Par: Dan Shepard
Une série de nouvelles initiatives ont été annoncées lors du sommet dans le domaine de l’agriculture, des énergies renouvelables, des forêts et de la coopération Sud-Sud en Afrique. Le porte-parole des négociateurs du Groupe africain qui représente les pays africains à l’ONU, Seyni Nafo, a affirmé que le sommet avait lancé un message politique fort, à savoir qu’un accord mondial sur le climat était nécessaire. Le sommet avait par ailleurs permis aux dirigeants de se mobiliser pour exprimer leur engagement en faveur d’un accord sur le climat à Paris.
« Cela nous tient beaucoup à cœur. La dernière fois que les dirigeants du monde entier se sont réunis pour discuter du changement climatique c’était en 2009 à Copenhague et cette rencontre n’avait vraiment pas marqué les esprits », a déclaré Nafo.
Le Président tanzanien, Jakaya Mrisho Kikwete, s’exprimant au nom du Groupe africain, a déclaré que « le sommet nous avait offert une occasion unique de réfléchir ensemble à la manière de sauver la planète d’une catastrophe et d’adopter des comportements respectueux de l’environnement. Le sommet, a-t-il déclaré, s’est tenu à un moment très opportun. »
De nombreux dirigeants africains ont fait valoir que, même si l’Afrique subissait les conséquences d’une situation dont elle n’était pas responsable, ils s’étaient pour leur part engagés à prendre des mesures qui permettront au continent de s’engager sur la voie de la viabilité. Ils ont toutefois souligné qu’il fallait renforcer la coopération internationale, notamment en matière de financement ainsi qu’en ce qui concerne la mise en commun des technologies.
Annonces importantes
Plus important encore, le sommet a permis d’annoncer plusieurs nouvelles initiatives importantes, dont l’introduction du couloir africain de l’énergie propre (Clean Energy Corridor Africa) (ACEC), une initiative régionale visant à transformer les diverses sources d’énergie de l’Afrique grâce au développement des ressources renouvelables et à la création d’un réseau de distribution d’électricité propre d’environ 8 000 km allant de l’Égypte à l’Afrique du Sud.
L’objectif est de soutenir la croissance durable des besoins énergétiques de l’Afrique. Approuvé par les pays du Pool énergétique de l’Afrique de l’Est et du Pool énergétique de l’Afrique australe, l’ACEC accélérera le développement des énergies renouvelables grâce à une approche régionale coordonnée de la planification et du développement énergétiques.
La coopération en matière de déploiement des énergies renouvelables dans la région pourrait réduire les coûts de production de 4 % et presque tripler l’approvisionnement en électricité, transformant les diverses sources d’énergie qu’utilise actuellement une grande partie du continent africain.
« La croissance économique de l’Afrique peut être alimentée par différentes sources d’énergie mettant l’accent sur le développement de ses vastes ressources énergétiques renouvelables »,
a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de l’Union Africaine. « Un développement économique peu dépendant du carbone et alimenté par l’énergie renouvelable peut permettre de relever le défi que constitue le changement climatique tout en améliorant les moyens de subsistance et le bien-être économique de tous les Africains . »
Environ 80 % de l’électricité en Afrique orientale et australe est actuellement produite à partir de combustibles fossiles tels que le gaz, le pétrole et le charbon. La demande régionale d’électricité devrait au moins doubler au cours des 25 prochaines années.
Nouvelle initiative agricole
Une autre initiative lancée lors du sommet, l’Alliance pour une agriculture africaine climatiquement rationnelle, doit permettre à environ 25 millions de ménages agricoles à travers l’Afrique de pratiquer une agriculture climatiquement rationnelle d’ici à 2025. Cette alliance, mise en place par l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et cinq organisations non gouvernementales (World Vision, Oxfam, CARE International, Concern Worldwide et Catholic Relief Services), montre comment les gouvernements et la société civile peuvent travailler ensemble à un objectif commun.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un vaste effort mondial visant à protéger 500 millions d’agriculteurs contre les effets des changements climatiques, tout en améliorant la productivité agricole. Plus de 20 gouvernements et plus de 30 organisations et sociétés ont annoncé qu’ils se joindraient à la nouvelle Alliance mondiale pour une agriculture intelligente face aux changements climatiques. Ces pays représentent des millions d’agriculteurs, au moins le quart de la production mondiale de céréales, 43 millions de personnes sous-alimentées et 16 % du total des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole.
Lors du sommet, la Chine a annoncé qu’elle allait contribuer à hauteur de 6 millions de dollars pour la coopération Sud-Sud dans l’action en faveur du climat.
Sauver les forêts
Un certain nombre de pays africains, dont le Libéria, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie et l’Ouganda, ont signé la Déclaration de New York sur les Forêts, qui appelle à la réduction de moitié du taux de perte des forêts naturelles d’ici à 2020, et à son élimination totale d’ici à 2030. Plus de 105 grandes entreprises ont également rejoint cette initiative, en promettant de s’approvisionner de manière durable auprès des régions forestières.
Le Ministre des Affaires étrangères du Libéria, Augustine Kpehe Ngafaun, a déclaré que le sommet avait suscité « des engagements concrets de la communauté mondiale en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que d’autres mesures en faveur du développement durable. »