, aux mêmes problèmes que la France a connus car les politiques ont pensé que créer l’Université du Mali calmerait la jeunesse malienne c’était sans oublier les problèmes que cela engendrerait faute d’anticipation, surtout fautes de moyens matériels, financiers, et sans compter le manque criant d’enseignants destinés à l’enseignement supérieur même le TOKTEN n’est pas arrivé à corriger ce manque. Vingt années après, ces mêmes responsables politiques perpétuent les mêmes erreurs. Quelles idées de transformer les grandes écoles en facultés, et plus tard ces mêmes facultés en Universités ? En transformant les différentes facultés en universités ces dernières années, ce qui ne règle en rien les problèmes (manques d’enseignants, d’infrastructures matérielles, surtout financières, inscriptions pléthoriques dans les universités), ces politiques ont simplement déplacé les problèmes dans ces différentes universités crées. Surtout quel manque de vision concernant la création de l’Université de Ségou.
L’école malienne est malade de toutes ces personnes qui vont de séminaires en séminaires, de conférences en conférences, de tables rondes en tables rondes, empochant de gros perdiems pour y trouver des solutions alors que ce sont ces mêmes personnes, pour une grande partie d’entre elle, ont mis en place un système mafieux basé sur la corruption pour leur permettre de financer les études de leurs progénitures envoyée étudier ailleurs sauf au Mali. La corruption , qui gangrène le milieu scolaire et érigée en système, arrange tout le monde car une partie des enseignants maliens, ayant envoyé leurs enfants comme la bourgeoisie bureaucratique malienne, a besoin de l’argent de cette corruption pour financer les études de leurs progénitures qu’ils ont préférées envoyer en dehors du pays (Europe, Maghreb, Canada, etc ) d’où ce bras de fer incompréhensif , durant la transition, entre les enseignants du supérieur et leur ministre de tutelle à propos des heures supplémentaires , et sans oublier, depuis un certains moment, le fameux système de 75000,00 Francs en place dans certaines universités maliennes. Sinon comment comprendre, outre les heures obligatoires à dispenser dans l’année universitaire, certains enseignants se retrouvent avec plus 600 voire plus de 1000 heures supplémentaires (on annonce même que certains enseignants arrivent à cumuler 3000 heures supplémentaires au cours de l’année universitaire). Ces heures supplémentaires sont généralement dispensées par des amis ou connaissances sans niveau requis pour enseigner dans une faculté, et ensuite on se partage les gains de ces heures supplémentaires d’où ce conflit qui défraie l’actualité universitaire à propos des heures supplémentaires. Ce copinage d’intérêt est aussi le fruit de cette opposition larvée entre les diplômés maliens formés dans les pays de l’Est et ceux formés en Occident. Cette opposition sournoise entretient un copinage d’intérêt qui gangrène le milieu. On donnera plus d’heures supplémentaires à des personnes qu’on connaît qu’elles soient qualifiées ou pas cela n’a aucune importance. Le plus important, c’est l’argent des heures supplémentaires que l’on se partage qui importe. Les montants des sommes énormes déboursés pour les heures supplémentaires plombent les financements de l’enseignement supérieur du Mali.
L’école malienne est malade de toutes ces personnes , chargées d’instruire les enfants maliens alors qu’elles (ces personnes, piliers de l’école malienne), ont érigé la corruption en système avec la cupidité des étudiants eux mêmes en plus de la duplicité de l’AEEM .Sinon comment expliquer le train de vie de certains responsable de ce syndicat étudiant qui défend tout sauf les intérêts des étudiants et élèves du Mali qu’ils sont supposés représenter. Ces responsables de l’AEEM poussent, en catimini, les étudiants et élèves à la grève, et négocient- en sous main avec les responsables des facultés ou des ministères contre des billets de banque pour arrêter les mêmes grèves qu’ils ont encouragées et commanditées. Les étudiants et élèves du Mali dénoncent la corruption et la mauvaise gouvernance , mais ils sont prêts , par tous les moyens pour aller en classes supérieures, corrompre les enseignants parce qu’ils ont des parents fortunés (bourgeoisie bureaucratique ou parents commerçants) – qui se sont enrichis par la corruption – ou par des parties de jambes en air pour avoir de meilleures notes .Ce sont ces mêmes jeunes, exigent vis à vis de leurs ainés, mais avec des diplômes achetés, prétendent diriger le Mali du XXIème siècle.
