A l’image du pays ou plutôt avec l’impunité qui règne au Sénégal, les banques sénégalaises se conduisent, totalement, en véritables hors-la-loi, donc, comme bon leur semble. Elles décident et s’autorisent arbitrairement, la création de toutes sortes de taxes et de frais, parfois illogiques et injustifiables, au détriment de leurs clients. Ceci, avec la complicité de la B C E A O, une simple spectatrice, et très certainement aussi, avec l’accord tacite du Gouvernement, précisément, du M.E F, qui ne lève même pas le plus petit doigt, pour freiner un vol organisé en système et légalisé.
De toute évidence, il est incompréhensible et voire inacceptable, de laisser les usagers des banques, subir passivement les caprices des banques sénégalaises, sans que l’Etat intervienne pour les protéger. D’ailleurs, dans une large et certaine mesure, ceci est synonyme d’un acte de non assistance à personne en danger ou alors du laxisme intolérable de la part de l’Etat.
De quoi s’agit-il au juste? Tous les usagers des banques constatent avec amertume, depuis quelques années, une détérioration inacceptable de la qualité déplorable des services bancaires. Et pire, inversement et dans le même temps, elles ont eu le culot de créer non seulement de nouvelles taxes, mais en plus, de majorer celles déjà existantes. Objectivement, en y regardant de près, tous les frais de service ont été presque multipliés par deux. Le tout, de manière unilatérale et délibérément, sans que les intérêts du client soient tenus en compte et sauvegardés, comme il se devait légitimement. C’est assurément, un vol organisé des banques sénégalaises, légalisé tacitement par l’Etat, dans la mesure où, les clients étaient des laissés-pour-compte sans défense, entre les mains des banques usurières, qui s’enrichissent illicitement sur le dos de leurs clients, totalement désarmés.
Si l’on considère, et c’est bien le cas, que la taxe trimestrielle de tenue de compte englobe en général tous les services qui pourraient être rendus éventuellement par la banque, comment dans ce cas-là, peut-on justifier la création de nouvelles taxes ou la majoration de celles déjà en cours? Aujourd’hui, en toutes libertés et hors des lois en vigueurs qui protègent les clients, les taxes sont créées selon les humeurs ou l’imagination fertile des seuls banquiers. Il est regrettable de constater que ces pratiques bancaires usurières, qu’appliquent les filiales des banques étrangères, n’ont cours qu’en Afrique, car de pareilles faits sont impensables dans l’Hexagone. Puisque, là-bas au moins, les clients sont protégés et défendus par l’Etat, et les droits et intérêts des clients sont scrupuleusement respectés par les banques, à défaut de cela, ce sont des sanctions sévères qui les frapperaient.
Voici quelques nouvelles taxes comprises pourtant dans les services bancaires gratuits:
- taxe sur chèque de guichet ; taxe sur retrait dans une agence autre que celle où votre compte est domicilié ; taxe sur les demandes de chéquier ; taxe sur la tenue des comptes d’épargne ; taxe d’interrogation de votre compte par vocalia, etc.
Taxes majorées
La taxe trimestrielle de tenue de compte passe de 4000f à peu près à 10500f selon le solde du compte. Cette taxe est bien variable, mais les critères qui président à sa variation ne sont déterminés et connus que par les seuls banquiers. En tout état de cause, on ne peut que subir par là, les contrecoups. On constate ainsi que les agios sont plus importants pour les soldes en dessous de 200000f, que pour ceux qui leur sont supérieurs. Par voie de conséquence, les plus pauvres paient encore et toujours plus cher, que les nantis, comme dans le cas présent où les agios sont inversement proportionnels par rapport aux soldes. Vous conviendrez dès lors avec moi, que c’est une logique vraiment bizarre et difficilement explicable.
Alors, comment dans ces conditions-là, peut-on inciter et encourager les citoyens à la bancarisation de leur épargne avec des taux aussi prohibitifs ? Comment de telles banques usurières à outrance, peuvent prétendre, logiquement, accompagner et participer au développement économique et social d’un pays ? C’est rien d’autre qu’un leurre !
Paradoxe ! Bien que la BCEAO a baissé bien les taux d’intérêt pour les banques, et malgré leur surliquidité actuelle, les usagers des banques ne ressentent point, aucune contrepartie en leur faveur, au contraire, les agios augmentent et les taxes se multiplient.
