L’évidence nous révèle que depuis des années la gouvernance au Mali est calquée sur un modèle de jeu de Ping- Pong entre nos leaders politiques. La concentration du pouvoir et la gestion des organes de l’État par des individus soucieux de leurs intérêts communs, est la triste réalité. Le pays fut la non seulement proie d’une gestion calamiteuse, le manque d’éthique, mais aussi bien l’épicentre de la corruption.
Au regard de tous ces maux, votre sursaut dans la gestion du pays fut salutaire et bien reçu par la majorité de la population. Suite à vos discours époustouflants sur la bonne gouvernance, la justice sociale beaucoup se dressèrent au gardez-vous pendant que d’autres demeurèrent méfiants pour la lutte d’une ère nouvelle.
Cependant, le Mali reste malade et les maux tant décriés par vos soins existent, nonobstant votre prise du pouvoir par la force. Au fil des jours, nous constatons toujours la corruption à tous les niveaux de l’État, aussi bien que l’incurie et l’incompétence des dirigeants militaro-politiciens. Les convulsions sociales et militaires continuent de persister. Le pays en un temps record est mis sens dessus dessous. Les droits fondamentaux, humains et démocratiques sont toujours violés et foulés à terre. Clanisme, népotisme et nominations gratuites dénoncés par la junte au lendemain du coup, font toujours le trait de l’armée malienne. Manifestement, les différents comportements de l’armée fendent le crane du peuple malien. En effet, au lieu de se lancer dignement dans la reconquête du Septentrion malien, le citoyen lambda se questionne sur le rôle réel de notre armée.
Cette armée s’octroie illégitimement aujourd’hui des missions qui ne lui ont jamais été assignées par la Constitution : arrestations arbitraires, menaces à la quiétude du peuple, humiliation de toute personne qui critique ou s’oppose aux idées de l’armée, nominations gratuites des officiers supérieurs… De surcroît, l’armée chamboule tout sur son passage. Elle fait les choses suivant ses intérêts, son gré ou son bon plaisir. Elle se croit au-dessus de la loi. Un tel acte n’est qu’un appel au prétorianisme et donne raison aux partenaires internationaux que l’armée doit impérativement regagner les casernes.
Mr Sanogo, bien vrai que depuis un bout de temps, vous vous présentez en chantre de l’anti-corruption, de la justice sociale et le redressement de la démocratie et celui de l’État, la majorité de vos décisions et actes nous prouve le contraire aujourd’hui. Ce qui se passe actuellement au Mali est inacceptable et écœurant. Rien ne va ! La situation est chaotique et déconcertante. Malgré tout, l’armée est toujours en fuite.
Dans ces conditions, est-ce que le peuple malien doit réellement compter sur son armée ? Surtout dans un monde imprévisible où des menaces asymétriques prennent naissance ou se développent de façon continue et imprévue ?
Mon Capitaine, vous ne serez jamais en mesure de redresser la démocratie si vous ne respectez les principes de la démocratie. Reconnaissez qu’une démocratie ne peut se maintenir ou se redresser que si ses piliers fondamentaux, comme la liberté d’expression, de mouvement et le respect des droits fondamentaux de la personne humaine sont respectés aussi par les gouvernants et les gouvernés et cela y compris l’armée. Surtout comprenez qu’une démocratie ne peut réussir que si l’institution militaire se mette à la disposition et au service des autorités légitimes et de son peuple.
Indiscutablement, le peuple malien se réveille. Même si c’est à pas de caméléon. La chanson de Roberto Magic System et la résistance à la tentative d’arrestation (sur des bases non fondées) de Madame Maiga Sina Demba témoignent que le réveil du peuple est en gestation. Car, il a assez attendu. Il a assez avalé les discours creux et démunis d’engagements. Le peuple malien est las de se voir comme la victime de la musculature de son armée. Honte à l’armée ! Et le peuple se rend compte chaque jour du caractère ni révolutionnaire, ni réformateur du coup d’État du 22 mars. Tout n’est que faux-semblant. Mais tout ressemble à une pièce de théâtre entre les militaires et les partis politiques. En plus, le peuple malien est fatigué des tiraillements entre les militaires. Au lieu d’une guerre entre bérets verts et rouges, le peuple attend une lutte contre les bérets du désert.