L’enseignement supérieur malien est malade du monopole syndical détenu par l’AEEM, seul syndicat dans les lycées et les facultés maliens. Comment l’AEEM, unique syndicat estudiantin, peut il donner des leçons de démocratie, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption et refuser le pluralisme le fondement même de la démocratie. Ce sont ces mêmes qui voudraient que l’on leur laisse le futur du Mali alors que l’université est le lieu même du pluralisme qu’ils refusent à d’autres étudiants qui ne sont pas d’accord avec eux.
L’école malienne est malade ces vingt dernières années, surtout son enseignement supérieur, car elle est devenue une marchandise aux mains des promoteurs d’un nouveau genre pour la simple raison qu’ils ont des finances et cela avec la complicité des enseignants prétendant être mal payés. Ces enseignants désertent l’école publique, tout en surveillant comme du lait sur le feu leur compte bancaire pour savoir si le gouvernement a fait le virement du mois de leurs salaires, mais s’investissent plus dans les établissements privés.
Au départ de ma réflexion des vingt dernières années sur l’école malienne surtout concernant l’enseignement supérieur, j’optais pour la fermeture complète des universités maliennes parce qu’il y a un manque criant d’infrastructures (logistiques, matériels) surtout un manque criant d’enseignants habilités à enseigner dans les facultés. Outre ces manques et insuffisances, le Mali n’a pas une culture universitaire mais plutôt une culture des grandes écoles qui a toujours fait sa réputation.
Avec le recul, je trouve que ma proposition était extrême et qu’aucun dirigeant malien n’accepterait d’aller dans ce sens. A défaut de les fermer , il faut dissuader les jeunes maliens à s’orienter massivement dans les universités et leur proposer des formations mieux adaptées à la situation du pays surtout des formations diplômantes attrayantes et surtout les encourager à créer leur propres entreprises en créant un environnement financier, matériels et des structures d’accompagnement pour les y encourager dans ce sens. Pour cela, il faudra revenir d’abord à l’ancien système des grandes écoles et de leur fonctionnement à la malienne.
Pour attirer moins d’étudiants dans les universités maliennes, il faut augmenter les frais d’inscription et de scolarité. D’un autre côté, il faut proposer des bourses attrayantes pour les diriger vers les Instituts universitaires régionaux.
Ces instituts universitaires régionaux , présents dans chaque région du Mali prenant en compte la spécificité de chaque région , accueilleront les jeunes bacheliers pour une formation professionnelle diplômante de deux ans, et des jeunes diplômés du DEF pour une formation professionnelle diplômante de quatre ans car, tout le monde semble oublier, le Mali regorge de nombreux jeunes diplômés du DEF qui sont laissés pour compte ces vingt dernières années et qui forment la masse des activités informelles à Bamako . Ces laisser pour compte doivent avoir une deuxième chance dans des formations diplômantes, surtout les y encourager à créer eux mêmes leurs propres sociétés ou entreprises dans les secteurs de l’informatique, du bâtiment, de l’électricité, peinture, plomberie, etc, car un Mali émergent à besoin de ces activités délaissées car pratiquées de manière informelle qu’il faudra organiser.
A défaut si le pays n’a pas les moyens financiers de créer ces instituts universitaires, on pourrait créer le modèle de l’ECICA (École Centrale pour l’Industrie le Commerce et l’Administration) dans les 19 autres régions du Mali en prenant en compte leur spécificité .En gros, il faut éviter de créer dans les régions les mêmes enseignements.
Monsieur le Premier Ministre du Mali,
Pour terminer, je prends la balle au bon et rappeler le discours d’investiture du 19 Septembre 2013 du président élu lorsqu’il parlait de l’unité africaine. Et depuis ce discours, je me prends à rêver de voir renaître la Fédération du Mali à laquelle s’ajouterait la Guinée avec lequel la Mali a une communauté de destin.