Il est de notoriété publique, qu’aujourd’hui, toutes les banques sont en surliquidité. C’est peut être pour cette raison, qu’elles ne veulent plus des clients de faibles bourses, qui ne disposent que de simples comptes courants. N’est-ce pas là, un véritable paradoxe, si l’on se réfère à l’expression affichée d’une certaine volonté de bancarisation le plus largement possible, prônée par l’Etat ? En fait, c’est comme si l’Etat voulait une chose et son contraire !
A propos de qualité du service: Tous les usagers des banques savent que les machines des guichets et des services centraux sont fréquemment déclarées en panne. Depuis belle lurette, les relevés de compte ne sont plus envoyés aux clients avec régularité, et même parfois, ce ne l’est pas du tout. Et pourtant, le service est déjà payé. Une autre remarque très grave qui prouve que les banques volent effectivement leurs clients, c’est le fait qu’elles ne remboursent jamais, aux ayant-droits, les frais indûment encaissés.
La SGBS, une des banques des plus importantes de la place, ne dispose même pas de toilettes pour ses clients, comme si, le besoin naturel des gens était maîtrisable à tout instant. C’est quelle mentalité ? Peut être, celle de la coloniale. Allons messieurs plus de respect quand même à vos clients! Sans doute partout ailleurs, c’est pareil !
En y réfléchissant bien, on est tenté de croire qu’il existe une pratique bancaire typiquement africaine et pour les pays sous-développés. Car, nous savons tous, qu’il ne viendrait jamais à l’esprit d’un banquier quelconque en Europe ou en Amérique, de traiter de la sorte, comme on nous traite ici en Afrique, le plus petit client, même si son compte bancaire était rarement créditeur.
C’est là, l’illustration la plus parfaite, que la culture de la bancarisation qui devrait être vivement encouragée pour éviter que l’argent ne soit pas thésaurisé, soit son retrait de la circulation monétaire et de l’économie, ne semble pas tellement préoccupée nos banquiers et les autorités de l’Etat. A l’évidence, tout le contraire de la marche vers le progrès.
Par ailleurs, il faut noter la réglementation bancaire qui est très complexe et ignorée par quasiment la totalité des clients, et de surcroit, elle change aussi au gré des banquiers, sans que la grande masse des « clients insignifiants », en soit, au préalable ou même après coup, informée.
Voilà pourquoi, il est à se demander réellement, est-ce que, nous sommes véritablement dans un Etat de droit souverain? Si oui, comment expliquer alors l’attitude de l’Etat face à l’abus de pouvoir et les nombreuses violations des règles par les banquiers ? Violations qui pèsent et impactent négativement sur les usagers dépourvus de défenseurs. Est-ce de l’insouciance, de l’incompétence, de l’irresponsabilité, ou bien tout à la fois?
Il est manifeste que de telles pratiques ne cadrent pas avec un Etat de droit, ce que nos autorités nous clament cependant sous tous les toits.
Au total, ne serait ce que par égard aux usagers, qui ne savent plus où donner de la tête, notre Administration, par de là l’Assemblée Nationale, devrait veiller au grain pour que le droit des citoyens soit sauvegardé. L’anarchie qui règne dans les rouages de l’Etat, on peut même dire sans risque de se tromper dans le pays tout entier, est grosse de danger. Et, si nous ne prenons garde, elle risque de nous conduire vers des situations désastreuses et regrettables.
Voici ci-dessous, le communiqué de la BCEAO qui réaffirme et reprécise les 19 services bancaires gratuits depuis le 1er octobre 2014, mais que jusque-là, les banques n’ont pas daigné les appliquer. Mais malgré tout, elles ne courent aucun risque et aucune sanction ne les frappe jusqu’à présent.
« Dans le cadre des actions visant à renforcer l’inclusion financière des populations, l’accélération de la bancarisation et le financement bancaire des Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), des concertations ont été engagées entre la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la profession bancaire, représentée par la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et Etablissements Financiers (FAPBEF) de l’UEMOA.
L’objectif visé est de parvenir à une réduction et à une rationalisation graduelle des conditions de banque appliquées à la clientèle, dans le strict respect du principe de libéralisation desdites conditions en vigueur dans l’Union.
