L’erreur fatale à ne pas commettre est de croire que la lutte du peuple malien est conjoncturelle.
Il s’agit d’une nouvelle ère.
Une ère de prise de responsabilité, de réveil culturel, de restauration de la dignité d’un peuple et de la redécouverte d’une identité perdue.
Nous avons goûté au fruit de la résignation pendant des décennies, et nous l’avons trouvé amère. Et dans l’épreuve de la faiblesse, de la médiocrité, dans la servitude, nous avons accidentellement goûté à nouveau au fruit de la dignité et de la liberté, et nous l’avons trouvé délicieux ; soudain nous nous sommes rappelés que c’est de cela que nous nous nourrissions.
Ironiquement, ceux qui nous ont servi tentent de nous arracher ce fruit de la dignité et de la liberté retrouvé. Qu’ils sachent que c’est une cause perdue à laquelle ils se livrent.
Vue à la loupe de la profondeur historique du Mali, ce n’est ni les larmes, ni la sueur ou le sang qui nous fera perdre cette dignité et liberté retrouvée.
Que les griots chantent à la gloire du peuple malien.
Que les enseignants démontrent que c’est la gloire du peuple malien.
Que les cultivateurs, les éleveurs, les artisans, les commerçants, les fonctionnaires, les syndicats, les activistes, les entrepreneurs ou les citoyens tout court, prouvent que c’est la gloire du peuple malien.
Rappelons-nous désormais que ce qui identifie c’est notre lutte. La lutte pour la dignité et la liberté. Elle n’est pas conjoncturelle, c’est ce que nous sommes pour toujours.
Youssouf MALLE
Financier