Comprenez que de nos jours, on ne peut plus se faire valoir par la force, ni se faire respecter par le bout de la baïonnette. Comme le dit un adage célèbre, « le pouvoir se sert de la baïonnette, mais le pouvoir ne s’assoit pas sur la baïonnette ». L’heure n’est plus à ça. L’homme moderne a besoin d’actions pour se faire respecter. Ainsi les valeureux militaires, comme le General Soumaré, Diby Silas Diarra, Thomas Sankara nous reviennent à l’esprit à cette occasion, afin de vous donner des conseils d’outre-tombe sur le rôle du militaire envers son peuple. Comprenez que le moyen le plus fort pour vous et l’armée de redorer le blason est la reconquête du nord pays. L’heure est grave ! Le peuple malien n’est plus intéressé par des critiques à l’endroit des précédents régimes. Donc, pour éviter d’être sur le banc des accusés de l’histoire, vous devez vous souvenir de vos missions régaliennes et ses multiples percepts :
1- Vocation et vision vont ensemble et de façon très harmonieuse.
2- A chacun sa mission ! Il revient au politicien de faire de la politique, à l’enseignant d’enseigner, à l’étudiant d’étudier, au comédien de faire de la comédie,…. et au soldat d’être au front,…
3- La reconnaissance de notre mission personnelle n’a nullement besoin d’une révélation divine. Bien qu’elle puisse se présenter sous plusieurs formes, notre mission personnelle doit se caractériser d’un idéal à suivre, un objectif à atteindre, et un amour fort et solide pour ce que nous aspirons.
4- De la magnitude et la véracité de notre mission peuvent générer un sentiment de peur, d’espoir et d’enthousiasme. Malgré le profil confus de notre mission, nous ne devons en aucune manière se départir de nos taches patriotiques.
5-Bien vrai que la traversée puisse souvent apparaitre avec des hauts et des bas, la mission doit être continue, incontournable et intransférable a quelqu’un d’autre.
6- Être fidèle à notre mission n’est qu’un des moyens les plus nobles pour nous faire une sagesse de l’âme qui servira de source pour des décisions dignes de notre image Il n’y est plus de respectable et digne que de suivre notre propre mission. L’accomplissement de notre mission nécessite un engagement total et inconditionnel, qui ne peut s’effectuer que par amour de la dite mission. Ainsi, nous devons garder jalousement notre passion et continuer à la chérir car elle pourra être source de grandeur.
7-Malgré la nature de notre mission, nous ne devons ni nous en démarquer, ni chercher du secours. Nous devons toujours suivre notre vocation, c’est la voie de l’honneur.
Manifestement, l’inventaire des différentes éventualités dans le cadre de la libération du nord nous rassure que le sort du Mali est dans ses propres mains. Du moins, Je dirais dans les mains de l’armée malienne après une déception infligée par L’ONU au peuple Malien, qu’allez-vous faire maintenant ? Surtout que vous aviez tant crié sur tous les toits afin d’avoir des soutiens ?
Au-delà de tout cela, il est important que vous vous rappeliez de ce que vous aviez promis au peuple. Ne soyez pas un habitué du pouvoir, car il est faux et dissuasif. Et vos frères d’armes qui ont mal compris cette notion et tenu mordicus aux attributs du pouvoir, ont soit terminé minables ou y ont péri. Les exemples les plus récents sont ceux du General ATT, Lieutenant-colonel Mamadou Tanja, Capitaine Moussa Dadis Camara, General Robert Gue, et le General Moussa Traore. Surtout, évitez de passer du soldat glorieux au soldat déchu ! Évitez de passer du soldat quasi-unanimement célèbre au soldat polémique ! Élevez-vous sans vous évader. Restez le soldat victorieux en vous illustrant dans la défense nationale, le bonheur du peuple et le salut de la république.