Je rêve de voir cette fédération du Mali, composée du Mali, du Sénégal et de la Guinée d’aujourd’hui construite sur de nouvelles bases fonctionnant comme le BENELUX à l’intérieur de l’Union Européenne. Le Conseil de l’Entente existe à l’intérieur de la CEDEAO, la nouvelle Fédération du Mali (Mali, Sénégal, Guinée), trois pays ayant une même communauté de destin peuvent aussi exister au sein de la CEDEAO. La nouvelle fédération se fera dans le cadre de l’Aménagement du territoire malien et permettra de faire du Mali par exemple un HUB aérien car le pays a sept frontières ce qui n’est pas négligeable, surtout permettra au Mali d’être désenclavé sur le plan aérien surtout maritime.
Dans cette nouvelle fédération, plutôt une confédération de destin, chacun des trois accepterait de céder une partie de sa souveraineté pour son bon fonctionnement car cela est inscrit dans la constitution malienne comme guinéenne.
Monsieur le Premier Ministre, Merci de m’accorder le temps de lire ma lettre ouverte.
Une contribution de Mr Doucouré Mohamed Bachir Sr (pour maliweb.net)
Toulouse (France)
Consultant In dependant PNUD/BM/BAD
Courriel: mohamedba@hotmail.com
Oui il faut transférer la capitale à Mopti, vue sa position centrale car plus proche du Nord. Il faut aussi changer le nom Mali qui semble porter malheur. Au premier abord il faut un reformatage de l’Homme malien.
Mr Doucouré en vous lisant, j’ai appris plein de chose. D’abord l’idée de changer de capital est bonne mais pas urgente. Elle reste à mûrir pour être appliquée à moyen terme. Avant ce changement de capital, des actions concrètes d’aménagement de l’existant peuvent se faire surtout par l’éducation de la population. A Bamako règne l’indiscipline, l’incivisme. Aucun respect de bonne conduite. Tout le monde est gonflé car en cas d’infraction soit le contrevenant donne 1000f au policier, soit il appelle quelqu’un de haut placé qui intervient . Certains vont jusqu’à dire au policier qu’il se fatigue pour rien car son véhicule lui sera ramèné à la maison par son propre chef. Bamako est sale. Je dirai que c’est l’une des capitales la plus sale d’Afrique . Des ordures partout, des toilettes qui débouchent directement dans les caniveaux. Le fleuve Djoliba au niveau de Bamako pollué par des immondices et déchets des hôtels riverains, des industries riveraines aussi. Avec tout ça on dit qu’on est musulman alors qu’on est entrain en longueur de journée de souiller son voisin. Toutes les maladies comme le paludisme, les diarhés sont issues de ces saletés . Donc il faut de la discipline dans le pays.
En terme de décentralisation votre idée est très bonne, et cela peut être mise en application à court terme s’il existe vraiment la volonté politique d’aller dans ce sens.
Le mode de scrutin comme les grands électeurs peut être aussi efficace comme vous le dites. Cela conduira à une certaine légitimité et une plus grande visibilité .
Pour ce qui concerne l’école, il faut vraiment des formations professionnelles qui répondent aux besoins du pays. Vous avez raison car l’université depuis sa création ne fait qu’accroître le nombre de chômeurs . Déjà même ces soit disants diplômés n’ont aucun bagage intellectuel. Un sortant de la faculté de droit ne peut pas t’alligner cinq phrases correctes. Depuis la chute du régime GMT, l’école malienne est malade. Aucun niveau intellectuel des sortants.
Bref, beaucoup de choses à panser.
Pour le fédéralisme, cela relève un peu de l’utopie de votre part car lorsqu’on ne parvient pas à s’entendre nous mêmes dans notre propre pays, comme demander aux autres de s’ajouter à nous pour diriger ?
Je m’arrête là car il est 1h30 du matin. J’ai du boulot demain. On y reviendra sur votre proposition qui méritent beaucoup de débats pour que notre Mali devienne émergent pour le bonheur du peuple
Salam
Très bonne idée à débattre démocratiquement ça fait partie des solutions parce que le gouvernement central est déconnecté de la réalité
Mr Doucouré, vous avez de la vision. Je vais revenir là dessus. Merci
Le Mali a des priorité plus importantes que de changer de capitale.
Ce Mr Doucouré Mohamed Bachir délire vraiment.
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