Au nom de la Justice, de l’Equité pour tous et de la Paix ; il faut avoir à l’esprit que vouloir arranger les choses à l’à peu près serait dommageable et scandaleux pour le Pays.
Le Mali était en péril, un grand péril, il n’en est pas encore sorti, l’espoir est cependant permis car d’après le philosophe Allemand Hidlinger «Là où croit le péril, croit aussi ce qui sauve».
L’espoir, notre espoir est immensément tourné vers les négociations pour la paix de Ouagadougou, négociations qu’il va falloir très rapidement internaliser, il faut les tenir sur les lieux de la Tragédie pour ne rien oublier et pour mieux les réussir ; c’est-à-dire aboutir à des décisions justes, car comme disait Keba M’BAYE : «l’essence d’une décision ce n’est pas d’être juridiquement inattaquable, mais c’est d’être juste.»
Les événements tragiques vécus par le Mali sont la conséquence directe du pillage socio-économique et politico culturel de ce grand pays, berceau de tous les grands empires d’Afrique Noire.
Nous en sommes tous responsables à des degrés divers, bien sûr cette réalité ne doit passer en perte et profit ; c’est compliqué mais il faut avoir le courage de l’affronter ; sinon ce serait trop facile.
Il faut s’attaquer donc aussi aux causes lointaines de cette tragédie.
Aujourd’hui le minimum c’est rendre justice au Mali, les responsables de ce désastre doivent répondre de leur forfait en même temps que ceux qui hier qui, à Gao, Tombouctou, Kidal, Aguelhok, Tessalit, Kona, Diabaly etc…, étaient devenus des bourreaux pour leurs frères, leurs sœurs qu’ils ont humiliés, violés, dépossédés de tout, des crimes horribles, des victimes de guerre.
Heureusement que la C.P.I dont le Mali est signataire veille.
Cette courte introduction était pour dire qu’à l’entame des négociations de Ouagadougou il y’a des points importants, tellement importants qu’ils ne sont pas négociables dans l’intérêt de la paix, la vraie, non une paix en dents de scie mais une paix définitive.
Le premier point important c’est d’aller au développement des régions immédiatement c’est-à-dire avant les négociations et pendant les négociations pour réinstaller la confiance en l’avenir pour tous avec une accélération soutenue après les négociations ; négociations qu’il faut désormais tenir au Mali : Bamako, Gao, Tombouctou, Mopti, Kidal ou n’importe où, au Mali et non à Ouagadougou.
Le deuxième point non négociable et auquel personne n’a intérêt vraiment est la lutte contre l’impunité. Il faut que la justice passe maintenant parce que vis-à-vis des victimes, la lutte contre l’impunité aura une fonction réparatrice, une fonction de réhabilitation et vis-à-vis des auteurs des crimes et tous les autres, une fonction pédagogique : ces deux facettes constitueront en fait au Mali le socle de la paix durable le ciment pour la réconciliation nationale, la voie vers l’acceptation de l’autre.
Oublier les nombreuses victimes d’Aguelhok, de Gao, de Tombouctou, de Kona et d’ailleurs au Mali, c’est trahir le Mali, c’est trahir ces victimes nomades comme sédentaires, ses réfugiés nomades comme sédentaires et que sais-je : c’est tout simplement chosifier les victimes. Ça ne sera pas acceptable tout comme justice doit être faite pour toutes les autres violations graves des droits humains recensés çà et là avant l’occupation, pendant l’occupation, mais également après l’occupation.
Le troisième point important est qu’il faut remettre en scelle sans attendre les autorités coutumières dont le pouvoir s’est effiloché ces dernières années sans aucune autorité véritable dépouillée de son contenu d’hier qui faisait du chef coutumier à la fois le chef, et le censeur au village ; dans la fraction au début et à la fin de toute action avec une vraie emprise sur ses administrés qu’il connait parfaitement.
Le quatrième point important est de refuser de faire l’apologie de la désertion des militaires intégrés ou non en reprenant au sein des forces armées en ne poursuivant pas devant les juridictions nationales ou internationales ceux qui ont non seulement déserté mais retourné les armes contre la République.
Ces points importants observés pendant ces négociations sans aucune partialité, (car le Mali est à nous tous avec les mêmes droits pour chacun) permettront au Mali d’aller à sa refondation, un Mali nouveau, renouvelé et donner raison au philosophe Français Stéphane Hessel pour qui «L’histoire est une accoucheuse de renouvellement.»
Maître MAIGA Abouba Aly, Avocat au Barreau du Mali
Membre de l’Union Internationale des Avocats (U.I.A)
Membre du Barreau Pénal International (B.P.I) : Bureau Exécutif
Conseil à la Cour Pénale Internationale (C.P.I)
Les négociations pour la paix : «Eviter au Mali une énième humiliation»
Me le temps vous a donc donné raison.”La parole du sage est comme la défection de la hyène, elle blanchit avec le temps”. 😥 😥
Cher Maitre, nous sommes en démocratie et dans ces conditions nous sommes bien liés aux règles qui s’imposent dans ce regime politique notamment les exigences de l’Etat de droit. Nous conduire vers des sources extraordinaires entrainerait le chaos total. Restons contemporains cher Maitre. Que le Mali nouveau Vive et Rayonne davantage.
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