Ainsi, au titre de la première phase de ce processus, il est porté à la connaissance du public que les services bancaires énumérés, ci-après, seront offerts à titre gratuit par l’ensemble des établissements de crédit exerçant leurs activités dans les pays membres de l’UEMOA, à compter du 1er octobre 2014.
La seconde phase concernera les services à facturer modérément et qui feront l’objet d’une communication en temps opportun.
Le Gouverneur
LISTE DES SERVICES BANCAIRES A OFFRIR A TITRE GRATUIT PAR LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT DE L’UMOA
1- Ouverture, fonctionnement et suivi de compte
– Ouverture de compte ; – Délivrance de livret d’épargne ; – Tenue de compte sur livret d’épargne ;
– Transmission de relevé de compte (une fois par mois) ; – Relevé récapitulatif des frais annuels ;
– Dépôt d’espèces dans la banque du client quel que soit le guichet (hors acquittement de frais de timbre fiscal) ; – Retrait d’espèces dans la banque du client quel que soit le guichet, à l’exception des opérations par chèques de guichet ; – Domiciliation de salaire ; – Changement d’éléments constitutifs du dossier du client, notamment d’identification ; – Mise en place d’une autorisation de prélèvement (ordre de prélèvement à partir du compte) ou de virement permanent (création du dossier) ;
– Clôture de compte.
2- Moyens et opérations de paiement – Retrait auprès d’un guichet automatique (GAB/DAB) de la banque du client ; – Paiement par carte bancaire au sein de l’UMOA ; – Consultation de solde et édition du relevé de solde au GAB/DAB dans la banque du client ; – Virement de compte à compte dans la même banque ; – Encaissement de chèques tirés sur une banque de l’Union ;
– Encaissement de virements nationaux, communautaires et internationaux.
3- Banque à distance – Avis de débit et de crédit par voie électronique ; – Consultation et édition du solde et de l’historique du compte à travers le GAB/DAB de la banque du client. »
Ceci est net et clair, mais les banques sénégalaises ont considéré ce document comme un torchon, qu’elles ont bien jeté à la poubelle. Les autorités et toutes les institutions de la République, en un mot l’Etat, n’a même pas daigné réagir au titre de l’autorité et se faire entendre en tant que telles. Comme dirait l’autre, l’Etat est ici, un simple colosse aux pieds d’argile. Ainsi, les banques, sures de leur puissance et garanties de leur impunité presque absolue, continuent de racketter leurs clients sans coup férir. C’est une honte et un manque total de souveraineté de l’Etat du Sénégal qui se se manifeste à travers ce comportement ! Et, s’agissant de la BCEAO, elle n’a plus sa raison d’être, dans la mesure où ses décisions sont considérées comme nulles par les banques.
En principe, la CREI devrait bien, dans l’ordre normal des choses, faire un tour chez les banques sénégalaises, parce qu’effectivement, elles s’enrichissent illicitement par le truchement de frais indus perçus de ses clients, contre leur gré et par ignorance, mais aussi, à des taux d’intérêt prohibitifs sur les prêts accordés à des conditions draconiennes avec la complicité de la BCEAO qui observe sans prendre pas ses responsabilités face aux banques qui violent ses instructions.
Au regard de ce qui prévaut dans nos banques, il y a nécessité de créer une structure charger d’inspecter les banques. Apparemment, aucun contrôle de vérification de leur fonctionnement régulier par rapport aux règles et lois n’est exercé sur elles. Elles fonctionnent dans une nébulosité totale, encaissent énormément d’argent, qu’elles transfèrent, sans contrôle aussi à leurs maisons mères au détriment de l’économie nationale. Elles couvrent aussi certainement, le blanchiment d’argent, l’argent sale de drogue, les opérations frauduleuses de sortes. Ce qui a rendu certainement possible le cas ci-après : « Selon nos informations, la Sûreté urbaine (Su) a déféré devant le Procureur le nommé Niave Dia, né le 23 février 1978 à Dakar, pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux en écritures privées de banque, blanchiment de capitaux portant sur un montant de 689.181 dollars Us et terrorisme. » Même quand la faute de la banque est évidente comme dans le cas présent, cette dernière n’est pas sanctionnée du tout.
Mandiaye Gaye
Mandiaye15@gmail.com