Lettre à Homo

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Comment tu vas mon homonyme ? Cela fait quelques semaines que je suis partie pour la fête dans ma ville, cette belle ville qui était un paradis pour moi, la ville arc-en-ciel je l’ai nommée.

Là où je jouais quand je portais la pointure 21.

Tu manques beaucoup à ma famille, tout le monde te demande (Päpä, Inah, Dede, Inaa, Abba, tonton, Madou ainsi que mes amis d’enfance).

Je suis en route pour Bamako, hâte de te voir pour te raconter tout ce que j’ai vu et attendu. Je t’écris cette lettre pour t’envoyer par e-mail car je sais pas si j’arriverai à destination, la mort est devenue une banalité ici, les gens n’ont plus peur de la mort, la ville est catastrophique, trop d’attaques, trop de morts, trop d’enlèvements, on se croirait dans un film et pourtant c’est la réalité.

Mon ami, ma ville est devenue un tombeau vide, l’ancienne belle cité que glorifiait le Mali est devenue un reflet du mal. Il n’y a plus de loi car c’est la loi du plus fort, je dirai de celui qui détient une arme ou celui qui effraie plus qui compte. Presque toutes les autorités ont fui, laissant les populations sans défense à la portée de la mort. C’est tellement désolant frère, que je retourne avec tristesse à la capitale où l’on se sent un peu en sécurité malgré sa mal-gouvernance persistante avec les mouvements des grèves, d’insécurité.

J’ai si mal pour ma localité, la grande ville a fait que beaucoup ont oublié d’où ils viennent, en pensant que la vie se limite à Bamako. Que dois-je faire cher ami ?

Le  premier article de la constitution du mali dit « La personne humaine est sacrée et inviolable.

Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de

sa personne ».

Je pense que selon l’article j’ai de quoi réclamer haut et fort pour notre bien être !

Avant cela, prions le bon Dieu pour qu’il sauve le Mali.

À bientôt j’espère avoir des solutions près de ton écoute.

À bientôt frère.

Ton très cher ami Ahmed Sagara

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