Il y a quelques temps, avec plus ou moins de succès, la CMA s’est positionnée comme acteur de la paix dans plusieurs villes du Nord au travers de programmes tels que « Ménaka Sans Armes », ou « Tombouctou Sans Armes ». Ces prétentions sécuritaires sont-elles vraiment légitimes alors qu’il y a deux mois maintenant, à Kidal, trois enseignants ont été sauvagement agressés et que les incidents violents sont monnaie courante sans que quiconque ne soit inquiété. Plus encore, très régulièrement ,des engins explosifs sont déposés dans les environs de Kidal pour nuire aux forces de sécurité sans que la CMA ne réagisse.
Pourtant, ce groupe signataire, qui, dans le cadre de l’APR, siège aux négociations pilotées par la MINUSMA, se présente comme irréprochable et ne manque pas de vanter son efficacité sécuritaire.
Ironie de la situation, c’est à partir de cet argument qu’elle présente le Nord Mali comme modèle d’implantation sécurisée des écoles, les enseignants tabassés apprécieront. En revanche, elle passe prudemment sous silence son inaction contre les poseurs d’IED. De deux choses l’une, soit la CMA n’est pour rien dans ces incidents sur Kidal et ses environs et alors elle démontre avec force son incapacité à gérer la violence où qu’elle soit, ou alors, ce qu’on n’ose croire, elle est tacitement complice et montre toute sa duplicité.
Comment la CSMAK, qui est la police kidaloise de la CMA, est-elle incapable de mener des enquêtes pour attraper les voyous qui sévissent en ville et aux alentours ? Comment la CMA qui est censée maîtriser le terrain de l’Adrar des Ifoghas n’est-elle pas en mesure d’appréhender les poseurs de mines dont on sait que ce sont des agents du JNIM ? Dans ce contexte, pour être crédible, il serait heureux que la CMA se positionne sans ambiguïté, par des actes concrets et pas seulement des paroles, contre les terroristes du JNIM. Comme on ne confie pas son bouc à la hyène, on ne confie pas sa sécurité à une organisation sur laquelle on a des doutes.
Idrissa Khalou
@IKhalou