Le succès des opérations militaires de ces derniers mois, qui ont permis de porter un coup d’arrêt certain à Iyad Ag Ghali et son organisation, sont le fruit d’une détermination sans failles des soldats maliens et français à combattre les groupes armés terroristes. L’efficacité de ces opérations repose en amont sur un réseau fiable d’informateurs au cœur même de la sphère djihadiste. Afin d’assouvir leurs propres intérêts, il se pourrait même que les espions se trouvent dans les rangs de leurs cadres, à cheval entre agent double et traitre.
Après six années de recherche, l’étau se resserre autour du JNIM. Toutes ces années passées à traquer les chefs des groupes terroristes, voilà qu’en quelques mois, les têtes tombent, et pas des moindres. Après la mort d’Almansour Ag Alkassam de la katiba du Gourma, des cadres de la katiba Macina, l’improbable coup de filet sur celle du Serma, et malgré la neutralisation de Yahia Abou El Hammam ainsi que ses lieutenants, certains passent encore entre les mailles du filet. Coup de chance ou coïncidence, alors que les échos de réinsertion de certains djihadistes fusent sur les réseaux sociaux, Abou Abderrahmane Al-Sanhaji, dit Ali Maychou, cadi de l’émirat de Tombouctou, semble échapper miraculeusement aux opérations militaires. A juste titre, cherchant soit à se rapprocher du Haut Conseil islamique malien (HCIM), soit à être réhabilité comme l’est aujourd’hui l’ancien cadi de Tombouctou, Ali Maychou pourrait bien avoir provoqué la chance en trahissant.
Alors que le chef terroriste du JNIM s’interroge activement sur ce qui a permis la neutralisation de ses cadres, il serait intéressant pour lui de faire la lumière sur l’incroyable chance de l’un des derniers survivants de haut rang.
Paul-Louis Koné
@pauloukone