Lettre ouverte à mon ami X

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Cher X.
Je te reviens aujourd’hui pour partager avec toi mon opinion sur les élections dans notre pays, le Mali, notamment l’élection présidentielle. D’emblée, je pense sincèrement que ce n’est pas très réaliste de convoquer le collège électoral pour le 7 Juillet 2013. Le temps me dure (je t’imagine d’ici me reprochant d’avoir  recommencé avec le vieux français) moi aussi, comme la majorité des Maliens, de voir le pays sortir rapidement de cette situation où le pouvoir n’en est pas vraiment un, parce qu’on ne sait pas qui en détient la réalité au plan national et quelle sera la durée d’une tutelle internationale qui ne dit pas son nom et à laquelle le grand «hippopotame» est bien assujetti; les deux scenarii revenant à la même triste réalité: l’absence d’autorité.
Franchement, si nous sommes dans la logique de faire des élections vaille que vaille dans le temps le plus bref possible, nous les tiendrons à la date du 7 Juillet et prendrons le risque d’en faire des élections bâclées aux conséquences imprévisibles. Si, par contre, à rebours de ce comportement hâtif, nous nous mettons dans la logique de recherche de solutions durables aux multiples maux qui minent notre administration étatique et aux innombrables problèmes qui assaillent les braves populations maliennes, la sagesse nous recommanderait alors de prendre le temps pour faire des élections qui seront peu ou pas contestées comme ce fut le cas il ya quelques mois seulement au Ghana.
Je me souviens d’Hampâté qui, s’inscrivant en faux contre cette assertion occidentale du «time is money»,  disait qu’ «en Afrique, on prend le temps de bien faire les choses». En effet, la vitesse n’est pas la précipitation. A mon sens, il serait raisonnable d’envisager le premier tour de l’élection présidentielle un peu plus tard que juillet, précisément, juste avant la prochaine rentrée des classes.
Si nous nous fixons un tel cap et que nous nous attelons d’ores et déjà à l’organisation technique en y mettant le génie malien auquel je crois dur comme fer, c’est bien le diable si le monde entier ne salue pas les élections que nous lui présenterons. Mais avec des ‘’si’’, bien plus que Paris seule, on peut mettre tout le Mali dans une bouteille.
Mais 14 500 000 Maliens aspirent à tout l’espace qui est le leur, c’est-à-dire 1 241 238 km2. Et des élections bien faites contribueront fortement au maintien de ces (7)  frontières infinies. Si nous en avons la volonté… Si on arrêtait avec les ‘’si’’ maintenant mon cher X pour nous mettre dès à présent à la préparation de ces élections qui ne seront que ce que nous voulons qu’elles soient! Prenons le temps de bien faire les choses comme nous l’a conseillé le patriarche, mais prenons-nous y tôt ! Avant de conclure, je t’informe que je suis en train d’adresser une lettre à notre ami commun Y.
Je vous en réserverai la primeur à toi et au Prétoire. Je te dévoilerai alors la part que notre parti, la Coream, compte prendre dans les élections générales à venir. Tu seras étonné.
A bientôt X!
Vive le MALI dans ses frontières intangibles !
Bamba Gagny KIABOU.
<kiabouka@yahoo.fr>

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