Mr Sanogo, l’armée doit libérer nos terres car le peuple malien l’entretient et la paye pour la défense nationale, non pas pour renforcer la complaisance de l’uniforme. Sachez que cette guerre n’est nullement une simple guerre mais une guerre qui doit être vue à sa qualité intrinsèque. Une guerre qui servira à renforcer sinon ré-établir la grandeur du Mali, aussi bien une guerre qui sera vue comme une base pour la restitution des droits de l’individu et la remise au respect des valeurs et de la dignité de notre très cher pays. Non loin aussi, une guerre de domination ou un coup d’arrêt a aucune ethnie vers son épanouissement et ses moyens de progrès. Mais, cette guerre doit surtout être une guerre contre la demande d’Independence d’une minorité face à une majorité sédentaire non avisée et ni consultée.
Sidy Danioko
Les Maliens qui ne sont pas plus belliqueux que d’autres, savent absolument TOUT de la négociation avec les dirigeants du MNLA et d’Ançardine pour l’avoir pratiquée jusqu’à L’INDIGESTION depuis des décennies. Il est vrai que les rebelles d’alors – dont nombre sont toujours là – étaient engagés sous d’autres étiquettes, dans des configurations d’alliances différentes mais le résultat a été invariable : ni les accords, ni les concessions, ni la décentralisation, encore moins l’impunité tacite octroyée n’ont réussi à empêcher les mêmes protagonistes de tirer tout le profit possible des avantages concédés puis de reprendre les armes à la moindre occasion et de tuer pour imposer des vues de plus en plus maximalistes jusqu’à cette ultime fiction d’un Etat indépendant sur un territoire où ils sont ultra-minoritaires.
Oui, l’armée malienne ne doit plus compter que sur ses propres forces pour récupérer à la sueur de son front, ce qu’elle aura perdu à la vitesse de ses jambes. Aide-toi, le ciel t’aidera a-t-on coutume de dire. C’est tout le Mali qui sera donc derrière son armée pour laver l’honneur souillé de la patrie. En déclenchant les hostilités face à ces illuminés jihadistes, le Mali ne sera jamais seul dans son combat. Des pays comme le Nigeria, le Niger et l’Afrique du Sud ne resteront pas insensibles à son combat.
D’autres pays africains, conscients du mépris de la communauté internationale face au drame de tout un continent, sauront se mobiliser et nous aider. Mais on n’a plus le choix, malgré nos lacunes diplomatiques et communicationnelles, malgré la déchirure politique, malgré la crise de trésorerie, il nous faut nous résigner à aller au combat. Un combat pour l’honneur et la dignité retrouvée. Un combat qui fera que le Mali sera de nouveau respecté et craint.
Avec le double langage diplomatique actuel, ne pas agir c’est accepter de fait la partition du pays. Attendre encore des mois, c’est permettre à cette énigmatique communauté internationale de nous amener vers des négociations biaisées qui consacreront la dislocation du pays pour aller vers un fédéralisme suicidaire. Armée malienne, la balle est dans ton camp. A toi de donner tort à tous ces spécialistes te décrivant comme moribonde et inefficace. A toi de te montrer à la hauteur de la grandeur de ce Maliba très mal en point.
Sidy, tout est dit et bien dit…. mais le plus dur reste a voir a savoir que Kaya sanogo…. souleve remue ses fesses… et se decide a retourner au nord qu’il a fui …sans plus attendre la CEDEAO qu’il a combattu bec et ongles…
Vous n’avez pas mal parlé. juste des conseils a notre frère SANOGO.
Je connait Sanogo il est atentif et ecoute les gens.
Merci monsieur le journaliste. Faisons confiance à notre armé.
Monsieur DANIOKO. Tu es vraiment courageux.
Mais, je crois que tu n’as pas toutes les cartes en mains pour un tel discours. ATTENTION!!!
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