Nous avons appris avec soulagement la nomination d’un syndicaliste avéré comme vous à la tête du département de la Culture. Une de vos priorités serait, je crois de bâtir une industrie culturelle digne de notre pays. Celui des grands hommes de culture et d’histoire. Comme l’a dit monsieur le Premier ministre, le Docteur Cheick Modibo Diarra, il est venu pour travailler, pour bâtir un nouveau Mali avec des hommes nouveaux capables d’apporter leurs petites pierres à la construction nationale. Je pense que le nouveau ministre ne doit pas ignorer ce slogan. Lui, en tant que syndicaliste, il doit comprendre que la culture malienne est victime de ceux qui la gèrent. Ceux-là mêmes qui ont bâti un empire sur l’injustice, le népotisme et la partialité.
Comment va-t-il bâtir cette industrie culturelle, le meilleur maillon de développement de notre nation, avec des hommes qui veulent vivre de la culture et non qui la font vivre. Monsieur le ministre, je sais que vous ne vous apprêtez pas de construire cet édifice de la culture malienne sur des bases déjà galvaudées. Le vent du nouveau changement amorcé par le docteur Cheick Modibo Diarra doit apporter aux artistes et aux opérateurs culturels de ce pays espoir et réconfort moral contrairement au passé.
Le soulagement des artistes et des opérateurs culturels à l’avènement de la démocratie n’a été que de courte durée, comme le proverbe bamanan dit “sosoro tara, sosoro nana. “Ce qui veut dire que le système est resté le même .Je me pose la question, quand est-ce que le changement tant espéré sera opéré, lorsque les différents ministres qui se sont succédés à la tête du département de la culture ont toujours gardé ces mêmes équipes dans tous les régimes à savoir :celui de Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et maintenant celui de la transition. IL me semble que les autorités de ce pays n’accordent pas l’importance requise à la culture qui, du reste, est le socle du développement d’une nation forte, digne et respectueuse de son passé. Un grand philosophe chinois disait : Que lorsqu’un Etat chute politiquement, il peut se redresser, s’il chute économiquement, il peut encore se redresser, mais s’il chute culturellement, c’est la dérive totale.
Monsieur le ministre, je voudrais vous demander d’aider monsieur Cheick Modibo Diarra à réussir sa mission, celle de conduire notre pays vers des lendemains meilleurs fondés sur des hommes capables, intègres et soucieux de l’étique et des intérêts du pays.
Regardez donc bien autour de vous pour choisir vos collaborateurs, ceux dont les conseils éclairés vous guideront à mieux cerner la chose culturelle avec toutes ses composantes.
Votre rencontre avec le monde de la culture nous a édifiés sur vos intentions, vos projets notamment, la création d’une confédération des artistes à l’image des grands regroupements syndicaux. Belles initiatives, certes, mais qui doit s’appuyer sur une meilleure connaissance des différentes associations et des hommes qui les animent. Faites donc en sorte que vous connaissiez la mentalité de ces hommes et de ces femmes dont certains sont loin et très loin de ce combat que vous allez mener pour le bien-être et le bonheur des artistes. Il s’agit de tous ceux qui sont à vos portes pour demander de l’argent pour organiser des concerts au nom de leurs associations, de ceux qui ont des yeux de bois pour ne pas voir la pertinence des projets soumis à l’Union Européenne par le biais du PADESC, de ceux qui vous conseilleront toujours d’être à l’écoute des acteurs culturels qui ne se gêneront pas pour vous dire la vérité sur la réalité du monde de la culture malienne. Ils vous diront toujours non, ne les écoutes pas ! Ce sont des drogués, des analphabètes, des ignorants comme si eux qui vous conseillent travaillent à autre chose que sur l’intérêt.Vous avez déjà bien débuté. Faites en sorte monsieur le ministre que vous convoquiez tous les acteurs culturels pour parler de leurs problèmes, de leurs projets et de l’avenir de la culture de notre pays.
Soyez donc monsieur le ministre un espoir pour les hommes de culture de ce pays. N’en soyez pas un fossoyeur
Extirpez-y les mauvaises graines, et semez celles qui pousseront demain pour nourrir l’art et la culture du Mali. Faites aussi en sorte que l’argent que nous donne l’Union Européenne ne lui soit plus retourné sous le prétexte fallacieux que les projets ont été montés ou qu’il n’ya pas d’acteurs culturels capables de concevoir et de monter de bon projets.
Faites enfin en sorte monsieur que le ministre, votre regard soit porté sur les Commissions d’évaluations de ces projets qui sont taillées sur mesure et qui obéissent non pas aux critères vrais d’éligibilité, mais à la volonté des commanditaires. Bonne chance monsieur le ministre
Souleymane Cissé, artiste auteur scénariste
Tél : 00223 76-37-91-80
00223 63-51-77-06
Dans cette lettre je ne vois que des critiques. L’auteur n’a pas éclairé la voie au ministre pour qu’il s’en sorte. On voit bien qu’il ne comprend pas les problèmes de la culture malienne et par conséquent, il ne dispose pas de solutions. Je propose donc les solutions:
1. Faire adopter un document de politique culturelle qui sera accepté par les bailleurs.
2. Réorganiser le cadre règlementaire et législatif.
3. Réorganiser les 4 programmes du ministère en conformité avec la politique culturelle.
4. Utiliser les jeunes cadres qui ont une notion des industries culturelles et se débarrasser du personnel non nécessaire recruté récemment et ne disposant d’aucune compétences culturelles;
5. Former les agents du ministère aux nouveaux concepts;
6. Faire appel aux experts pour mettre le Mali au même niveau que nos voisins;
7. Se faire entourer par des vrais conseillers et non des littéraires. Pour cela je propose les 4 expertises suivantes: patrimoine, juriste (pour la réforme du cadre règlementaire, les conventions internationales et les questions de droits d’auteur), relations extérieurs (pour le partenariat), économiste (pour le développement des industries culturelles).
8. Nommer des cadres experts financiers à la division des finances et matériel;
9. Produire des données statistiques fiables et conformes aux normes sous-régionales et internationales;
10. Fusionner les DRC et les missions culturelles pour réduire les charges, les rattacher aux CADD;
11. Utiliser de façon judicieux le volet ‘autres dépenses” du ministère.
12. Rechercher d’autres partenaires
13. Faire des subventions d’état aux vrais acteurs culturels
14. Réformer le BUMDA pour y instaurer la confiance.
15. Orienter la culture et les acteurs culturels vers le professionnalisme;
Vous vouyez quel boulot !
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