Les « Trois questions À… » du mensuel « Le Magazine de l’Afrique » (Aout-Septembre 2014), au sujet du Nord-Mali et les pourparlers de paix qui reprennent le 17 Août à Alger.
Le 24 juillet dernier une feuille de route était signée, entre les groupes armés du Nord et le gouvernement central de Bamako, sous médiation algérienne.
Cette feuille de route balise très clairement les thèmes des discussions à venir. Elle enterre définitivement, toute réclamation, « indépendantiste« , « fédéraliste » ou « autonomiste« , dans le cadre des pourparlers qui viennent. Ces trois points étaient pourtant la justification (le principal argument) des groupes rebelles vis à vis de certaines populations du Nord-Mali qui leur tendaient l’oreille.
Ces populations, dans leur globalité, payent encore, de nos jours, le lourd tribut de la guerre, déclenchée à partir de janvier 2012 par les groupes armés. Que ce soit durant les premiers heures du conflit; durant l’occupation jihadiste, et au retour de l’armée malienne avec le déclenchement de l’opération française « Serval » à partir de janvier 2013 !
Pourtant à en croire leurs communications et réclamations affichées, ces trois, principales revendications, (Indépendance, Fédéralisme ou Autonomie) « étaient non négociables » d’après ces groupes (particulièrement le Mnla) qui en avaient fait leur cheval de bataille.
Des revendications auxquelles ces groupes renoncèrent d’ailleurs, l’une après l’autre, dès les rencontres préparatoires à la signature de l’accord de Ouagadougou en juin 2013.
Après deux ans et demi de conflit, un « gâchis« , d’après des Touaregs, au nom desquels « la rébellion a été menée », d’après le vocabulaire des groupes armés. La frange de la jeunesse connectée aux réseaux sociaux, habituellement favorable aux groupes armés, est quant à elle révoltée par le dénouement de cette histoire. Au lendemain de la publication de la feuille de route, ces jeunes se sentaient « trahis« , « vendus » « leurrés » etc…
« Un grand chaos, avec un résultat des pourparlers qui se dessinent sans aucune avancée significative pour le Nord » s’inquiètent certaines notabilités du Nord-Mali, qui y voient « Une tromperie assassine » de la part des groupes armés. « Un recul de 30 ans en arrière pour nos régions et populations » disent d’autres Touaregs de cette région qui estiment que la rébellion de 2012 est « un non sens », et qu’elle n’aurait jamais dû voir le jour. « Ce résultat était prévisible : Nous ne nous attentions à rien de la part des groupes armés, adeptes des rebellions comme fond de commerce, pour quelques individus, comme nous ne sous attendions à rien, non plus, de la part de l’état malien, qui ne fait rien de significatif, pour nous, depuis 50 ans » analysent des observateurs locaux, septiques, quant à eux, dès le départ, en 2012.
Analyse des événements à Kidal du 17 au 21 Mai 2014; la recomposition de la cartographie politique des Touaregs; le sens que devraient avoir les pourparlers de paix en cours à Alger, dans le document ci-dessous.
« Trois questions A… » dans le PDF ci-dessous :
(Daté du 02 Juillet 2014, parution début Août)
Entretien Magazine de l’Afrique
http://www.editionslangloiscecile.fr/presse/intagrist-el-ansari/