Les mercenaires venus de la Libye

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Le Mali politique se caractérise par la demi-mesure, la fuite en avant et l’amateurisme dans la gestion des problèmes qui affectent la République. Le massage dans le sens des poils est devenu le « mode opératoire » : il ne faut pas contrarier le Chef, il ne faut pas honnir quelqu’un même s’il est le plus grand pourfendeur de l’intérêt national etc. Voilà le pays que nous avons. Et dans ce jeu il me semble que la majorité des maliens se plaisent bien ; tout le monde pêche dans l’eau trouble en commençant par les dirigeants passés champions dans la duplicité et le magouillage. On se fout bien des articles de presse qui dénoncent moult comportements ou qui nous révèlent des vérités bien cachées. Les Maliens dorment simplement et le réveil sera brutal, très brutal.

Récemment un nombre important de mercenaires battus par le CNT et l’OTAN sont rentrés de Libye. Il s’agit bien de mercenaires ayant perdu la guerre en Libye mais ils ont été accueillis comme des travailleurs immigrés qui retournent au pays natal, victimes d’un retournement de situation. Les Touaregs arrivés de Libye, puisqu’il faut les appeler par leur nom, ne sont pas des Maliens, ce sont des MERCENAIRES ; Ils ont dû exécuter les basses besognes de feu leur employeur. Je peux avouer qu’ils ont commis des crimes contre l’humanité ; ce sont peut-être ces mercenaires qui ont commis les exactions qui ont valu à Kadhafi les accusations de la Cour Pénale Internationale.

D’ailleurs je mets ces mercenaires au défi de prouver qu’ils sont Maliens. S’ils peuvent le faire, alors il n’y a pas de raison que des Maliens combattent dans l’armée d’un pays étranger, ils sont dont des mercenaires qui constituent désormais un danger pour la sécurité nationale ; mais on nous les présente comme des dignes fils du pays alors qu’aucun malien revenu de Côte d’Ivoire pendant la crise n’a reçu autant d’attention. Deux poids, deux mesures. Ceux venus de Côte d’Ivoire ne portaient pas d’armes, ils ne remplissaient pas aussi 75 pickups. Si ces mercenaires et criminels de tout bord ont eu droit à autant d’honneur de la part du Gouvernement, on devra se demander s’ils n’avaient pas plutôt été recrutés par le gouvernement du Mali et envoyés à la rescousse de feu le Guide fou qui jouissait d’une sympathie incroyable au Mali. Oui, il s’agit peut-être d’une légion étrangère qui est rentrée brusquement sans avertir et si puissamment armée qu’il faut la ménager, l’entretenir à coups de millions de franc CFA, tenir un langage doux aux « combattants » pour ne pas les fâcher, sinon…..

Si j’étais résident en Guinée et que je décidais de rentrer au pays par Kouremalé avec une kalachnikov en bandoulière ; je me ferais arrêté sans ménagement par les gabelous. Je serais appelé « trafiquant d’armes » ou tout autre nom affabulateur, en tout cas pas un nom flatteur. Et pourtant je poserais moins de risque au Mali que ces milliers d’enturbannés aux intentions floues et aux velléités séparatistes. En tant que Malien, je suis particulièrement déçu de la gestion que les autorités gouvernementales ont faite de cette situation. Et en tant que Malien, j’ai le droit d’exprimer mon opinion, critiquer le gouvernement, crier ma colère. La Constitution du Mali me donne ce droit, et il est inaliénable.

Nous avons une armée suffisamment valable pour contrer les menaces que posent ces arrivants d’un autre genre. Ces mercenaires doivent désarmer sans négociation et s’ils refusent, alors qu’ils retournent en Libye sinon qu’on les désarme de force, notre armée en est capable. Si quelqu’un voit du mal à cela, alors qu’on me dise pourquoi nous avons une armée ? Pourquoi nous avons des Colonels et des Généraux ? On ne va pas à l’école des officiers ou à l’école de guerre pour faire des briques ou coudre des boubous en Bazin mais c’est pour défendre la république quand elle est menacée, faire la guerre chaque fois que cela est nécessaire.

L’armée américaine se bat en Afghanistan et au Pakistan, elle n’attend pas que les Talibans se présentent dans le havre de New York ou à l’aéroport Dulles à Washington. N’est-ce pas là une illustration parfaite ? Malheureusement, au Mali le politique tient les rênes et abuse notre vaillante armée au point de la tourner en ridicule.

Les mercenaires libyens doivent être non seulement désarmés mais le Mali doit inviter la Cour Pénale Internationale à engager des investigations contre eux. Le Mali est signataire du Traité de Rome qui a établi la Cour.

La politique a été inventée certainement pour contrôler la violence mais celle-ci demeure dans l’antichambre de la politique et devient souvent indispensable pour obtenir de véritables changements. Je n’appelle pas à la violence mais la gestion laxiste des problèmes de sécurité conduira inévitablement à la violence dont nul n’a le monopole. Les Maliens dorment assurément, j’espère seulement qu’ils se réveilleront avant qu’il ne soit trop tard.

Une contribution de Mr Sidi Mohamed Diawara
Expert en Assistance Electorale

 

 

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